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Chaabane Abdel-Rahim : Nous suivons avec le côté français l’affaire depuis un an

Dalia Farouq , Mercredi, 08 juin 2022

Chaabane Abdel-Rahim, chef du département de restitution des antiquités égyptiennes, met le point sur l’affaire du Louvre d’Abu-Dhabi.

Chaabane Abdel-Rahim,

Al-Ahram Hebdo : Est-ce que vous étiez au courant de l’affaire de la stèle de Toutankhamon et des autres pièces pillées ?

Chaabane Abdel-Rahim: Certainement. Les premiers indices de cette affaire sont apparus au temps de l’affaire du trafic du sarcophage doré du prêtre Nedjmankh qui a été acheté par le Metropolitan Museum de New York en 2017 et restitué à l’Egypte en 2019, suite à une enquête internationale lancée par les autorités américaines, françaises, allemandes et égyptiennes, qui avait établi que le cercueil, ainsi que d’autres pièces avaient été volés. Il y a presque un an qu’on coopère avec le côté français dans les enquêtes de ces cinq pièces sorties illégalement d’Egypte.

— Suite à l’accusation de l’ex-directeur du Musée du Louvre de trafic d’antiquités, quelle démarche l’Egypte prendra-t-elle ?

— On doit attendre la fin des enquêtes menées par les autorités françaises pour connaître l’image complète. Ensuite, voir ce qu’on va faire selon ces résultats. Certainement, nous revendiquerons la restitution de ces pièces. Mais il faut attendre que tout soit clair parce que chaque cas a ses conditions selon lesquelles on doit réagir.

— Y a-t-il des critères déterminés pour la restitution des pièces pillées à l’Egypte ?

— Chaque affaire de trafic d’antiquités est un cas particulier. On prépare un dossier pour chaque cas. Il faut tout d’abord confirmer avec une documentation détaillée que ces pièces sont sorties illégalement d’Egypte pour ensuite prendre les mesures nécessaires de restitution. On a pu, par exemple, restituer des pièces des Etats-Unis qui sont sorties en 1927. Pourtant, la loi à cette époque permettait la circulation des antiquités. Mais on a réussi à présenter des preuves que ces trésors sont sortis de manière illégale.

— Coopérez-vous toujours avec la France en matière de trafic d’antiquités ?

— Certainement, ce n’est pas la première fois qu’on coopère avec les autorités françaises dans une affaire de restitution de pièces égyptiennes sorties illégalement du pays. L’année dernière, on a restitué 114 pièces d’antiquités qui étaient volées : des statuettes, des objets funéraires, des masques, des morceaux de statue en granit, de la vaisselle égyptienne antique ayant une valeur extrêmement importante. En 2017 aussi, l’Egypte a restitué 44 pièces qui avaient été saisies par les autorités françaises à l’aéroport Charles De Gaule avant leur entrée dans le pays.

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