Le Yacht Mahroussa– périple du yacht royal, publié par la Bibliothèque d'Alexandrie et traduit par le Centre d’Activités Francophones (CAF) nous plonge dans l’étonnant voyage du premier navire qui traversa le Canal de Suez, avec à son bord le khédive Ismaïl et l’impératrice Eugénie.
Traduit et édité dans sa version française par le Centre d’Activités Francophones (CAF), ce livre illusré explique les différentes étapes du yacht royal, depuis la décision de sa construction jusqu’à aujourd’hui. « Ces étapes étaient étroitement liées aux événements politiques et historiques qui ont marqué l’Etat égyptien », explique Marwa El Sahn, directrice du CAF. Le yacht Mahroussa est le plus ancien yacht qui navigue toujours aujourd’hui.
La naissance du yacht est liée au Canal de Suez et aux festivités de son inauguration. Le khédive Ismaïl voulait un yacht pour son usage personnel. Il demande en 1863 à la compagnie anglaise des Frères Samuda de construire un yacht doté d’une coque de fer. Deux ans plus tard, le yacht est baptisé Mahroussa. « Ses dimensions à ce moment étaient de 411 pieds (125 m) de long, 42 pieds (13 m) de large pour un tonnage de 3417 tonnes», précise l’ouvrage. Il fonctionnait à la vapeur avec du charbon comme combustible. Sa vitesse atteignait les 16 noeuds.
Visite du roi Abdel-Aziz Al Saoud en Egypte en 1946.
Depuis sa mise à l’eau, le yacht a accompli diverses missions: navigations royales ou opérations politiques ou militaires, comme celle de 1867, lorsque « le yacht, à la tête d’une flotte composée de dix navires, est utilisé dans une expédition pour réprimer la révolution crétoise », explique l’ouvrage.
C’est aussi sur ce yacht que le khédive se rendit à l’Exposition universelle de Paris en 1867. Le yacht royal avait un rôle remarquable dans les festivités de l’inauguration du Canal de Suez.
Le 17 novembre 1869, Mahroussa est le premier bateau à emprunter le nouveau canal avec à son bord l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III, des souverains, des chefs d’Etat et des princes héritiers de toute l’Europe.
Mais le yacht est aussi le reflet du déclin du khédive. C’est sur Mahroussa que celui-ci est forcé à l’exil en Italie en 1879. En 1952, son petit-fils, le roi Farouq, sera lui aussi contraint de se réfugier en Italie.
Après l’ avènement de la République, les périples du yacht perdent en intensité. Renommé Al-Horeya en 1956, il est utilisé par Anouar Sadate pour atteindre le port de Haïfa, en Israël, « dans le cadre des négociations visant la conclusion de l’accord de paix entre les deux pays », lit-on dans l’ouvrage.
En septembre 2000, le yacht retrouve son nom original sur décision de Hosni Moubarak. Aujourd’hui, Mahroussa est en cours de restauration. Le président Abdel-Fattah Al-Sissi s'en servira à l'inauguration du nouveau projet du canal.
Le Yacht Mahroussa– périple du yacht royal, publié par Le Centre d'Activités Francophones de la Bibliotheca Alexandrina et l’Association du souvenir de Ferdinand De Lesseps et du Canal de Suez. Préparé par Mahmoud Ezzat, 2014.
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