Les tombes collectives et individuelles de l'époque romaine.
Un cimetière antique formé de cinq tombes collectives, sept individuelles et six fosses funéraires vient d’être découvert à Ismaïliya par une mission archéologique égyptienne opérant sur le chantier de Tell Hassan Dawoud, à Ismaïliya. « Les tombes découvertes correspondent à différentes époques. Certaines remontent à l’époque prédynastique, d’autres aux Ire et IIe dynasties pharaoniques et d’autres, plus récentes, à l’époque romaine », souligne Moustapha Hassan Nour, directeur des sites antiques d’Ismaïliya.
« Ces cimetières sont fabriqués de briques crues et les tombes collectives regroupent plusieurs défunts placés les uns à côté des autres », indique Nadia Khadr, chef de l’Administration centrale des antiquités du Sinaï et de la Côte-Nord. La mission a également découvert des poteries, des amulettes en faïence, des pierres précieuses, des pièces de monnaie romaine ainsi que dix-huit squelettes dont neuf humains et neuf appartenant à des animaux.
Selon Sameh Hachem, membre de la mission, les différentes dynasties se distinguent facilement selon la manière d’enterrer. « On peut distinguer les tombes égyptiennes à cause de leurs similitudes alors que les tombes romaines varient en dimension et en style, elles ne sont pas toutes pareilles », explique Hachem. Et cela, c’est une nouvelle information pour les archéologues. « Les tombes collectives qui remontent à l’époque romaine sont creusées dans le rocher et se distinguent par leurs structures différentes des tombes pharaoniques. Elles sont creusées sur deux niveaux. Le défunt est enterré dans la couche inférieure alors que le dessus est réservé à un animal sacré », explique Moustapha Hassan Nour.
D’après lui, les Romains d’Egypte cherchaient toujours des endroits sécurisés à l’abri des inondations et loin des troubles pour creuser leurs tombes. Lorsqu’ils sont arrivés sur la colline de Hassan Dawoud et ont trouvé les tombes pharaoniques, ils ont creusé à leur tour les leurs.
Situé du côté sud de la plaine inondable cultivée de Wadi Tumilat, à 40 km à l’ouest du gouvernorat d’Ismaïliya, ce site de la colline de Hassan Dawoud, qui s’étend sur 91 feddans, est déjà célèbre pour ses tombes datant de l’ère prédynastique et du début des dynasties pharaoniques où les tombes sont creusées dans les sables alluviaux à quelques mètres au-dessus de l’ancienne plaine d’inondation. « Tell Hassan Dawoud est l’un des rares endroits où se trouvent jusqu’à aujourd’hui des tombes de l’époque prédynastique et de la première dynastie pharaonique », explique Moustapha Hassan Nour.
Fouillé depuis 1985
Les travaux sur ce site ne sont pas nouveaux. Les fouilles ont commencé en 1985 et ont pris fin en 1999. Après six saisons de fouille, 1 062 sépultures, dont 745 prédynastiques et 317 remontant à l’époque tardive à celle ptolémaïque, ainsi que quelques tombes romaines ont été mises au jour. « Dans les années 1980 et 90, les fouilles étaient dirigées par Mohamed Al-Hangouri, qui avait l’intention de construire un musée en plein air racontant l’histoire de la colline, mais les travaux ont été interrompus en 1995 », se rappelle Diab, directeur général des fouilles actuelles. Mais vu l’importance du site, les fouilles ont repris avec une mission américano-britannique présidée par Fékri Hassan, fin des années 1990. « Cette mission a lancé un programme de recherche, de conservation et d’études approfondies des restes humains », indique Nour. Et ce n’est qu’en 2017-2018 que la mission égyptienne a repris les travaux archéologiques après près d’une vingtaine d’années d’arrêt. « Le fait de découvrir des tombes romaines à niveaux encouragera d’autres missions à revenir à Ismaïliya pour continuer les fouilles et les recherches », assure Nour, ajoutant que pendant les prochaines saisons de travail, la mission a l’intention de fouiller dans les environs de la colline, sur les traces d’une vie humaine à proximité de ces tombes.
Lien court: