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Hervé Majidier : Nous nous attendons à une reprise plus intense de la coopération entre les deux pays au cours de la prochaine période

Névine Kamel, Lundi, 21 novembre 2016

Hervé Majidier, co-président de la Chambre de commerce et d'industrie française en Egypte et président régional du groupe Majid Al-Futtaim Retail / Carrefour Moyen-Orient (100 % franchisé par Majid Al-Futtaim), présente, dans une interview à l’Hebdo, sa vision des relations commerciales égypto-françaises.

Hervé Majidier :Nous nous attendons à une reprise plus intense de la coopération entre les deux pays
Hervé Majidier :Nous nous attendons à une reprise plus intense de la coopération entre les deux pays au cours de la prochaine période

Al-Ahram Hebdo : Est-ce que la visite du président français en avril dernier a donné un nouvel élan aux relations économiques entre la France et l’Egypte ?

Hervé Majidier: Nos relations avec nos partenaires égyptiens ont toujours été excellentes. Près de 160 entreprises françaises sont présentes sur le territoire égyptien, dont certaines depuis plusieurs dizaines d’années. La présence française est la preuve de la confiance et de l’intérêt que l’entreprenariat français porte au marché égyptien. La visite du président François Hollande, en avril dernier, est venue renforcer les relations bilatérales entre les deux pays. Le renforcement de la présence d’entreprises françaises en Egypte figurait d’ailleurs sur la liste des sujets prioritaires à aborder. Les deux présidents, lors de leur rencontre, ont posé les bases de leur futur renforcement économique.

La France et l’Egypte sont deux partenaires stratégiques. Or, certains investissements ou échanges commerciaux restent limités. Pourquoi ?

— Comme vous le savez, la situation actuelle de l’Egypte, notamment à cause de la fluctuation des taux de change, a ralenti la mise en place de quelques projets franco-égyptiens, mais cette situation n’est que temporaire. Et avec les dernières décisions économiques prises par le gouvernement égyptien, nous nous attendons à une reprise encore plus forte de la coopération entre les deux pays au cours de la prochaine période.

— Les entreprises françaises en Egypte se méfient-elles de l’instabilité du marché égyptien ?

— L’Egypte a fait face à des difficultés économiques et politiques importantes au cours de ces 5 dernières années. Mais elle n’a pas été touchée par l’onde de choc de la crise financière mondiale de 2008, qui a mis à mal l’économie de nombreux pays, notamment européens. L’économie du pays est actuellement sur la voie du redressement. Les entreprises françaises font confiance au plan de redressement économique mis en place par le gouvernement égyptien et continuent toutes de produire et de travailler, comme elles l’ont toujours fait. Je rappelle que même pendant la révolution, aucune entreprise française n’a cessé son activité.

Hervé Majidier :Nous nous attendons à une reprise plus intense de la coopération entre les deux pays
Le président français, François Hollande, a rendu visite à son homologue égyptien, Abdel-Fattah Al-Sissi, en avril dernier pour renforcer les relations bilatérales. (Photo : AP)

— Quels sont les domaines qui intéressent les entreprises françaises actuellement ?

— La Chambre de commerce reçoit régulièrement des demandes d’informations concernant les domaines des hautes technologies, de l’énergie renouvelable et de la construction.

— Comment les investisseurs français perçoivent-ils le marché égyptien? Et quelles sont les réformes à mettre en place pour attirer les investisseurs étrangers ?

— Aux yeux du monde et pas seulement de la France, l’Egypte est un pays plein de potentiel. Sa forte densité démographique et sa position géographique sont ses deux points forts. Les défis se situent plutôt au niveau du fonctionnement interne du pays. La question des subventions notamment pose problème, mais c’est un point sur lequel travaille le gouvernement qui a déjà lancé une réforme concernant ces subventions. Moderniser l’industrie et développer les exportations sont des mesures importantes et nécessaires à prendre pour attirer les investisseurs nationaux et internationaux.

— En tant qu’investisseur étranger établi depuis des dizaines d’années dans le pays, comment évaluez-vous l’environnement des affaires aujourd’hui en Egypte ?

— Je dirais que l’environnement est propice aux affaires, mais que la gestion des événements de l’actualité vient parfois freiner certains plans de gestion. Mais encore une fois, il ne faut pas oublier que l’Egypte traverse une période de transition importante.

La clarification de l’environnement légal des affaires et la finalisation de la loi unifiée pour l’investissement restent les principales attentes des entreprises désireuses de s’installer en Egypte. Cette clarification va simplifier les procédures et mettre fin aux problèmes administratifs qui entravent l’activité des entreprises.

— Est-ce que Carrefour a limité son développement ou ses investissements sur le marché égyptien depuis la révolution de janvier 2011 ?

— Au cours des dernières années, nous avons continué le plan de développement prévu pour le marché égyptien sans faire de modifications. Plusieurs magasins de différents formats (hypermarchés et supermarchés) ont été déjà ouverts non seulement dans les grandes villes comme Le Caire, Guiza ou Alexandrie, mais également dans des villes plus petites comme Tanta par exemple.

— Avez-vous réalisé des pertes ces dernières années à cause des difficultés qu’a connues le pays ?

— Non. Gagner ou perdre de l’argent ne dépend pas seulement du pays. Cela dépend surtout de la stratégie de gestion de l’entreprise. Et comme je vous l’ai mentionné plus haut, le marché égyptien, malgré ses difficultés, est plein de potentiel. Donc, si l’investisseur sait les bien exploiter, il ressortira gagnant, quoi qu’il arrive.

Carrefour a-t-il l’intention de s’élargir sur le marché égyptien au cours de la prochaine période? Si oui, quelle est votre stratégie de développement ?

— Dans certains pays de la zone, dont je suis responsable, nous allons ouvrir 10 magasins dans les 5 prochaines années. En Egypte, notre objectif pour 2022 est d’ouvrir 50 magasins en plus de ceux déjà existants. Notre plus grand projet est le Mall Misr qui sera inauguré en 2017. Il s’agira du plus grand hypermarché de notre chaîne en Egypte.

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