Quelques mois de présence des troupes françaises au Caire furent suffisants à déclencher la première révolution du Caire, le 20 octobre 1798. L’Expédition de Napoléon Bonaparte n’avait pas tenu ses promesses faites au peuple égyptien. 18 mois après son départ prend place une deuxième révolution au Caire, cette fois sous la régence de son adjoint, Kléber. Le peuple égyptien n’aura pas pu supporter les troupes françaises plus de trois ans.

Soliman Al-Halabi, assassin de Kléber, a trouvé la plus cruelle méthode d'exécution.
L’histoire commence lorsque Napoléon Bonaparte augmente les impôts et détruit les portes des ruelles. Ses soldats pillent les maisons à la recherche d’argent ou de bijoux. Lorsque le peuple se rebelle, Bonaparte tire au canon sur certains quartiers de la ville depuis la colline de Moqattam.
Ses troupes profanent aussi la mosquée d’Al-Azhar en y entrant avec leurs chevaux. Le peuple organise alors des émeutes commandées par les oulémas d’Al-Azhar. Suite à ces manifestations, il y eut près de 2 500 morts égyptiens contre 16 français. Afin de tenter de mettre fin à cette révolution, 6 oulémas sont exécutés dans la Citadelle. Une violence qui se transforme en spirale.
Après le départ de Bonaparte, les émeutes reprennent une seconde fois. Cette fois c’est Kléber qui est en charge de l’armée française. Citoyens, notables, hommes de religion … tous se révoltent contre les Français. « Il y a eu de fortes querelles et beaucoup de morts. Les Français, de leur côté, se sont réfugiés dans leur camp à Ezbekieh. Quant aux révolutionnaires, ils se sont armés et transforment la résidence du juge et les maisons des alentours en casernes militaires », explique Ahmed Qadri, directeur des monuments islamiques du centre du Caire.
Le champ de bataille se transpose progressivement à Boulaq, au quartier général des Français. La bataille, qui durera presque un mois, se termine avec l’assassinat de Kléber. Mais deux révoltes consécutives et très peu espacées dans le temps auront été nécessaires à obtenir gain de cause.
« Plus récemment, le peuple s’est aussi révolté deux fois. Il n’a pas obtenu ce qu’il voulait la première fois et a recommencé », estime Ahmed Qadri .
Lien court: