
Les visiteurs de tous les âges contemplent les pièces exposées.
« Le sport égyptien à travers les époques » est le titre de l’exposition tenue à la salle 44 au rez-de-chaussée du Musée égyptien de la place Tarir. Inaugurée le 20 juin à l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), elle se compose d’une centaine de pièces archéologiques de différentes tailles ainsi que de panneaux représentatifs de scènes sportives ornant les parois de certains temples de l’Ancienne Egypte. « Nous avons emprunté aussi des objets au Musée d’art islamique, au Musée Gayer Anderson et au Musée de Manial, afin de montrer l’histoire du sport pendant l’époque islamique. Quant aux pièces gréco-romaines, elles appartiennent à notre musée », explique Sabah Abdel-Razeq, directrice du Musée égyptien.
Parmi les scènes exposées figure celle de jeunes filles qui jouent au ballon en faisant de l’acrobatie. Elle orne la tombe de Packet III (XIIe dynastie, 1991-1783 av. J.-C.), à Béni-Hassan, en Moyenne-Egypte. « En Egypte Ancienne, le ballon était un jouet fréquent pour les jeunes filles et pas pour les garçons comme aujourd’hui », explique l’égyptologue Loutfi Abdel-Hamid, adjoint de la directrice du musée. Ce sport équivaut à la gymnastique rythmique. L’exposition représente aussi 13 ballons de volumes variés et fabriqués en un mélange de palmiers et de papyri, couverts d’étoffes. D’après Abdel-Hamid, on utilisait ces ballons pour jouer au hockey et au handball.
Le visiteur peut aussi contempler une autre scène provenant de la même tombe. Elle montre 220 paires de lutteurs, dessinés sur 6 lignes horizontales. Cette scène reflète le développement de la lutte individuelle au cours du Moyen Empire.
Hermès et Mercure, protecteurs des athlètes
L’exposition évoque aussi les rois sportifs, à l’exemple d’Amenhotep II (1428-1401 av. J.-C.), de la XVIIIe dynastie. « Ce roi était connu pendant sa jeunesse par son corps costaud et son habileté au tir en conduisant la charrette. Raison pour laquelle nous montrons sa statue et une photo de sa stèle gravée au Musée de Louqsor », explique Abdel-Hamid. Le roi-enfant Toutankhamon est lui aussi présent, avec plusieurs pièces qui le montrent dans des excursions de pêche. On voit notamment la copie d’un bateau de pêche, la statue de bois doré du roi-enfant ainsi qu’une scène gravée sur une boîte en bois. Elle représente Toutankhamon en compagnie de son épouse. Le roi est allongé devant une rivière en train de pêcher les poissons et de chasser les canards.
Loutfi Abdel-Hamid indique que le sport de l’époque gréco-romaine est très présent dans l’exposition. Le visiteur peut notamment admirer deux statues, une du roi Hercule, connu pour son corps costaud, et une d’Apollon, dieu de la musique et du tir. Il y a aussi plusieurs statuettes de bronze qui montrent des lutteurs, tantôt deux athlètes et tantôt un athlète qui tient à sa gauche un bouclier. Certaines représentent en outre des divinités gréco-romaines, par exemple Hermès et Mercure, divinités romaines protectrices des athlètes. On y rencontre Mercure pour la deuxième fois. Empruntée au Musée Gayer Anderson, la statuette de Mercure porte la flamme des jeux. Cette flamme est aussi portée par la divinité Eros, symbolisée par un enfant ailé.
Quant aux sports en vogue à l’époque islamique, l’équitation se taille la part du lion. Elle est présente à l’exposition par l’intermédiaire de têtes de chevaux et de brides notamment, empruntés au Musée Gayer Anderson et au Musée d’art islamique. L’exposition n’oublie pas non plus l’époque contemporaine, grâce à la participation du Musée de Manial. Les objets exposés sont des pièges d’animaux sauvages. En bref, l’exposition offre aux visiteurs intéressés une excursion sportive au fil des siècles, mais fait aussi état de la coopération entre divers musées couvrant des époques variées.
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