Jeudi, 25 avril 2024
Al-Ahram Hebdo > Tourisme >

Du Delta à la Haute-Egypte, encore des trouvailles

Doaa Elhami, Mardi, 16 avril 2019

Le ministère des Antiquités a annoncé ce mois 3 découvertes, respectivement à Saqqara, dans le Delta et en Haute-Egypte. Focus.

Du Delta à la Haute-Egypte, encore des trouvailles

A Saqqara, la tombe de Khouy

A Saqqara, la tombe de Khouy

Une mission archéologique égyptienne opérant à 30 km au sud du Caire, dans la région de Saqqara, a découvert une nouvelle tombe remontant à la Ve dynastie (2465-2323 av. J.-C.) de l’Ancien Empire, précisément au règne du roi Djedkarâ (2389-2357av. J.-C.), l’avant-dernier roi de la dynastie. « Cette découverte met l’accent sur l’importance de la fin de la Ve dynas­tie en général et de l’époque du roi Djedkarâ en particulier », indique Mohamad Mégahed, directeur de la mission. La tombe est celle d’un certain Khouy, dont le titre est « Le noble chez le roi ». Il s’agit d’une chapelle en forme de « L ». « Les parois de cette chapelle ont été arrachées et réutilisées ultérieurement dans d’autres endroits », explique Moustafa Waziri, secrétaire général du Conseil Suprême des Antiquités (CSA), ajoutant que la mission n’a trouvé que les parties inférieures des murs, qui sont en calcaire blanc. Par ailleurs, la mission a dégagé, dans le mur nord de la chapelle, l’entrée du bâtiment de la tombe qui, selon les égyptologues, correspond au style architectural des pyramides de la Ve dynastie. « C’est la première fois que l’on trouve ce style d’entrée dans une tombe appartenant à un individu qui n’est pas un roi », souligne Waziri.

Dans la partie inférieure de la tombe se trouve une pente qui mène à un corridor qui, à son tour, mène vers une pièce aux parois peintes. L’une des scènes représente Khouy assis à la table des offrandes ainsi qu’une liste d’offrandes. Une autre scène montre la façade d’un palais qui pourrait appartenir à Khouy. La mission a aussi découvert une autre salle sans décoration, qui était utilisée comme chambre funéraire. « Elle renferme les restes d’un sarco­phage en calcaire, complètement cassé », indique Waziri. La mission a toutefois découvert des éléments de la momie de Khouy dissimulés sous des blocs de pierre. Ils sont couverts de traces d’huiles et de matières qui étaient utilisées dans le processus de momification. Toutes ces découvertes seront soumises à des travaux de restauration et d’études, afin d’enrichir les connaissances archéologiques sur la Ve dynastie.

Dans le Delta, un sarcophage abritant deux momies

Dans le Delta, un sarcophage abritant deux momies

La mission archéologique égyptienne opérant dans la région des carrières à Qoweisna, dans le gouvernorat de Ménoufiya, dans le Delta, a dégagé un sarcophage en calcaire en bon état de conservation. « Ce sarcophage de 2 mètres de long et 60 cm de large est en forme humaine », souligne Moustapha Waziri, secrétaire général du CSA.

A première vue, on a l’impression que le nouveau sarcophage renferme une momie en très mauvais état, cou­verte de couches en or. « Mais d’après les examens préliminaires, on a constaté que le sarcophage renfermait en fait deux momies superposées », explique Gharib Sonbol, directeur du département central de restauration des monuments. Selon les archéologues, le sarcophage et ses deux momies ont besoin d’être étudiés, afin de détermi­ner leur époque et leur genre.

D’après Nadia Khedr, directrice du département central des monuments de la Basse-Egypte, la mission a décou­vert aussi un scarabée en or et un autre en faïence. Le scarabée incarne le dieu solaire, qui renaît chaque matin à l’aube. Il est le symbole de la renaissance pour les morts et un emblème protecteur pour les vivants. Raison pour laquelle le scarabée est fréquemment retrouvé avec les momies.

Parmi les importantes découvertes de la mission figurent trois statues en calcaire des fils d’Horus, qui sont normalement au nombre de quatre. Selon la mythologie de l’Ancienne Egypte, les fils d’Horus ont pour mission de protéger les viscères. Les trois statues dégagées sont : Hapi à tête de cynocéphale qui garde les poumons, Douamoutef à tête de chacal qui conserve l’estomac et Qebehesenouef à tête de faucon, chargé des intestins.

La mission a de même dégagé, au cours de ses travaux de fouille, une monnaie en bronze remontant à l’époque ptolémaïque ainsi que quelques récipients d’argile, comprenant des amphores de diverses formes et volumes, des flacons et des assiettes. Toutes les pièces dégagées sont soumises aux traitements préliminaires, assurant leur bonne conservation, avant leur transfert dans divers musées, où les études et les restaurations seront accomplies. Le sarcophage et ses contenants ont maintenant été transférés aux dépôts archéologiques du musée Kafr Al-Cheikh, au nord du Delta. Et le scarabée en or est actuellement conservé au Musée égyptien du Caire, place Tahrir.

« La mission a pu, de même, dévoiler une partie d’un cimetière qui remonte à l’Ancien Empire », annonce Ayman Achmawi, directeur du secteur des antiquités égyptiennes. Ce cimetière a été utilisé pendant les différentes époques de l’Ancienne Egypte jusqu’à l’époque ptolémaïque. Y ont été dévoilées encore un nombre considérable de tombes de différents styles. Selon Achmaoui, ce n’est que le début d’une grande découverte attendue depuis longtemps.

A Assouan, un quai de transport naval

A Assouan, un quai de transport naval

La mission égyptienne opérant dans la région de Gabel Al-Selséla à Assouan a mis au jour le quai principal ayant servi aux transferts des blocs de pierre ciselés depuis les carrières de Gabal Al-Selséla vers différentes régions d’Egypte. Ces blocs de pierre étaient utilisés pour la construction de temples et la sculp­ture d’obélisques. Le quai de 100 m sur la rive est du Nil se trouve à 200 m de la grande carrière. « Le quai était couvert par des décombres et du limon ainsi que par des herbes. Après les travaux de réaménagement et de nettoyage, la mission a décou­vert plusieurs évidences archéologiques, comme des inscriptions et des endroits d’attache des navires et des bateaux », explique Moustapha Waziri, secrétaire général du CSA.

D’après Abdel-Moneim Saïd, directeur général des monu­ments d’Assouan et de la Nubie auprès du ministère des Antiquités, les carrières de Gabel Al-Selséla sont considérées parmi les plus grandes et les plus importantes de toute l’Egypte. Elles étaient utilisées intensément à partir du début de la XVIIIe dynastie jusqu’aux époques modernes. Les temples de Karnak, de Louqsor, de Habou, de Kom Ombo, d’Edfou, d’Esna et de Dendara ont été construits avec des blocs de pierre provenant des carrières de Gabel Al-Selséla.

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique