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La finesse des princesses alides

Doaa Elhami, Mardi, 02 avril 2019

Organisée jusqu’au 21 avril, l’exposition « Ma Dame », au musée du Palais de Manial, est une invitation à rentrer dans l’intimité de la famille alide. Et plus particulièrement de deux princesses, icônes de beauté.

La finesse des princesses alides
Vue générale de l'exposition.

Miroirs, pantoufles, flacons à khôl, boucles de cein­ture, flacon de par­fum en argent, ainsi que des pho­tos composent l’actuelle exposi­tion temporaire du musée du Manial Palace, qui se tient dans la salle des miroirs du sérail de la résidence, jusqu’au 21 avril.

« Les 27 pièces de l’exposition du sérail de la résidence ont été sélectionnées parmi une centaine d’autres qui sont conservées dans les dépôts du musée », sou­ligne Walaa Badawi, directeur du palais de Manial.

Ma Dame, c’est le titre de l’ex­position mettant en valeur des objets sélectionnés pour leur beauté et leur finesse. A l’image de deux princesses alides, icônes de beauté.

On peut y découvrir les photos de ces deux belles princesses, celle de la Française Alice, épouse du prince Mohamad Ali Tawfiq, propriétaire de Manial Palace, et celle de la princesse Fatma Nasl Chah, épouse du prince Mohamad Abdel-Moneim, le neveu du propriétaire du palais.

La finesse des princesses alides
La princesse Alice.

« Le Palais de Manial a vu les noces du prince Tawfiq et de la princesse Alice. J’ai donc préféré réunir leurs photos dans le lieu privé du palais, le sérail de la résidence », souligne Hadir Adel, chef du département des exposi­tions permanentes au musée du Manial Palace. La princesse Alice est peinte, coiffée d’un chapeau avec un foulard enveloppant son cou. « Une tenue française par excellence », reprend Hadir. On y voit aussi une photo représentant la princesse Fatma Nasl Chah, tenant sur ses genoux son fils, le prince Abbas Hilmi, l’actuel directeur de gestion principal du groupe Concorde en Egypte. Le palais avait été ouvert pour le nou­veau couple pour y faire leur cor­tège des noces.

Le choix de présenter les deux princesses à l’exposition n’est pas un hasard. « Leurs vies se ressemblent. Elles ont vécu des événements très similaires. Toutes deux icônes de beauté, elles ont célébré leurs noces au même endroit et ont endossé le rôle de reine d’Egypte pendant un temps. Suite à l’abdication du roi Farouq, père d’Ahmad Fouad, âgé de 6 mois, leurs époux, Mohamad Ali Tawfiq et Mohamad Abdel-Moneim, sont alors deve­nus tuteurs du trône, après le déclenchement de la Révolution de 1952. Evident donc de les regrouper dans une seule exposi­tion », explique Hadir Adel.

L’exposition reflète surtout la finesse des objets et bijoux de la famille, comme ces 15 boîtes à collyre en argent, ornées de pierres précieuses, d’agate et de corail. « Le musée possède dans ses dépôts près d’une soixantaine de boîtes à collyre, on a choisi ici les plus belles », reprend Hadir. Le visiteur peut aussi admirer, lors de sa visite de l’exposition, des flacons de par­fum en argent appelés « qomqoms », fabriqués spécialement pour les femmes de la famille alide. La plu­part de ces qomqoms sont en forme de poirier, dont le couvercle repré­sentant une bouche de serpent fait office de couvercle.

Parmi les chefs-d’oeuvre de l’ex­position, deux boucles de cein­tures se remarquent. « Elles étaient portées pendant les festivi­tés officielles », explique la res­ponsable. La première, en argent doré, est ornée de motifs isla­miques avec des chaînes dorées, la deuxième prend la forme d’un papillon. Les deux sont incrustées de pierres précieuses.

Enfin, les miroirs occupent une place particulière dans l’exposi­tion. Ils se caractérisent par leurs fins ornements faits de motifs isla­miques argentés. Le premier est ovale alors que le deuxième est rectangulaire, encadré par une étoffe de velours violet. Y sont rencontrées aussi des pantoufles fabriquées de velours brodé de motifs islamiques et des perles.

Cette salle renferme, outre la photo du prince Mohamad Ali Tawfiq, le buste en marbre du khédive Ismaïl et les peintures de tous les sultans ottomans. Par cette exposition, l’on apprend à connaître les femmes de cette famille à travers des objets privés, voire intimes.

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