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Omayma Ali : Nos restaurateurs font de grands efforts pour rendre aux pièces leur beauté d’antan

Propos recueillis par Nasma Réda, Mardi, 08 juin 2021

3 questions à Omayma Ali, directrice des laboratoires de conservation et de restauration au Grand Musée égyptien (GEM).

Omayma Ali,

Al-Ahram Hebdo : Le GEM possède plusieurs laboratoires. Quel est le rôle de chacun d’eux ?

Omayma Ali: Le centre de conservation du GEM est composé de cinq principaux laboratoires. Il y a le labo des pierres et des monuments lourds, celui du bois, des matières organiques comme le textile, le cuir et le papyrus, un labo pour les matières non organiques comme la céramique, le verre et les métaux, et un labo consacré aux résidus humains. Il existe aussi plusieurs sous-laboratoires spécialisés et bien équipés. Ces laboratoires adoptent des méthodes scientifiques de pointe et la technologie moderne. L’équipe de restaurateurs et de conservateurs est formée de jeunes Egyptiens talentueux qui déploient beaucoup d’efforts pour rendre aux différentes pièces leur beauté d’antan.

Qu’est-ce qui vous a surpris le plus en travaillant sur les pièces de Toutankhamon ?

— C’est une collection sans égal. On a vu la collection de Toutankhamon qui compte plus de 5 000 pièces. Il y a celles qui étaient stockées dans les dépôts du Musée égyptien depuis leur découverte en 1922 sans jamais être restaurées comme l’écharpe du roi qui fait 5 mètres de long et son armure. Ces deux pièces étaient en très mauvais état de conservation, on a dû faire de profondes études pour déterminer leur état, ensuite, on a commencé les travaux de restauration pour les remettre en valeur.

Pendant notre travail sur la collection, nous avons découvert qu’il y avait des pièces qui étaient exposées dans les vitrines du Musée égyptien et qui avaient subi des restaurations défaillantes. C’est surtout le cas pour les parures et les bijoux. Heureusement que Carter avait laissé des dessins détaillés de chaque pièce. On a eu recours à ces dessins et on a regroupé les minutieuses particules des pièces à nouveau. C’est un travail très délicat qui exige beaucoup de temps, et surtout des restaurateurs très méticuleux et passionnés.

Nos restaurateurs font de grands efforts pour rendre aux pièces leur beauté d’antan 

Sur quelle autre pièce exceptionnelle avez-vous travaillé ?

— Parmi les pièces exceptionnelles sur lesquelles on a travaillé figure la plus ancienne embarcation égyptienne jamais découverte, il s’agit d’une barque funéraire remontant à la Ire dynastie. Celle-ci a été découverte par Michel Wuttmann et son équipe française de l’Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO) dans une fosse de12 mètres de profondeur. Je travaille personnellement depuis 10 ans sur la consolidation du bois de cette barque. On a découvert qu’elle avait perdu presque 40% de sa constitution, mais on a regroupé les différentes parties manquantes, et la barque sera exposée pour la première fois au public sur une plaque en verre transparent de 6 mètres de long. Nous travaillons aussi sur une collection de papyrus avec des moyens sophistiqués. Ces papyrus seront conservés entre deux couches de verre transparent.

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