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Adieu au « cheikh » des égyptologues

Nasma Réda, Mardi, 18 février 2020

Ali Mahmoud Radwan nous a quittés mercredi 12 février à l’âge de 78 ans. Un célèbre égyptologue égyptien surnommé par ses élèves le « cheikh des égyptologues ».

Adieu au « cheikh » des égyptologues

Radwan a commencé sa carrière professionnelle comme inspecteur des antiquités dans le gouvernorat du Fayoum. En 1968, il a obtenu son doctorat en égyptologie de l’Université de Munich en Allemagne. Professeur à l’Université du Caire, il travaille à différents postes, tel que chef du département des antiquités égyptiennes de 1980 jusqu’à 1987. A partir de cette date, il devient doyen de la faculté des antiquités jusqu’à 1993. « En tant que professeur des arts anciens, il avait une méthode d’enseignement très appréciée. Il a réussi à former des générations remarquables d’égyptologues et dans le domaine des arts anciens. Une méthode que ses élèves ont surnommée : l’école Radwan », se souvient le célèbre égyptologue Zahi Hawas, qui a exprimé ses sincères condoléances, en poursuivant que lorsqu’il a pris la charge de secrétaire général du Conseil Suprême des Antiquités (CSA), Radwan était le PDG du conseil des experts du CSA. D’ailleurs, Mohamad Abdel-Latif, professeur à l’Université de Mansoura et ex-président du secteur des monuments islamiques, a souligné que cet expert de valeur a su, « à travers une longue carrière, rendre l’égyptologie véritablement populaire, au meilleur sens du terme ».

Au cours d’une carrière de plus de 50 ans, Radwan a enrichi le domaine archéologique par ses idées, ses ouvrages, ses fouilles et aussi par sa participation dans différents comités et conseils. Il était membre du CSA, président de l’Union générale des archéologues arabes, membre du comité du patrimoine mondial de l’Unesco et aussi membre de différents comités pour la scénographie et la muséologie de quelques musées comme celui de la civilisation à Fostat. « Pour lui rendre hommage, je pense que le nom de Ali Radwan doit être gravé sur le mur d’une des salles du musée de Fostat », suggère Nasr Salama, ex-directeur des antiquités au gouvernorat d’Assouan. De par son expérience et sa science, il a été nommé directeur scientifique des fouilles du Centre Franco-Egyptien des Etudes des Temples de Karnak (CFEETK). « C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de notre cher collègue et maître d’égyptologie. Il restera dans notre mémoire », a déclaré le ministre du Tourisme et des Antiquités, Khaled El-Enany.

Pendant sa longue carrière, Radwan a dirigé les fouilles de l’Université du Caire à Abousir, à Saqqarah, non loin du Plateau des pyramides, où il a découvert un important cimetière datant de la Ire dynastie. De même, il a fouillé les fosses des bateaux solaires près de ces tombes. Son rêve était de trouver à Abousir les temples solaires. Tout en faisant avancer le domaine des fouilles archéologiques, il a dans le même temps contribué à enrichir les bibliothèques par ses ouvrages scientifiques. Parmi ses publications : Les récipients de cuivre et de bronze d’Egypte, et Trésors de collections inconnues : exemples issus du site de Hélouan.

L’égyptologue Ali Radwan a été honoré plusieurs fois. Il a reçu le prix d’estime de l’Etat pour les sciences sociales et a également reçu la médaille du Nil. « S’il y avait eu un prix Nobel en égyptologie, Radwan l’aurait reçu sans aucun doute », a assuré Hawas, déplorant la disparition de ce grand égyptologue.

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