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Une vie dédiée aux Jésuites

Lundi, 01 avril 2019

Une vie dédiée aux Jésuites

Professeur de mathématiques au CSF depuis 1988, M. Wafik Wadie a mis en place une nouvelle manière d’enseigner. Il a inventé des puzzles et plusieurs jeux éducatifs pour que les élèves s’amusent en apprenant. M. Wafik avait choisi de travailler chez les Jésuites parce qu’ils étaient reconnus comme partisans du travail en équipe. Il a d’abord enseigné au cycle préparatoire, est devenu préfet l’année suivante, puis préfet du cycle secondaire où il a également enseigné. Il était en collaboration directe avec les pères Nabil Gabriel et Fleury. « La confiance accordée aux gens les fait grandir », affirme-t-il. M. Wafik a aussi été responsable du programme de l’échange culturel pendant 5 ans: des élèves français logeaient chez des familles égyptiennes et vice-versa. Il a été heureux d’avoir initié des activités culturelles et de bricolage artistique qui ont été fortement appréciées par le ministre de l’Education de l’époque, Hussein Bahaeddine, et qui furent par la suite appliquées dans toutes les écoles d’Egypte.

Une vie dédiée aux Jésuites

Au service du Collège depuis 45 ans, Osta (qui voudrait dire chauffeur) Mamdouh Riyad a commencé à travailler au garage du CSF à l’âge de 12 ans, après le décès de son père qui y travaillait déjà. Mamdouh a de très bons souvenirs avec les Pères Jésuites qui lui ont offert une bonne formation. Ils font sentir aux employés que le Collège leur appartient, confie-t-il. « L’honnêteté vient avant tout. La franchise aussi. Et surtout, il ne fallait pas s’absenter», indique-t-il. Mamdouh se rappelle son enfance quand il avait abandonné l’école et était venu voir le F. Keucheyan, le chef du garage, pour apprendre le métier de mécanicien. Le recteur de cette époque, le P. Paul Sarkis, voulait qu’il revienne à l'école, mais le jeune garçon avait refusé. Il raconte avoir commencé à conduire un autobus à l’âge de 25 ans et est ravi que les Jésuites aient pu acheter de nouveaux autobus pour le confort des élèves, et acquis un nouveau garage pour leur stationnement, libérant ainsi la cour aux élèves pour jouer. Arrivant chaque jour à 4h, il quitte son travail vers 19h30, après s’être assuré que tout est en règle et que tous les bus sont ren­trés, déjà prêt à attaquer une nouvelle journée.

Une vie dédiée aux Jésuites

Promu du Collège en 1988, M. Fawzi Asmar, responsable du bac français, y est revenu en 1992 comme surveillant, après avoir terminé des études de pédagogie. Les Pères accueillent bien les nouveaux instituteurs et leur offrent un encadrement de qualité, assure-t-il. Ils leur apprennent le sens de l’appartenance au Collège. Il se rappelle le P. Lecuyer qui était à ses côtés chaque jour. Pendant les cours de vie, ce Père leur apprenait com­ment traiter les autres. Dans un camp de formation à Minya, le P. Lecuyer avait pris le temps de lui ouvrir le Guide bleu pour lui expliquer les lieux à visiter, comme un vrai guide touristique. Il n’oubliera jamais les conseils et ordres du P. Fleury qui l’a poussé à étudier au Centre culturel français et à poursuivre ses études supérieures en France. « A chaque étape, il y avait une personne importante », affirme-t-il. Le P. Nabil Gabriel était très sévère, mais avec le temps, on a constaté qu’il avait raison. Il lui a appris à aller jusqu’au bout de ses projets, s’il sentait être dans le vrai. P. Nabil était toujours pré­sent de 7h du matin jusqu’au départ des autobus après 16h. Fawzi Asmar est très reconnaissant envers les Pères Jésuites pour la confiance qu’ils lui ont accordée. Il sent qu’il vit dans une famille qui désire que tout le monde grandisse.

