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Derrière les minarets, bouchers, taxis et jus de réglisse

Doaa Elhami, Mardi, 03 février 2015

Dans son livre Le Caire, l’inconnu dévoilé, Nathalie-Asmaa Truchot dévoile une ville aux facettes multiples loin des clichés touristiques.

Derrière les minarets, bouchers, taxis et jus de réglisse

Cette balade au Caire, cette Victorieuse tellement fascinante et émouvante pour qui sait la voir autrement … ». Nathalie-Asmaa Truchot nous plonge dans une balade inédite qui nous emmène loin des circuits touristiques habituels du Caire : taxis, rues et quartiers peu connus, ateliers, églises et mosquées, et surtout la vie quotidienne des Egyptiens. En un mot, toutes les scènes qui ont un goût particulier au Caire pour l’écrivaine française.

Cette fascination pour Le Caire commence dès l’aéroport, dans le taxi qui la dépose au centre-ville. Le taxi est décoré par « des gadgets suspendus aux quatre coins de l’habitacle ou répartis sur le tableau de bord lui-même décoré d’une moumoute aux couleurs de l’islam au creux de laquelle se pose délicatement le Coran » , décrit-elle dans le livre.

Mais le taxi n’est qu’un détail des particularités qu’offre Le Caire à ses visiteurs. Il suffit de faire une petite balade au Caire islamique à partir de la porte nord, Bab Al-Fotouh, jusqu’à la porte sud, Bab Zoweila. « Dans les méandres de ces rues en terre battue, mes yeux ne savent plus où donner du regard », raconte-t-elle. Ce quartier est animé de personnages caractéristiques.

De la boucherie d’où pendent des carcasses au vendeur de jus de réglisse, avec sa tenue ancestrale : une djellaba blanche et des sandales.

Il porte « en bandoulière une énorme bonbonne remplie de jus et fait raisonner comme des castagnettes les deux coupelles qu’il tient dans sa main », décrit-elle dans son ouvrage. La rue comprend aussi le marchand de bouteilles de gaz, portées par une charrette tirée par un âne. Du vendeur de charbon au fabricant de boîtes à bijoux, ou du marchand de jus de fruits, personne n’échappe aux descriptions de l’auteur.

Infinies découvertes
Les particularités du Caire islamique sont infinies, décrites minutieusement dans le livre. L’ouvrage fait un détour par la Cité des morts et retrace l’histoire de ses tombes, dômes, nécropoles de sultans et émirs mamelouks, ainsi que ses mosquées aux minarets splendides.

Le livre nous donne aussi une description du Caire khédivial, à commencer par « la statue du maître des lieux, Soliman pacha », dont le vrai nom est Joseph Anthelme Sève, l’un des piliers de l’Egypte moderne.

L’actuel centre-ville, célèbre pour son plan à la parisienne et son architecture haussmannienne, est le carrefour de commerces et de divertissements en tout genre : compagnies aériennes, magasins de chaussures et vêtements à la mode. Ses vitrines, qui renferment des « mannequins en tenues, nuisettes transparentes, avec profusion de dentelle et robes ultracourtes » n’ont pas échappé à la plume de l’écrivaine. « Mais où sont donc les Egyptiennes qui portent ces toilettes ? », se demande l’auteure, qui relève ce paradoxe de la société égyptienne.

Les cafés du centre-ville, des traditionnels cafés « baladi » aux plus luxueux, dans lesquels les générations se retrouvent le soir, c’est toute une ambiance que transmet l’auteure. Le livre raconte aussi la vie sur le Nil. Ses bords témoignent de soirées luxueuses dans des « demeures flottantes », dites « awamates », qui côtoient les felouques à voile des pauvres pêcheurs.

Truchot n’a pas oublié dans son ouvrage de parler du Caire copte. Elle y explique le statut des chrétiens à travers les siècles, en signalant les origines du christianisme en Egypte et du siège patriarcale d’Alexandrie. Bref, le livre retrace une balade cairote, une exploration de tout ce qui est étrange, subtile et aussi nouveau dans le quotidien des Egyptiens. On y voit une Egypte où les paradoxes se côtoient et où les contrastes s’accordent harmonieusement .

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