Quelques semaines avant le mois du Ramadan et les fêtes de Pâques, au sein de l’établissement duCollège patriarcal Héliopolis, des élèves de différentes tranches d’âge se sont impliqués ardemment dans la réalisation d’un projet en faveur des familles qui sont dans le besoin et qui résident dans un village à Kafr Chokr situé à Banha. Il s’agit de leur fournir des lits, des armoires, des matelas, des vêtements ainsi que des cartons de produits alimentaires.
C’est une course contre la montre où chacun a un rôle et une tâche bien définie à réaliser. Les élèves du secondaire et du préparatoire, toujours en masques vu que le projet se tient en pleine pandémie, poncent et peignent eux-mêmes les produits en bois. Mais aussi se chargent de les transporter aux camions après avoir terminé. Quant aux élèves du primaire, ils s’occupent de l’emballage et de la décoration des cartons de produits alimentaires. Le scout du collège (Wadi Al-Nil) participe également, en lavant, repassant et emballant les vêtements qui sont en bon état. Cette symphonie est jouée parfaitement grâce au travail d’une équipe dirigée, d’une part, par les responsables du Collège patriarcal : le Père Dr Farid Atta, représentant légal du Collège, et Mme Viviane Nabil, directrice du Collège patriarcal. Et d’une autre part, par les trois fondatrices du groupe 2gether (Together ou ensemble) : Ing. Marie Gallini, directrice de Together, Nancy Ayoub, responsable de la Technologie de l’information (IT) au Collège patriarcal, et Farah Ibrahim, directrice commerciale de Reliance Logistics. C’est une équipe dont tous les membres sont engagés : responsables, corps professoral, élèves, parents et ouvriers du collège.

Père Farid Atta et Marie Gallini entourés du corps professoral du Collège patriarcal.
Tout a commencé par un rêve. Celui des trois fondatrices de Together. Elles ont eu, depuis quelques années, une vision de changer le monde et d’améliorer la condition humaine. « Be the change you want to see in the world » (sois le changement que tu souhaites voir dans le monde) est un slogan qu’elles ont considéré comme un point de départ de la création de leur groupe. D’après leur vision, ce changement se fait en respectant la diversité, en valorisant le caractère unique de chaque individu, en appréciant sa contribution dans la société et en développant le caractère de chaque personne différemment. C’est dans ce sens que Marie Gallini assure : « Le projet de cette année fait partie de notre conviction que les jeunes peuvent changer le monde, il suffit seulement de les aimer, entendre et leur donner l’opportunité de travailler et réussir ensemble ».
D’ailleurs, ce n’est pas la première expérience pour le groupe Together. Il a déjà contribué au développement et à l’amélioration des conditions de vie des familles en besoin dans le bidonville du 15 Mai à Hélouan, à travers un programme d’aide qui s’est étendu sur quatre années. Des lits, des tables, des cuisinières, des produits alimentaires … ont été offerts à ce bidonville miséreux. Mais aussi un travail de reconstruction des toits détruits y a été fait, surtout après les pluies diluviennes qui se sont abattues sur l’Egypte en mars 2020. Un projet auquel de nombreux jeunes de différents établissements scolaires ont participé. « Notre objectif est de développer le sentiment d’appartenance chez les élèves et les encourager à la participation communautaire. C’est un chemin où les élèves non seulement améliorent la vie d’autrui, mais y découvrent aussi leur propre bonheur », souligne Farah Ibrahim.
Favoriser le « vivre ensemble »

Howayda Magdi, Yasmine Magdi, Mona Attallah, Marie Gallini, Nancy Ayoub et Farah Ibrahim, du groupe Together.
Quant au projet de cette année, il repose en effet sur deux visions convergentes, celle de Together, mais surtout celle des responsables du Collège patriarcal visant également le développement personnel et social. Parallèlement à la réalisation du projet, des journées ont été organisées par Together au collège, afin de former les élèves et leur inculquer certaines valeurs et compétences, tels l’acceptation et le respect de l’autre et de ses différences, le travail en équipe, l’aide d’autrui … Dans ce cadre, des films ont été projetés, suivis par des colloques, des jeux de team building ont été organisés, et notamment des cours ont été donnés pour apprendre le savoir-vivre aux enfants de la maternelle et des trois premières années primaires. « Notre motif est d’habituer les élèves à être des membres positifs dans la société. Non seulement par les donations, mais aussi par des activités qui montrent un intérêt à autrui avec la participation de leurs parents et des enseignants », dit Mme Viviane Nabil. En fait, la pandémie aurait pu être un obstacle infranchissable entravant la réalisation de toutes ces activités, mais le Père Farid, s’en tenant au principe « Vouloir c’est pouvoir », était toujours une source de motivation pour les élèves et le personnel du collège.

Les élèves ont poncé et peint eux-mêmes les armoires et les lits.
Par ailleurs, le choix du village ayant bénéficié du projet n’était pas dû au hasard. « L’effort déployé dans ce village rime parfaitement avec notre vision », dit Nancy Ayoub, expliquant que ce choix a été fait en raison du travail au service de la société déjà entamé dans ce village. Et d’ajouter que depuis quelques années, un prêtre y a inauguré un dispensaire servant les villageois, musulmans et chrétiens. (Ndlr : le prêtre a requis l’anonymat et a demandé de ne pas mentionner le nom du village, par respect pour les familles qui en ont bénéficié). Outre les services médicaux, une formation professionnelle est fournie aux villageois souhaitant apprendre la menuiserie et la couture, ou pour leur permettre de devenir infirmier ou infirmière dans le même dispensaire. « Le jour de la remise des dons, j’ai vu la satisfaction et la reconnaissance dans les yeux de ces villageois », raconte Nancy Ayoub, qui suivait chaque étape du projet minutieusement durant toute l’année. « Je remercie les sponsors qui nous ont soutenus, Eva Cosmetics, L’Académie arabe des sciences, de la technologie et des transports maritimes et Flaminco ; ainsi que M. Mohamad Abdel-Hadi Al-Qotb, directeur des Instituts nationaux. Je remercie également chaque élève ayant participé, ceux-ci ont payé les frais de l’abonnement à cette activité de leur propre argent de poche, faisant preuve d’un sens de responsabilité. J’invite les parents à encourager leurs enfants à s’engager davantage au travail social communautaire, pour que nous vivions dans un monde meilleur », conclut Nancy Ayoub.
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