J’ai à plusieurs reprises exprimé le refus de l’idée de créer ce qu’on appelle « la nouvelle capitale administrative » dont les travaux de construction ont déjà commencé et avancent à grands pas. La nouvelle capitale devrait être un exemple des villes intelligentes et le nouveau centre de direction de l’Etat. La Chine devrait participer à sa construction et la France est également intéressée par ce projet. Et nous entendons parler tous les matins de « l’épopée nationale qui se déroule dans le désert ».
Le refus du projet, dont les antagonistes sont nombreux, émane du fait qu’il y a d’autres priorités dont le pays a besoin, comme le développement des secteurs de l’enseignement et de la santé, et l’amélioration des conditions de vie lamentables dans les villages égyptiens dans la région du Delta et en Haute-Egypte. De plus, à mon avis, transférer le siège du parlement et des ministères n’est pas une bonne chose, car la plupart des sièges actuels ont une valeur historique et culturelle qu’il faut respecter et sauvegarder. Dépenser des milliards de livres dans ce projet serait un crime envers le pays, alors que les indices de développement en Egypte dans tous les domaines sont très bas en comparaison avec nombreux autres pays autour de nous. Mieux vaut donc dépenser pour le développement humain que pour la construction de gratte-ciel et de parcs d’attraction. Or, il y a une autre raison de ce refus relative au mécanisme de prise de décision. Une telle décision importante ne peut pas être prise individuellement par le président de la République, le premier ministre ou n’importe quel autre ministre. Une telle décision doit être discutée par le parlement. Or, nous n’avons même pas entendu parler d’une interrogation au parlement. Est-ce qu’un seul député s’est interrogé sur le coût et la priorité d’un tel projet ?
Dans nombreuses villes développées, il est interdit de changer la couleur de la façade d’un bâtiment sans l’approbation des autorités municipales, et sans discussion approfondie sur les raisons et les prétextes. Mais en Egypte, on peut tout simplement construire de nouvelles capitales qui coûtent des milliards de livres sans rendre des comptes.
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