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De la volonté, et les déchets sont éliminés

Dalia Abdel-Salam, Mardi, 28 mai 2013

Pour gérer les déchets ménagers et agricoles, il faut un terrain, des véhicules de collecte, un broyeur et du personnel. Une ONG du village d’Al-Qatta, dans le gouvernorat de Guiza, a relevé le défi avec succès.

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Déchets ménagers après les opérations de tri sélectif. (Photos : Agence égyptienne pour les affaires de l'environnement)

Dans tous les villages égyptiens, les déchets font partie du paysage. Mais le village d’Al-Qatta a de la chance. Hussein Abaza, ancien chef de l’unité de l’économie et du commerce du Programme des Nations-Unies pour l’environnement, l’un de ses habitants, a décidé de mettre un terme à ce problème par l’action d’une ONG. « Il était indispensable de sensibiliser les citoyens à l’importance du recyclage des déchets et ses bénéfices, et surtout le fait de transformer les déchets organiques en compost. Le rôle de la société civile et des citoyens est primordial, il faut agir soi-m&ˆme et ne pas attendre que la solution vienne du gouvernement », explique Abaza.


Le mois d’octobre 2012 a témoigné de la naissance de l’initiative, et en 6 mois seulement, les lieux ont été complètement nettoyés des tas d’ordures accumulés ici et là. « La première fois que j’ai visité ma ferme après la collecte des tas d’ordures, j’ai eu du mal à reconnaître le village », souligne Hussein Abaza.

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Les déchets agricoles sont broyés avant d'être compostés.

Pour Mahmoud Moussa, directeur du projet de la gestion des déchets, l’objectif du projet est de sauver l’environnement et la santé des citoyens, mais aussi de réaliser des bénéfices. « Tout ce que nous faisons dans ce projet c’est adopter le concept de l’économie verte : se débarrasser d’un problème environnemental et gagner de l’argent », explique Moussa.

Pour débuter, Moussa et son équipe ont effectué des campagnes de sensibilisation puis ont distribué des sacs-poubelles aux domiciles afin de procéder au triage des déchets organiques et non organiques. « Le tri n’est pas encore parfait, mais la qualité du tri s’améliore avec le temps. Il n’est pas facile de changer le comportement des gens du jour au lendemain », souligne-t-il.

Pour initier un tel projet, il faut d’abord un lieu pour y rassembler les déchets, les trier et enfin les vendre. Moussa a expliqué avoir loué un terrain de 1 000 m2 pour un coût de 6 000 L.E. par an, puis il a construit un mur autour et un portail. « Nous avions besoin d’un camion pour ramasser les déchets. Au début, on a loué, mais plus tard nous avons pu acheter un camion d’occasion pour 20 000 L.E. », dit le porteur de projet.

Le village d’Al-Qatta compte quelque 18 000 habitants, chacun d’eux produit au quotidien une moyenne d’un kilogramme de déchets. Ainsi, chaque jour, ce village produit presque 20 tonnes de déchets. « Avec le temps, ce projet sera rentable, même si aujourd’hui il ne rentre pas encore dans ses frais », assure Moussa.

Car c’est le recyclage qui rend la gestion des déchets rentable. Aujourd’hui, le prix d’une tonne de carton est de 650 L.E., celui des sacs en plastique est de 1 500 L.E. Le papier 1 250 L.E., l’aluminium varie entre 5 000 et 7 000 L.E., tandis que le prix d’une tonne de plastique oscille entre 2 000 L.E. et 3 500 L.E. De plus, les déchets organiques servent à produire 3 genres de compost, avec un prix tournant autour de 100 et 370 L.E. le mètre cube.

Insectes et maladies

Pour Ahmad Fathi, membre de la société des jeunes d’Al-Qatta, les déchets représentaient un très gros problème dans le village et contribuaient à la propagation des insectes et des maladies. « La quantité des mouches et des moustiques a diminué quand le projet nous a débarrassés des tas d’ordures accumulés ici et là », assure Fathi.

Une collecte a lieu 2 fois par semaine, le samedi et le mardi. Les citoyens d’Al-Qatta s’étaient habitués à voir les déchets. Désormais habitués à la propreté, ils estiment que les déchets leur sont nuisibles. « Il ne faut pas oublier que le projet a créé 5 emplois avec un salaire allant de 800 à 1 000 L.E., ce qui est très important pour les jeunes d’Al-Qatta qui souffrent du chômage », souligne Fathi.

Pour Ragab Abdel-Ghany, vice-président du conseil de la ville de Manshaet Al-Qanater, un tel projet a été soutenu par la municipalité. « Pour aider le projet, nous avons réduit les procédures et les documents officiels au minimum », indique-t-il. « Le conseil de la ville regroupe 23 villages, on espère que ce projet sera copié dans les 22 autres villages pour ensuite construire une usine de recyclage à Berqache », assure Mohamad Elsafei, président du conseil de la ville de Manshaet Al-Qanater.

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