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Nouveaux secrets à Taposiris Magna

Dalia Farouq, Mardi, 09 février 2021

Des catacombes renfermant des sarcophages ont été découvertes sur le site archéologique de Taposiris Magna à l’ouest d’Alexandrie. Explications.

Nouveaux secrets à Taposiris Magna
Huit portraits gréco-romains parmi les découvertes à Taposiris Magna.

Le site historique d’Aboussir, connu dans l’antiquité par Taposiris Magna, situé à l’ouest d’Alexandrie, ne cesse de dévoiler de nouveaux secrets.

Seize nouvelles catacombes viennent d’être découvertes à l’intérieur de la grande nécropole précédemment mise au jour sur le site archéologique datant de l’époque gréco-romaine. Lors des travaux de fouille dans ces souterrains, les archéologues de la mission archéologique égypto-dominicaine de l’Université de Saint-Domingue, qui opère sur le site, ont dévoilé un grand nombre de momies en mauvais état de conservation.

Selon Kathleen Martinez, chef de la mission, l’importance de cette découverte réside dans le fait qu’elle donne une idée sur les rituels d’inhumation et de momification à l’époque gréco-romaine. Les momies ont été trouvées dans des « localis » qui sont des excavations dans les murs du temple dans lesquelles on plaçait les momies. Ces caveaux étaient scellés par une stèle qui comportait soit une prière soit le nom du défunt. « A l’époque gréco-romaine existaient plusieurs méthodes d’inhumation. Les plus connues sont les localis. On trouve aussi les Klinium, qui consistent à placer le défunt dans un cercueil à couvercle comme on en trouve dans les catacombes de Kom Al-Choqafa, ou encore l’incinération du corps du défunt dont les cendres sont déposées dans des hydres. Enfin, plus rare à cette époque, était utilisée la méthode d’enterrement classique dans des sarcophages », explique Khaled Gharib, professeur d’archéologie gréco-romaine à la faculté d’archéologie de l’Université du Caire.

Parmi les trouvailles les plus importantes figurent deux momies couvertes d’une couche de cartonnage. L’une porte des traces d’or avec des décorations qui représentent Osiris, dieu de l’au-delà, alors que la seconde momie est coiffée d’une couronne, des cornes dorées et un cobra sur le front et au cou. Elle porte également un collier orné d’un pendentif en forme de tête de faucon, symbole du dieu Horus. « Un des éléments les plus intéressants de cette découverte est que l’on constate que toutes les têtes des momies étaient orientées à l’ouest, vers le temple. En outre, les momies étaient équipées d’amulettes d’or en forme de langue humaine que l’on plaçait dans la bouche du défunt, afin de s’assurer qu’il puisse s’exprimer devant le tribunal osirien dans l’au-delà », explique Kathleen Martinez.

Pour sa part, Khaled Aboul-Hamd, directeur général des antiquités d’Alexandrie, explique que la mission a également révélé un grand nombre d’objets, dont un magnifique masque funéraire de la tête d’une femme qui montre son visage, son cou et sa poitrine, accompagné de 8 pièces d’or. Par ailleurs, 8 portraits en marbre superbement sculptés, datés eux aussi de la période gréco-romaine, ont été trouvés. « Certaines pièces ont été transférées au Musée national d’Alexandrie, alors que d’autres ont été conservées dans un entrepôt à Hawariya, à l’ouest d’Alexandrie. Les amulettes en forme de langue, par exemple, ont été transportées au Musée national d’Alexandrie dans le but de les étudier avant de les exposer au public », souligne Aboul-Hamd, enthousiasmé par ce nouveau succès qui vient couronner 10 ans de fouille dans la région. « Cette mission a fait plusieurs découvertes intéressantes à Taposiris Magna et a révélé une période importante de la civilisation de la ville d’Alexandrie. Elle a précédemment dévoilé des objets importants tels que des pièces de monnaie ornées du portrait et du nom de la célèbre reine Cléopâtre ainsi que plusieurs statues royales en granit. Les dalles de fondation du temple Taposiris Magna prouvent qu’il a été construit au début de la dynastie par Ptolémée IV », conclut Aboul-Hamd.

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