Des momies, des sarcophages, des masques et d’autres objets ont été découverts lors de travaux de fouille dans la région de Dahchour, effectués par une mission égyptienne dirigée par Moustapha Waziri, secrétaire général du Conseil Suprême des Antiquités (CSA). « Plusieurs sarcophages en pierre, en argile et en bois ont été mis au jour, dont certains renferment des momies en bon état de conservation », a-t-il indiqué.
Ces sarcophages, remontant à la basse-époque pharaonique, plus précisément à 600-525 av. J.-C., ont été trouvés lors de fouilles archéologiques menées à 300 m au sud-est de la pyramide noire d’Amenemhat II (1928-1904 av. J.-C.), IIIe pharaon de la XIIe dynastie. Après presque un an de fouilles, dont les travaux ont commencé en août 2018, la mission a annoncé la découverte de 8 momies ainsi que de sarcophages, les couvercles de la plupart d’entre eux étant détruits. « Quelques sarcophages abritent la momie du défunt entourée de lin et quelques-uns conservent jusqu’à aujourd’hui leur couche de cartonnage peint en forme humaine », souligne Yasmin Alaeddine, directrice du site archéologique de Dahchour. Le cartonnage est une matière normalement constituée de plâtre, utilisée dans les rites funéraires de l’Egypte Ancienne pour recouvrir les momies.
Selon Yasmin Alaeddine, l’état de momification varie selon la classe sociale du défunt, l’utilisation de l’argile révélant la pauvreté de ce dernier. « Sur le cartonnage figurent des textes funéraires et les noms de divinités », dit-elle, assurant que ni les noms ni les titres des propriétaires n’ont été trouvés. « Les noms pendant la basse-époque s’écrivaient normalement sur le couvercle du sarcophage. Et la plupart des Egyptiens à cette époque enterraient leurs momies dans des fosses et n’érigeaient pas de grands tombeaux », explique-t-elle, tout en ajoutant qu’après avoir remarqué des traces de fragments de différentes matières et des masques funéraires en bois finement sculptés, la mission égyptienne s’est débarrassée de 50 m3 de débris pour enfin découvrir ces trouvailles.
« On a décidé de fouiller ce site après avoir constaté des traces d’un ancien mur et quelques petits fragments en calcaire », explique Waziri, soulignant que le reste de l’ancien mur, qui fait 60 m de long, est considéré comme un élément architecturel important du Moyen Empire. « Les études ainsi que les travaux de fouille continueront afin d’apprendre plus de détails sur ce mur », assure Yasmin Alaeddine. Non loin des travaux de fouille du mur, des outils pour tailler des pierres et datant également de la basse-époque ont aussi été mis au jour. « C’est avec cette découverte que les archéologues égyptiens partout en Egypte terminent leur saison de fouille. Ils reprendront leurs travaux sur cette riche nécropole antique, qui cache certainement encore de multiples secrets, la saison prochaine », conclut Waziri.
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