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Hatchepsout, invitée des Nippons

Doaa Elhami, Mardi, 12 août 2014

Le Metropolitan Museum, à Tokyo, a organisé une exposition sur la reine Hatchepsout et la divinité Hathor, en collaboration avec le Metropolitan Museum de New York, aux Etats-Unis. Elle durera jusqu’au mois de septembre. Promenade.

Hatchepsout, invitée des Nippons

Hatchepsout, invitée des Nippons
Les représentations de Hatchepsout et les bijoux utilisés dans la décoration des temples reflètent la prospérité de son règne.

L’exposition « Reines et déesses de l’Egypte Ancienne : Trésors du Metropolitan Museum à New York » est composée de 200 pièces. Elle reflète le rôle éminent de la femme à l’Egypte Ancienne, lequel est incarné par les objets appartenant à l’unique reine d’Egypte qui a porté la couronne pendant une longue durée : Hatchepsout. On trouve aussi exhibées certaines pièces de la déesse de l’amour et de la fertilité, Hathor. Inaugurée le 19 juillet dernier en présence de l’ambassadeur d’Egypte à Tokyo, Hicham Al-Zamti, cette exposition durera jusqu’au 23 septembre. Etant exposés pour la première fois hors des Etats-Unis, ces chefs-d’oeuvre sont présentés sous la supervision de l’ambassade américaine et du ministère japonais des Affaires étrangères. « A travers cette exposition, les Japonais auront l’occasion de mieux connaître la civilisation égyptienne. Ce qui les incitera à venir en Egypte pour visiter les sites archéologiques », affirme le directeur du secteur des antiquités égyptiennes auprès du ministère des Antiquités, Youssef Khalifa.

En effet, les pièces exhibées font partie de la collection du Metropolitan Museum à New York, dont le nombre atteint 26 000 environ. Le visiteur de l’exposition pourra admirer des objets fabriqués exprès pour la reine-pharaonne, à partir de matières diverses et de formes variées. Si l’on trouve une statue de granit représentative de la reine en forme masculine du pharaon, signe du pouvoir, une autre, fragmentée, toujours en granit, incarne une femme forte dont les traits sont sévères et durs, coiffée d’une grosse perruque.

Hatchepsout, invitée des Nippons

Néanmoins, certaines pièces reflètent la beauté de la reine. A titre d’exemple, la tête en calcaire coloré, où Hatchepsout, souriante, est maquillée et coiffée d’une couronne rouge qui est le symbole de la Basse-Egypte. Cette effigie est devenue le logo de l’exposition sur ses affiches de promotion. Le côté esthétique ne s’arrête pas là. Y sont exhibés des bijoux, à l’instar des bracelets, en pierres semi-précieuses, une couronne dorée, ainsi qu’un miroir. D’après le directeur Youssef Khalifa, les pièces de cette exposition sont fabriquées et sculptées avec finesse. « Ce qui reflète une époque de stabilité politique et de prospérité économique, qui a permis une créativité libre. Raison pour laquelle les dessinateurs et les sculpteurs avaient créé ces objets avec dextérité », renchérit le directeur.

Les égyptologues n’ont pas négligé la vie religieuse de Hatchepsout et sa vie dans l’au-delà. Le visiteur peut admirer le vase canope dont le couvercle est en forme de la tête de la reine, ainsi qu’un cercueil de bois peint daté de la même époque. Outre les pièces représentant la reine Hatchepsout, l’exposition comprend aussi des statues qui incarnent la déesse de l’amour et de la fertilité Hathor, à l’instar de la tête de la vache en granit ou la double statue, de granit toujours, où Hathor est coiffée du disque solaire. D’après toujours les égyptologues, toutes les pièces d’Hathor ont été fabriquées au cours du règne de la reine-pharaonne Hatchepsout, révélant en fait son amour, voire sa dévotion sincère pour les divinités, notamment Hathor.

En plus, un nombre considérable de pièces exhibées ont été découvertes par des égyptologues anglais et américains à la fin du XIXe siècle et pendant la première moitié du XXe siècle. Elles représentaient le noyau principal du Metropolitan Museum à New-York, notamment le département de l’Egypte Ancienne, selon le site officiel du musée. Quant au reste des objets exposés, ils sont offerts par des collectionneurs dont les noms sont inscrits dans le musée. « Toutes ces pièces sont sorties légalement et officiellement d’Egypte à cette époque », reprend le directeur. Selon lui, le Metropolitan Museum de New-York a le droit de faire plusieurs expositions à partir de cette collection. Quant à l’Egypte, « nous sommes en train de préparer deux expositions au Japon et en Chine. Toutes les pièces seront sélectionnées à partir de nos collections distinguées », conclut le directeur.

La reine-pharaonne Hatchepsout (1473-1458 av. J.-C.)

Hatchepsout, invitée des Nippons
Le couvercle du vase canope sous la forme d'une tête de Hatchepsout.

Fille du roi Thoutmosis Ier et de la reine Ahmosis, de la XVIIIe dynastie, Hatchepsout épouse son demi-frère Thoutmosis II, décédé prématurément. Etant veuve, Hatchepsout devient la titulaire de son neveu Thoutmosis III, qui est encore enfant.

Avec l’aide des prêtres d’Amon, elle est intronisée et nommée Makarê Hatchepsout. Elle reste l’unique reine de toute l’histoire de l’Egypte Ancienne. Elle occupe le trône d’Egypte pendant une vingtaine d’années. Elle se présente en tenue de pharaon portant une barbe postiche. Les études et les dernières découvertes archéologiques assurent que Hatchepsout était non seulement belle, attirante et intelligente, mais qu’elle était aussi une femme d’Etat, voire une politicienne hors pair. Elle sélectionne habilement les membres de sa cour royale et ses consultants. Les plus éminents et influents sont Senmout, architecte du temple de Deir Al-Bahari, Djehouty, superviseur des trésors, ou Hapouseneb, vizir et prêtre d’Amon.

Le règne d’Hatchepsout sera marqué par une stabilité politique et une prospérité sans égales. Hatchepsout fera ériger deux obélisques à Karnak et plusieurs temples, tout en étant à l’origine des fameuses excursions commerciales aux pays de Pount .

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