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Les hôtels de la mer Rouge broient du noir

Dalia Farouq, Lundi, 24 juin 2013

Alors qu'elles sont les seules à être épargnées par la crise du tourisme, les stations balnéaires de la mer Rouge souffrent de coupures quotidiennes d'électricité. Les conséquences sont potentiellement désastreuses pour la réputation de ces villes côtières.

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Hurghada et marsa alam, ces célèbres stations balnéaires de la mer Rouge, souffrent ces jours-ci de coupures de courant de façon presque quotidienne. Ces villes, relativement épargnées par la baisse de la fréquentation touristique et éloignées de l’agitation politique, pourraient voir leur sort menacé faute d’électricité.

« Les coupures de courant portent une grave atteinte à la réputation touristique de l’Egypte. Les installations touristiques, les hôtels, les restaurants et même l’aéroport d’Hurghada souffrent chaque jour de coupures de courant. Ce problème inquiète les professionnels du tourisme notamment car les stations de dessalement fonctionnent aussi à l’électricité. Donc, pas d’électricité, pas d’eau ! Et on veut que les touristes continuent à visiter la mer Rouge ! C’est insensé », se lamente Hatem Mounir, secrétaire général de la Chambre des établissements hôteliers de la mer Rouge.

Il ajoute que ces coupures ont engendré des pertes pour les hôtels qui dépasseraient les cinq millions de L.E. « Ces pertes ne sont pas seulement dues aux appareils électriques qui ont brûlé ou aux incendies causés par la surchauffe des climatiseurs. Le plus grave ce sont les pertes engendrées à cause de l’annulation des réservations en provenance des tour-opérateurs internationaux. Beaucoup de groupes de touristes ont quitté la ville de manière précoce à cause des coupures. De retour chez eux, ils seront en droit de demander des compensations à leurs agents touristiques à cause du mauvais service présenté », assure Hatem Mounir.

Un grand nombre d’hôtels ont déposé plainte contre le ministère de l’Electricité pour demander des compensations aux dégâts liés aux coupures de courant.

Selon Omar Abdel-Samie, vice-président de la Chambre des agences de voyages de la mer Rouge, les hôtels quatre et cinq étoiles possèdent des générateurs de secours. Mais ils ne sont pas suffisants à assurer le besoin de toutes les activités de l’hôtel. « En outre, les hôtels deux et trois étoiles ne possèdent pas de générateurs ».

L’aéroport est aussi touché

Dans le même contexte, le directeur général de l’aéroport d’Hurghada affirme que la faiblesse du courant électrique empêche le fonctionnement des équipements de l’aéroport. Il ajoute que c’est la première fois que la ville subit de telles coupures aussi fréquentes et une telle faiblesse de courant électrique.

Madgi Saleh, président de la Chambre des agences de voyages à Marsa Alam, regrette que le but de ces coupures soit d’alléger la consommation sans prendre en considération la nature spéciale des stations balnéaires comme Hurghada et Marsa Alam. « Lorsque les climatiseurs ne fonctionnent plus, les équipements de cuisine non plus. Et pas de lumière ! Les touristes qui viennent pour se détendre en Egypte ne le supportent pas. Et s’ils le supportent un jour, ils ne le supporteront pas un autre ».

Le ministère de l’Electricité se défend en affirmant que les coupures sont dues à la réduction des charges électriques en raison de l’usage excessif des climatiseurs, qui provoque une surcharge sur le réseau de distribution. « Le fait de prétendre que les coupures de courant ont affecté le mouvement touristique de la mer Rouge est exagéré. Surtout qu’il est l’un des gouvernorats qui enregistre le moins de coupures de courant », assure, quant à lui, Aksam Aboul-Ela, vice-adjoint du ministre de l’Electricité.

Les responsables du secteur du tourisme ont affirmé avoir alerté Mohamad Morsi de leurs problèmes, mais une réponse concrète tarde à venir. En attendant, les grands hôtels fonctionnent par intermittence .

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