Une vie dédiée aux Jésuites

Am Karam est une figure indispensable pour les élèves de la grande cour du Collège. En effet, c’est chez lui qu’ils vien­nent acheter boissons, biscuits et chocolats. Son père, Am Saad, était celui qui a installé la cantine au Collège. Très jeune, Am Karam a d’abord travaillé au garage comme mécanicien, puis il a commencé à la cantine en 1985, 4 ans avant le décès de son père. Chaque jour il arrive à 5h du matin, met en route les réfrigérateurs pour y mettre l’eau, les jus et les boissons gazeuses. Ce qu’il vend aujourd’hui est beaucoup plus diversi­fié qu’autrefois. « Par exemple, je ne vendais pas d’eau minérale ni de canette il y a 20 ans », se rappelle-t-il. Parfois, les institu­teurs lui demandent de leur préparer du thé, café, de la menthe ou de l’anis. Il rentre chez lui à 16h, où il garde pré­cieusement une photo des Pères Fleury et Nabil Gabriel, « les plus chers à mon coeur ». Aussi, MM. Mamdouh Kheir et Antoine Barakat lui sont aussi inoubliables. Parmi les nom­breuses anecdotes, Karam se souviendra toujours de la panne d’électricité de 2 jours qui a fait fondre sa crème glacée !

Une vie dédiée aux Jésuites

D’abord surveillant, puis préfet et aujourd’hui préfet du cycle secondaire, M. Michel Habachi travaille ici depuis 33 ans. Sa relation directe avec les Pères Jésuites l’a beau­coup influencé. « J’ai appris du P. Louis Sans comment enseigner, du P. Nabil, la gestion. Il m’a appris comment être humain tout en étant strict et sérieux ». Il dit aussi avoir beaucoup appris dans sa vie auprès des élèves. « Je traite tous les élèves comme mes enfants. Je n’ai pas de préférence pour les uns ou les autres. Ma tâche première est de former les différentes générations, d’évoluer avec leurs esprits et de les aider à développer leurs personnalités pour qu’ils deviennent des hommes prêts à affronter les défis de la vie ». D’après lui, comme les générations ont changé, les problèmes aussi. « Les élèves ne sont plus les mêmes, c’est pour cela qu’il faut toujours innover, trouver des solutions différentes. Le Collège est un lieu de vie. C’est une éducation à la vie ». Il assure que la chose qui le touche le plus, c’est de voir l’un de ses élèves qui a réussi dans sa vie professionnelle, revenir visiter l’école. « La réussite de mes élèves est une vraie réussite pour moi ».

Une vie dédiée aux Jésuites

Professeure de français au Petit Collège du Caire (PCC) depuis septembre 1979, année du centenaire, Mme Magda Emile est restée fidèle au CSF. Après avoir terminé ses études universitaires, elle était venue voir S. Sonia, directrice du PCC à l’époque, pour y travailler. Elle se rappelle que dans le temps, on ignorait ce qu’étaient des CV! Elle a dû passer voir les petits de la douzième, chez Mme Angèle pour les observer, puis par la cour à la récréation. Elle a enseigné le français et les mathématiques à la 2e puis à la 3e primaire pendant 18 ans. Ensuite, le français seulement pour la 4e primaire, suivie de la classe de 5e. Elle se rappelle les excur­sions marquantes avec le corps enseignant à Louqsor, à Assouan et à Hurghada. « Rester 40 ans à travailler au Collège, c’est un don de soi. Mais le Collège a apprécié cela et m’a fortement soutenue », affirme-t-elle. Ajoutant qu’elle a suivi plusieurs sessions de formation et des stages pour progresser tout au long de sa carrière. Mme Magda a toujours entretenu de bonnes relations avec ses collègues, ainsi qu’avec ses directeurs successifs. Son fils est un ancien du Collège et son petit-fils est actuellement élève au Petit Collège d’Héliopolis (PCH).

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