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Louqsor continue de livrer ses secrets

Nasma Réda, Mardi, 27 novembre 2018

Le ministère des Antiquités a annoncé plusieurs découvertes d'importance par une mission archéologique égyptienne et l'Institut français d'archéologie orientale dans la nécropole d'Al-Assassif.

Louqsor continue de livrer ses secrets
Le plafond de la tombe de Houy est un véritable tableau d'art. (Photo : Ministère des Antiquités)

Louqsor,

De notre envoyée spéciale —

Une mission archéologique égyp­tienne présidée par Moustapha Waziri, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités, a mis au jour deux tombes dans la nécropole d’Al-Assassif. C’est ce qu’a annoncé, il y a quelques jours lors d’une conférence de presse, le minis­tère des Antiquités. L’une des tombes appartient à une personne nommée Thaw-Irkhet-If, tandis que l’autre est celle de Houy. La nécropole, située entre la Vallée des reines et la Vallée des rois, sur la rive ouest de Louqsor, face au célèbre temple funéraire de la reine Hatshepsout, était réservée aux nobles et hauts responsables proches des pharaons.

La tombe de Thaw-Irkhet-If, qui remonte à la XXVe dynastie, se compose de deux salles, dont la première, de forme carrée, présente encore de belles couleurs ainsi que des scènes sculptées sur les murs et au plafond. Bien que la tombe date de l’époque tardive (XIe et XIIe siècles av. J.-C.), elle a été réutilisée un peu plus tard. Le proprié­taire portait les titres de superviseur des momifi­cations dans le temple de Mout, de superviseur de l’armée et de scribe des Saints des Saints du temple Mout.

« Dans la deuxième salle, de près de 9 m2, on a trouvé, dans des puits, des objets antiques, notamment des statuettes et des oushebtis. De même, on a trouvé les squelettes d’une famille composée de quatre personnes dans un fossé, toujours dans la tombe. Il s’agit probablement de la famille du propriétaire de la tombe », a expliqué Waziri, ajoutant que le travail des res­taurateurs a permis de dévoiler le nom de l’épouse du propriétaire, Sekhmet-Nefer, qui était la chanteuse du temple d’Amon.

A l’entrée de la tombe de Thaw-Irkhet-If, une vitrine a été installée pour présenter des exemples des 1 000 statuettes et oushebtis en faïence, en argile ou en bois. Y sont exposés aussi trois des cinq masques funéraires en car­tonnage colorés découverts dans la tombe, des vases canopes et un papyrus du chapitre 125 du Livre des morts.

Magnifiques sarcophages

Louqsor continue de livrer ses secrets
Une archéologue restaurant les reliefs qui décorent les murs des tombes. (Photo : Ministère des Antiquités)

La mission n’avait pris la charge de fouiller ce site qu’en mars dernier. Après plusieurs interrup­tions des travaux, elle a commencé à déterrer les tombes fin août, se débarrassant de près de 300 m3 de débris. A quelques pas de la tombe de Thaw-Irkhet-If, la mission a trouvé la porte prin­cipale de la tombe de Houy, déjà découverte en 1978, et qui se distingue notamment par un pla­fond superbement décoré. Elle avait été partiel­lement fouillée en 2009. Houy était un gestion­naire des biens du dieu Amon. Sa tombe remonte à l’époque des Ramessides, vers les XIXe et XXe siècles av. J.-C. Derrière la porte, une pièce laté­rale a été découverte, bloquée avec des briques de boue.

Dans cette pièce se trouvaient 2 sarcophages en parfait état de conservation en bois noir et portant de superbes inscriptions dorées. Ils datent des XXVe et XXVIe dynasties. Selon la conservatrice Hanane Hassan, qui s’occupe du nettoyage et de la restauration au sein de la tombe, le premier sarcophage appartient à un homme qui s’appelait Padiese et qui était un grand prêtre d’Amon, tandis que l’autre est celui de sa femme, qui était une chanteuse d’Amon. Les deux sarcophages renfermaient leurs momies, également en très bon état de conservation. « Les sarcophages sont magnifi­quement colorés, avec des motifs de feuilles d’arbre vertes et d’yeux dorés », a précisé le ministre des Antiquités, Khaled El-Enany, tout en soulignant que la mission avait aussi trouvé deux statues en bois, dont l’une est du dieu Soker-Osiris, alors que l’autre est probable­ment celle du propriétaire de la tombe. Le plafond, quant à lui, constitue un véritable tableau d’art coloré, qui renferme des repré­sentations de la reine Ahmos-Nefertari et de son fils Amenhotep I.

D’après les responsables du ministère des Antiquités, les travaux de fouilles, d’études, de restauration et de documentations de la mission égyptienne vont se poursuivre sur le site archéo­logique d’Al-Assassif, tentant de révéler de nouveaux secrets de cette région riche en matière archéologique.

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