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Les ambitions africaines de Netanyahu

Mardi, 12 juillet 2016

Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a achevé jeudi 7 juillet à Addis-Abeba une tournée de quatre jours en Afrique de l’Est visant à resserrer les liens politiques et économiques avec un continent longtemps mal disposé à l’égard d’Israël. Accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires, le chef du gouvernement israélien s’est rendu tour à tour en Ouganda, au Kenya, au Rwanda et en Ethiopie, où il a conclu plusieurs accords écono­miques, touchant notamment aux secteurs de l’eau, de la santé, de l’immigration, du tourisme et des nouvelles technologies.

La tournée de Netanyahu inter­vient à un moment où les relations entre Israël et ses alliés occiden­taux, notamment les Etats-Unis, se sont quelque peu tendues. Les poli­tiques hostiles à la paix du gouver­nement israélien et son refus systé­matique de mettre un terme à la colonisation dans les territoires palestiniens occupés ont valu à ce dernier une vague de critiques sur la scène internationale. En s’orien­tant vers l’Afrique, Netanyahu cherche donc à sortir de son isole­ment. Il veut réduire sa dépendance habituelle vis-à-vis des Occidentaux en optant pour une approche diplomatique plus « glo­bale ». C’est dans ce contexte d’ailleurs qu’Israël cherche à se rapprocher de la Russie, que Netanyahu a visitée plusieurs fois dernièrement, mais aussi de l’Inde et de la Turquie.

Le rapprochement avec le conti­nent africain permet aussi au pre­mier ministre israélien de répondre aux critiques de l’opposition dans son pays qui l’accuse d’isoler Israël sur la scène diplomatique interna­tionale.

Dans les années 1960, de nom­breux pays africains avaient pris leurs distances avec Israël en soli­darité avec la cause palestinienne, surtout en raison des liens entre Tel-Aviv et le régime de l’apartheid en Afrique du Sud. Avec cette tour­née africaine, Netanyahu espère renforcer les liens avec certains pays africains dont il pense pouvoir obtenir le soutien dans les institu­tions internationales, où Israël est vivement critiqué pour son occupa­tion des territoires palestiniens ou ses activités nucléaires. Le premier ministre israélien a demandé à l’Ethiopie de le soutenir pour un poste d’observateur auprès de l’Union Africaine (UA). Israël a été membre observateur de l’Organisa­tion de l’Unité Africaine (OUA) jusqu’en 2002, quand cette institu­tion fut dissoute pour être rempla­cée par l’Union Africaine (UA).En Ouganda, Netanyahu a partici­pé à un mini-sommet régional sur la sécurité et la lutte contre le terro­risme, avec les chefs d’Etat et de gouvernement kényan, rwandais, éthiopien, sud-soudanais, zambien et malawite.Israël a annoncé des investisse­ments en Afrique de l’ordre de 12,9 milliards de dollars. Israël a visi­blement décidé de se donner les grands moyens pour sortir de son isolement.

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