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De nouveaux musées pour l’Egypte

Nasma Réda, Jeudi, 03 janvier 2019

Le ministère des Antiquités a prévu l'inauguration ou la réouverture de plusieurs musées à travers le pays. Tour d'horizon.

De nouveaux musées pour l’Egypte

Les amateurs du patrimoine égyptien pourront contempler ses joyaux dans plusieurs nou­veaux musées, qui attendent leur inauguration ou leur réouverture en 2019. Un agenda chargé pour le ministère des Antiquités, qui a commencé à concré­tiser son plan d’étendre le nombre de musées dans toute l’Egypte en 2018 déjà. Il y a ainsi eu l’inauguration du musée en plein air de l’obélisque de Matariya, du musée de Matrouh, de celui de Tell Basta et du musée de Sohag, en plus du réamé­nagement de l’ancien pavillon de Toutankhamon au Musée égyptien du Caire et de l’installation des trésors de Yoya et Toya à sa place. Et le projet se poursuivra donc en 2019. « C’est une étape exigeante, vu le développement continu en matière de muséologie et de sensibilisation patrimoniale et historique à travers les musées », explique Elham Salah, chef du secteur des musées au ministère des Antiquités. Le projet consiste ainsi à créer de nouveaux musées et à en rouvrir d’autres — fermés actuelle­ment — et de refaire leur muséologie, notamment suite au transfert d’environ 45 000 pièces antiques vers le nouveau Grand Musée Egyptien (GME), dont l’ou­verture est prévue en 2020.

Joyaux du Delta du Nil

Boutos ou Tell Al-Faraïn (la colline des pharaons) était un site important de Basse-Egypte, dont il est devenu la capitale à la période prédynastique (3500-3150 av. J.-C.). A cette époque, la cité était l’un des lieux saints les plus importants du Delta. Plus tard, le site a connu de longues périodes d’inoccupation, en particulier de l’Ancien Empire (2647-2150 av. J.-C.) jusqu’à l’époque saïte (de 664-525 av. J.-C.), comme en témoignent les fouilles effectuées dans la région. « L’histoire de cette ville sera exposée chronologique­ment au nouveau musée du gouvernorat de Kafr Al-Cheikh. La muséologie, basée sur les pièces antiques découvertes, sera unique et portera sur la vie quotidienne, les divinités de cette région et le monde éternel », explique Mahmoud Mabrouk, responsable du scénario muséologique de ce futur musée régional. La construction de ce dernier a été plusieurs fois interrom­pue à cause du manque de financement depuis le lancement du projet en 2008. Le musée occupera une superficie d’environ 5 000 m2 et le gouvernorat a alloué 30 millions de L.E. pour achever le projet tant attendu par les citoyens. L’inauguration est prévue vers le milieu de l’année 2019.

Toujours dans le Delta, dans le gouver­norat d’Al-Gharbiya cette fois, le minis­tère des Antiquités entreprendra les tra­vaux d’aménagement du Musée National de Tanta (MNT), fermé depuis près de 20 ans, dans le but de le rouvrir en 2019. Ce musée renferme 8 579 pièces antiques — exposées ou en dépôt — qui retracent l’histoire de la région depuis les périodes pharaoniques, grecques et romaines. « Les travaux comprendront la restauration architecturale et structurale du bâtiment, qui se compose de cinq étages », souligne Salah, ajoutant que le comité de muséologie a modifié l’exposi­tion, afin de mettre en valeur les pièces découvertes dans le gouvernorat et racon­tant son histoire.

Entre mer et patrimoine

Dans la ville de Charm Al-Cheikh, le culturel viendra bientôt enrichir l’offre balnéaire. Située dans la péninsule du Sinaï, cette cité charmante attire de nom­breux touristes. « Cette ville peut être une destination à la fois balnéaire et patrimo­niale », a indiqué le ministre des Antiquités, Khaled El-Enany, dans un communiqué de presse, en précisant qu’une première partie du musée de Charm Al-Cheikh devrait être achevée vers la mi-2019. Selon le ministre, ce musée ne doit pas seulement devenir le premier musée archéologique de la ville, mais aussi un centre culturel et un lieu de visite distingué. Situé sur la route de l’aé­roport, il sera composé de neuf salles d’exposition, en plus d’une grande salle de conférences, d’un théâtre et d’une dizaine de magasins d’artisanat local, ainsi que de bazars. Les travaux ont repris en septembre dernier, après 8 années d’ar­rêt, suite à la révolution de janvier 2011 et au déficit budgétaire qu’il a engendré. « Actuellement, le comité chargé de la muséologie est en train de sélectionner les pièces antiques, afin d’exposer des pièces représentatives de l’environnement qui l’entoure », a souligné Salah.

Un autre musée verra lui aussi le jour dans quelques mois au bord de la mer Rouge, à Hurghada. Sa construction avait commencé en 2015, mais le ministère des Antiquités avait dû l’interrompre faute de moyens financiers. Or, un accord — le premier de ce genre dans le domaine patri­monial — a été signé avec un investisseur égyptien qui a requis l’anonymat, selon Moustapha Waziri, secrétaire général du Conseil Suprême des Antiquités (CSA), pour achever les travaux de construction du musée d’Hurghada. Près de 1 000 pièces y seront exposées. « Ces musées dans des stations balnéaires vont promou­voir le tourisme interne et externe et per­mettront d’exposer des chefs-d’oeuvre stockés dans les entrepôts pour donner l’occasion au grand public de les décou­vrir », dit Salah, tout en précisant que l’inauguration du musée d’Hurghada est prévue vers la fin 2019.

Nouveau Musée national de la civilisation

Est prévue également pour 2019 la réou­verture du musée des carrosses royales du Caire, dont les travaux de réaménagement avaient été suspendus faute de budget. Par ailleurs, le Musée National de la Civilisation (MNC) de Fostat, au Caire, sera partiellement inauguré en 2019. « Trois espaces seront ouverts : la galerie centrale, celle des momies royales — après leur transfert du Musée égyptien du Caire — et le musée de la capitale. Ils marqueront l’inauguration partielle du MNC », a indiqué El-Enany, ajoutant qu’en 2020, ce musée — le premier en son genre dans le monde arabe — verra son inauguration totale.

Les travaux battent leur plein aussi à Alexandrie, et ce, pour pouvoir rou­vrir — probablement aussi en 2019 — le plus important musée consacré à l’archéo­logie gréco-romaine au monde — le musée gréco-romain — créé en 1892 et fermé depuis 2005 pour travaux d’aména­gement. « C’est grâce à un soutien gou­vernemental de 120 millions de L.E. que nous avons pu reprendre les travaux de restauration et d’installation des pièces déjà enregistrées, documentées et stoc­kées », déclare Salah.

Enfin, pour ce qui est de la Haute-Egypte, l’Allemagne (plus précisément le Musée de Berlin) a annoncé qu’elle accor­derait en 2019 un montant de 10 millions d’euros pour achever les travaux de fini­tion du Musée atonien, dédié au roi du monothéisme Akhnaton, dans le gouver­norat de Minya. Un rêve qui date d’il y a près de 40 ans, date du lancement des travaux de construction. La date d’inaugu­ration n’est pas encore connue.

Le ministère des Antiquités s’est donc fixé un plan ambitieux. Espérons qu’il pourra être exécuté comme prévu, afin d’accueillir rapidement les visiteurs curieux d’en apprendre plus sur l’histoire et la civilisation égyptiennes.

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