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EDITO: Une approche mesurée

Lundi, 24 septembre 2012

On attendait une rencontre entre le président Mohamad Morsi et son homologue américain, Barack Obama, cette semaine à New York, en marge de la nouvelle session de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Mais celle-ci n’a finalement pas eu lieu. « Le président de la République a un agenda très chargé et il rencontrera peut-être son homologue américain à la fin de l’année », affirme un responsable de la présidence.

Et d’ajouter que le but de cette visite est « d’assister au lancement de la nouvelle session de l’Assemblée générale et d’y prononcer un discours ». La seule rencontre prévue entre le chef de l’Etat et des responsables américains est celle de la réunion annuelle de la fondation Clinton Global Initiative.

Depuis l’avènement des islamistes au pouvoir en Egypte en juin dernier, les relations égypto-américaines ont changé quelque peu de nature, même si elles gardent les mêmes fondements. Ces relations sont désormais teintées d’une certaine méfiance. La semaine dernière, en pleine crise sur le film anti-islam, et face à la réaction tardive du président Morsi de condamner la violence, Barack Obama avait déclaré que l’Egypte n’était « ni allié, ni ennemi », avant qu’un membre de son administration ne corrige le tir en affirmant que Le Caire était toujours « un allié ».

Pourquoi cette situation ? Parce qu’aux yeux des Américains, et plus généralement des Occidentaux, Morsi inspire moins confiance que ses deux prédécesseurs, Anouar Al-Sadate et Hosni Moubarak, tous deux perçus par Washington comme de proches alliés et des piliers de la stratégie américaine au Proche-Orient. Une stratégie basée avant tout sur la sécurité d’Israël. De l’autre côté de la barre, les islamistes, maintenant au pouvoir en Egypte, ont toujours mal perçu le soutien de Washington au régime corrompu de Moubarak.

Dès son arrivée au pouvoir, Morsi a tenté de se démarquer de la politique étrangère de son prédécesseur. S’il affirme d’un côté vouloir maintenir les accords de Camp David et garder des relations solides avec les Etats-Unis, il cherche d’un autre côté à équilibrer sa politique étrangère entre l’Est et l’Ouest.

Pour son premier voyage majeur à l’étranger, Morsi a choisi symboliquement la Chine. Il doit se rendre prochainement en Amérique Latine où il visitera notamment le Brésil et le Pérou.

En résumé, l’Egypte ne veut pas baser sa politique sur le seul appui de Washington. Interviewé cette semaine par un journal américain, Morsi a déclaré que Le Caire et Washington sont « de vrais amis, mais peut-être pas des alliés ». Les relations entre les deux pays seront basées sur les intérêts uniquement.

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