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La mosquée du sultan Hassan rénovée

Nasma Réda, Mardi, 15 juin 2021

Des travaux de restauration ont été lancés par le ministère du Tourisme et des Antiquités à la mosquée du sultan Hassan au Caire. Retour sur ce monument mamelouk exceptionnel.

La mosquée du sultan Hassan rénovée

Située sur la place Salaheddine dans le quartier cairote d’Al-Khalifa, l’imposante mosquée de style mamelouk du sultan Hassan a fait l’objet ces dernières semaines de travaux de restauration en urgence après la chute d’une partie du volet en bois du dôme de la fontaine réservée aux ablutions. « L’un des plus importants monuments islamiques au Caire, la mosquée du sultan Hassan est en bon état de conservation. La partie qui s’est effondrée n’est pas considérée comme antique. Le volet d’origine du dôme de la fontaine des ablutions a été dévasté au cours de la première moitié du siècle dernier. Il avait été restauré par le Comité de préservation des antiquités arabes, fondé en 1881 », souligne Ossama Talaat, chef du secteur des monuments islamiques, coptes et juifs au Conseil Suprême des Antiquités (CSA), ajoutant que ce dôme se trouve au milieu de la cour intérieure de la mosquée et est élevé par huit colonnes en marbre. « Sous l’effet du soleil, ce volet qui avait été restauré est de nouveau tombé », assure-t-il. Un comité de restaurateurs du CSA présidé par Talaat lui-même a été créé quelques heures après l’effondrement, et des échafaudages ont été dressés. « En une semaine, ce volet sera réparé et la célèbre mosquée va continuer à recevoir les fidèles », souligne Talaat.

700 ans d’histoire

Sur une superficie de près de 8000 m2, véritable joyau architectural, la mosquée du sultan Hassan a été construite au milieu du XIVe siècle sur ordre du sultan Al-Nassir Hassan Bin Mohamed Bin Qalaoun (1347-1351) puis de 1354 jusqu’à son assassinat en 1361. « La mosquée du sultan Hassan est considérée comme l’un des plus importants monuments islamiques au monde », assure le chef du secteur des monuments islamiques. Elle se distingue autant par sa taille que par ses éléments architecturaux et ses deux minarets. L’un d’eux s’élève à plus de 81 m de hauteur. L’édifice a été créé pour fonctionner également comme madrassa (école dédiée à l’enseignement de l’islam). La mosquée est divisée en plusieurs sections ou iwans, destinés à enseigner les principes des quatre écoles de jurisprudence islamique, à savoir les écoles chaféite, malikite, hanafite et hanbalite. Ces pièces latérales, joliment décorées de lampes suspendues, accueillaient les étudiants et les enseignants.

L’iwan principal placé dans la direction de La Mecque est utilisé comme une grande salle de prières. Munie d’un mihrab (montrant la qibla), ornée de versets coraniques et dotée d’un joli minbar, la mosquée du sultan Hassan est un exemple frappant du savoir-faire des Mamelouks. Avec sa structure harmonieuse, complètement différente de celle de la plupart des mosquées de cette époque, elle représente la maturité de l’architecture mamelouke.

La mosquée a connu plusieurs mauvais épisodes depuis sa création. Cinq ans après le début des travaux de construction en 1356, l’un de ses deux minarets s’effondre, causant la mort d’une centaine de fidèles. Cela fut considéré comme un mauvais présage, surtout après l’assassinat de son bâtisseur, le sultan Hassan dont le corps n’a pas été retrouvé, et qui n’a donc pas pu voir son travail terminé. Mais les travaux se sont poursuivis après la mort du sultan par ses successeurs jusqu’en 1363. Un mausolée a été construit au sein de la mosquée pour recevoir la dépouille du sultan, mais celle-ci n’a jamais été retrouvée.

Avec son architecture intérieure et extérieure emblématique, la mosquée et madrassa du sultan Hassan attirent les regards des touristes qui se rendent au Caire islamique. L’ex-président américain Barack Obama l’avait visitée lorsqu’il s’est rendu en Egypte en 2009 .

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