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Splendeur retrouvée

Doaa Elhami, Mardi, 21 mai 2019

La mosquée Fatma Al-Chaqrä, située dans Le Caire historique, rouvre ses portes après quatre ans de fermeture.

Splendeur retrouvée

Comme chaque année, le mois du Ramadan est une occasion pour les responsables du ministère des Antiquités pour inaugurer des monuments islamiques. En ce début du mois de jeûne, la mosquée Fatma Al-Chaqrä, qui se dresse majestueusement dans la rue Ahmad Maher dans le quartier Bab Al-Khalq, au coeur du Caire historique, a été rouverte au public après des travaux de restauration. Le minaret de cette mosquée était dans un état déplorable et représentait un grand danger pour les fidèles et les passants. « Il était indispensable de fermer la mosquée le temps de la restauration », souligne Mohamad Abdel-Aziz, directeur général du Caire historique.

Pendant deux ans, la mosquée et son minaret ont été alors soumis à des travaux de restauration architecturale, d’un coût d’environ 1 million de L.E. Ce chantier délicat avait été précédé de deux ans d’études pour garantir une restauration fidèle du monument, qui a un intérêt historique et architectural à la fois.

En effet, la mosquée Fatma Al-Chaqrä a été bâtie par le prince mamelouk Rachideddine Al-Bahaï en 1468, sous le style mamelouk. Elle se composait à cette époque d’une cour ouverte avec quatre iwans. Ce style a ensuite été complètement modifié, à l’époque ottomane, par le prince Khair Bey Al-Tablakhan Al-Achrafi, qui a donné à l’édifice le nom de sa fille, la princesse Fatma. Le minaret, aux ornements géométriques, a alors été ajouté. Pour ces travaux de restauration, celui-ci a été démantelé puis remonté à l’identique. « C’est la première fois qu’un minaret ancien complet ait été enlevé et reconstruit, en conservant les blocs d’origine et la même méthode d’édification. Le minaret a retrouvé tous ses détails architecturaux et décoratifs qui le caractérisent », explique Mohamad Abdel-Aziz.

Avant ces travaux de restauration, le minaret était penché et une charpente avait été construite pour soutenir la structure, il y a 23 ans. Pour éviter une future inclinaison de cet élément architectural et assurer la conservation solide des fondations de la mosquée, les responsables ont aussi réparé les réseaux sanitaires pour pallier les problèmes causés par la hausse de la nappe phréatique.

« Les travaux de restauration incluaient aussi l’intérieur de la mosquée. Les sols, les murs ainsi que le lieu des ablutions ont été restaurés, et ce, sans oublier le nettoyage des éléments ornementaux et leur restauration », détaille Gamal Moustapha, directeur général du secteur des monuments islamiques, coptes et juifs. L’édifice flambant neuf est désormais mis en valeur, à l’extérieur, par un système d’éclairage.

Outre son intérêt archéologique et architectural, la mosquée a acquis une valeur supplémentaire en raison de son emplacement au sein du Caire historique, quartier inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco.

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