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Au nom de la science, un musée

Marianne Ramsès, Mardi, 04 février 2014

Le Musée des sciences de l'eau pour enfants n’est pas très connu. Pourtant, c'est le premier musée à être consacré à la vulgarisation des sciences pour enfants avec des espaces verts pour la famille. Etat des lieux.

Au nom de la science, un musée
Les enfants apprennent en pratique que les nuages résultent de la condensation de la vapeur d'eau. (Photo:Mohamad Abdo)

Air frais, arbres pérennes, calme olympien, soleil radieux mais éblouissant, ce n’est pas tout. En fait, niché dans la verdure, à Al-Qanater Al-Khaïriya dans le gouvernorat de Qalioubiya, le Musée des sciences de l’eau pour enfants, unique en son genre dans la région du Proche-Orient, éblouit par sa beauté. Unique, puisqu’il est le premier musée dédié aux élèves et aux étudiants d’université, dont l’objectif est de vulgariser les sciences de l’eau ainsi que plusieurs théories se rapportant à la physique et aux mathématiques.

A l’entrée du jardin, l’atmosphère inspire au visiteur la joie, une joie mêlée à un sentiment d’érudition. Deux fontaines dansantes à couleurs vives se dressent l’une en face de l’autre, mais aussi tout près d’elles, une boule qui pèse 4 tonnes roule sans difficulté sur une couche d’eau toute fine, expliquant aux petits le coefficient de frottement.

Une fois au musée, les visiteurs sont dans l’ambiance des laboratoires de sciences : l’éclairage est tamisé, le lieu un peu glacial, et toujours le calme règne. Seul le responsable chargé de guider les enfants leur donne des explications, et c’est à eux de manipuler les appareils, parfois énigmatiques, pour comprendre les théories scientifiques. Les guides chargés d’accueillir les enfants au sein du musée ont suivi une formation dans les domaines de la physique et des mathématiques. Ils sont appelés à donner des explications en arabe et en anglais. Leur manière de présenter les choses se veut agréable et attirante.

Illustration : au moment où on appuie sur le bouton d’un tube cylindrique contenant de l’eau sur laquelle flotte un modèle de navire, celui-ci fait naufrage. L’enfoncement du navire est, entre autres, dû à la rencontre de courants opposés. Pas très loin de ce modèle se trouve accroché au mur un miroir sphérique concave. Les enfants visitant le musée s’approchent du miroir en s’amusant. Ils découvrent que la construction de leur image est renversée comme si cet objet marchait sur la tête. C’est ainsi que s’ancre sans peine dans leur esprit l’idée que le miroir en creux réfléchit l’image en la renversant.

En dépit de la grande superficie du musée avec son splendide jardin s’étalant sur 8 feddans, sa capacité est de 60 visiteurs par jour. « Nous oeuvrons pour garantir la qualité, ce qui compte pour nous c’est que les enfants comprennent et assimilent bien les théories présentées de manière attirante et simple », assure Mervat Tewfiq, directrice du musée. Et d’ajouter : « Il y a trois sources qui peuvent abîmer tout : l’air, l’eau, et puis les mains des enfants ». Raison pour laquelle chaque jeudi, le musée est fermé pour les travaux de maintenance.

Datant de 1843, l’édifice était auparavant un palais de l’une des filles de Mohamad Ali, fondateur de l’Etat moderne égyptien. C’est ainsi qu’il alterne aspect architectural caractérisant cette époque avec des plafonds en bois et modernité axée sur la technologie. Le ministère des Ressources hydriques et de l’Irrigation a, en effet, financé le projet de transformation du palais en un musée avec un coût de 50 millions de L.E. et qui a été confié à une entreprise américaine spécialisée dans la vulgarisation des sciences. L’idée de ce projet revient en fait au ministre des Ressources hydriques de l’époque, Mahmoud Abou-Zeid. Les travaux ont duré 5 ans, et le musée a été ouvert au public dès 2011. Bien que le musée soit peu connu des élèves, il est classé 37e au niveau mondial et 1er au niveau régional. A vrai dire, l’objectif d’un tel musée n’est pas seulement de mettre les notions scientifiques à la portée des enfants. « Nous cherchons à découvrir des savants parmi les nouvelles générations », confirme Tewfiq. L’innovation est aussi à l’ordre du jour .

Comment s'y rendre ?

On peut s'y rendre en voiture. On peut aussi prendre le bateau-mouche à la station Maspero, jusqu'à celle du village de Morgana. Il suffit ensuite de 10 minutes de marche pour arriver au musée.

Prix du billet :

Orphelins : gratuit.

Elèves d’écoles publiques : 2 L.E.

Elèves d’écoles privées : 5 L.E.

Toute autre personne : 7 L.E.

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