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L’eau : c’est aussi une question de compétences

Dalia Abdel-Salam, Mardi, 04 février 2014

Les pays arabes ne profitent que de 5 % des 50 milliards de dollars annuels accordés aux projets de développement dans le secteur de l'eau. Alors qu'ils comptent parmi les premières victimes, ces pays sont inca­pables de se plier aux exigences demandées pour recevoir un finance­ment. Des solutions voient le jour.

Eau

La situation de l’eau dans les pays arabes se dirige vers des niveaux alarmants. De nouveaux éléments préfigurent des conséquences désastreuses sur le déve­loppement humain. Pourtant, des solutions exis­tent. C’est ce qu’a cherché à prouver le Conseil arabe de l’eau (AWC), l’Agence allemande pour le développement international (GIZ) et la Ligue arabe.

« Il y en a de grandes sommes d’argent dispo­nibles pour les projets-climat. Mais notre région ne profite que de 5 % des fonds disponibles pour ces projets », regrette Ali Suboh, du ministère de l’Eau et de l’Irrigation en Jordanie.

Pour Ali Suboh, ce faible pourcentage est dû au fait que les pays arabes « sont incapables de rédiger correctement une proposition de projet destinée à convaincre les fonds de la nécessité du projet en question ». Consciente du pro­blème, la GIZ se dit prête à financer un atelier pour former les représentants des pays de la région à rédiger correctement les demandes liées aux financements de projets climatiques.

Laura Wuertenberger, conseillère technique auprès de la GIZ, assure que les financements internationaux relatifs au climat en 2012 ont dépassé les 50 milliards de dollars. Mais « les pays de la région MENA n’ont profité que d’une part très faible de cet argent. Il faut déployer plus d’efforts pour augmenter leur part dans ces financements, surtout qu’ils sont parmi les plus vulnérables de la planète ».

Un des concepts à prendre en compte est celui de « L’épreuve du changement climatique ». « Selon ce concept, les études sur l’impact envi­ronnemental des projets doivent s’assurer de l’absence d’impact négatif sur le changement climatique que pourrait causer le projet en question. En même temps, cela signifie être cer­tain que les effets du changement climatique global ne nuiront pas à la longévité du projet », explique Talal Darwich, du Centre national des recherches scientifiques du Liban.

Matthias Bartels, coordinateur du programme d’adaptation aux changements climatiques dans le secteur de l’eau dans la région MENA, va plus loin en estimant que ce concept de « L’épreuve du changement climatique doit être intégré aux lois sur l’investissement ainsi que dans les plans d’action. En suivant ce concept, nous voulons faire de la région MENA une des plus résilientes aux changements climatiques. Pour y parvenir, il faut d’abord renforcer les capacités des institutions régionales oeuvrant dans le domaine de l’eau », tout en améliorant les compétences des acteurs et des respon­sables.

Le but est non seulement de profiter des fonds disponibles pour ces projets, mais surtout de faire en sorte que ces projets soient durables et s’ins­crivent eux-mêmes dans une logique de dévelop­pement vert .

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