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Voyage au coeur des missions

Doaa Elhami, Mardi, 11 décembre 2018

Une exposition représentant les travaux de 60 missions italiennes, opérant au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, s'est tenue en marge de la conférence. Focus sur quelques-unes de ces missions.

Voyage au coeur des missions
Les panneaux qui composent l’exposition. (Photo : Institut italien)

« L’archéologie italienne aux pays du Moyen-Orient et en Afrique du Nord » est le titre de l’exposition qui se tient à l’Institut culturel italien du Caire jusqu’à la fin de cette année. Inaugurée le 5 décembre en pré­sence de Paolo Sabbastini, directeur de l’Institut culturel italien, Giuseppina Capriotti, directrice du Centre archéologique italien, et Ayman Achmawi, chef du secteur des antiquités égyptiennes au minis­tère des Antiquités, l’exposition reflète non seulement la collabora­tion entre les archéologues italiens et égyptiens au fil des ans, mais aussi les travaux des Italiens dans différents pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.

Voyage au coeur des missions

60 panneaux illustrés représentent les travaux d’une mission universi­taire ou d’une institution de renom­mée dans le domaine historique ou archéologique. Grâce aux textes anglais explicatifs et aux photos prises sur des chantiers, ces pan­neaux exposent les diverses activi­tés archéologiques effectuées sur le terrain. Le visiteur a l’occasion alors de contempler toutes les étapes archéologiques à partir du choix du site, des relevés, des fouilles, des restaurations, jusqu’à la documenta­tion des objets dégagés et la prépa­ration du site pour la visite touris­tique. Les panneaux de l’exposition offrent aussi une promenade dans le temps depuis l’ère préhistorique, en passant par les époques égyptolo­giques, gréco-romaine jusqu’aux âges chrétiens, notamment copte en Egypte et islamique. Il ne faut pas encore oublier les récentes publica­tions des missions italiennes aux­quelles l’exposition a consacré un panneau particulier.

Les premiers villages

Certains panneaux représentent l’évolution des villages durant l’ère préhistorique à travers les travaux archéologiques de la mission ita­lienne en Tunisie, notamment dans la région Doukanet-El-Khoutifa, « l’un des plus importants sites néo­lithiques de l’est du Maghreb », souligne le préhistorien Alfredo Coppa de l’Université Sapienza de Rome. D’après lui, cette région se compose de plusieurs couches superposées. Il s’agit d’un village et d’un cimetière. Les dernières activi­tés archéologiques effectuées en 2013 et en 2018 ont clarifié la chro­nologie des occupations et de l’or­ganisation de cet espace entre lieu de vie et lieu de sépulture. Les résultats indiquent que les dernières occupations de la couche inférieure datent de la seconde moitié du 6e millénaire, alors que la couche supérieure était occupée pendant la seconde moitié du 5e millénaire.

Voyage au coeur des missions
Des discussions scientifiques se déroulent dans l’exposition.

Toujours à l’époque préhisto­rique, l’exposition transporte le visiteur de l’Afrique du Nord à l’Asie pour atteindre la Jordanie centrale. Au sein de la Vallée Az-Zarqa se situe, au sommet de Djebel Al-Mutawwaq, un site recu­lé datant des débuts de l’âge de bronze (3500-3100 av. J.-C.) où opère, depuis 2012, la mission ita­liano-espagnole de l’Université Pérouse et Pontificia Facultad San Esteban. Les ruines du village sont dispersées sur une superficie de 18 ha, ainsi qu’un vaste dolmen étendu sur toute la montagne. « Entre 2014 et 2018, la mission a mis au jour dans le secteur Est du village les installations de stockage et les bâti­ments consacrés à la production alimentaire. La mission a trouvé aussi la grande enceinte semi-cir­culaire qui avait probablement une fonction économique, en particulier en relation avec l’exploitation des troupeaux de moutons », lit-on sur le panneau. D’ailleurs, le village était encerclé d’une muraille dont les vestiges sont encore visibles partout.

L’exposition retrace sur l’un des panneaux les travaux effectués en Syrie, en montrant les dernières années de l’âge de bronze et le début de l’époque du fer. Ce pan­neau retrace encore la dernière sai­son de fouilles de la mission archéo­logique italienne de l’Université Sapienza de Rome qui a opéré en 2009-2010 avant le déclenchement de la guerre en Syrie. Ce panneau retrace l’histoire des fouilles de l’Acropole de Tell Mardikh dans la ville d’Ebla, depuis la moitié des années 1960.

Le parc archéologique

De retour sur le continent africain l’exposition dirige le visiteur vers l’Erythrée où se trouve le port Adulis, l’un des plus importants ports africains. Il s’agit du projet d’Adulis érythro-italien, en cours depuis 2011. L’objectif du projet est la connaissance et la valorisation du site à travers la création du premier parc national archéologique de l’Afrique subsaharienne. Adulis était fréquenté par les aventuriers à la recherche d’ivoire, de coquilles des tortues, de perles, de pierres précieuses, d’encens, d’aromates et d’épices. Le port d’Adulis comporte aussi des trésors archéologiques, à l’instar des vestiges romains. Les fouilles ont mis au jour 3 églises, datant du IVe au VIIe siècle, témoins du début du christianisme dans la Corne d’Afrique.

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Une forte affluence lors de l’inauguration.

En outre, l’exposition met en évi­dence les efforts des missions ita­liennes visant à valoriser le patri­moine et les sites archéologiques, en Egypte. Sur ce sujet, un panneau représente le théâtre des derviches tourneurs, situé dans le quartier Helmiya Al-Guédida, au Caire, qui est une école de restauration créée en 1976 par le professeur Giusseppi Fanfoni, en collaboration avec la faculté des antiquités de l’Universi­té du Caire. Ce centre a restauré plusieurs bâtiments comme le Théâtre des derviches, l’école Sunqor Al-Saadi, Mevlev de Tekya, et le mausolée de Sunqor Al-Saadi. Le palais Qosun Yazbek sera le futur bâtiment à restaurer. Ce centre, installé dans le Théâtre des der­viches, a formé beaucoup de restau­rateurs venant des quatre coins de l’Egypte.

Les panneaux exposés ont mis en exergue les diverses contributions des missions archéologiques ita­liennes pour conserver, préserver et valoriser les sites archéologiques.

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