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Vêtements et parures à travers les époques

Doaa Elhami, Mardi, 11 septembre 2018

Pendant un mois, le Musée national de Suez organise une exposition retraçant l’évolution des vêtements en Egypte, de l’Ancienne Egypte à l’époque mamelouke. Visite guidée.

Une icône représentant la Vierge portant un vêtement rouge.
Une icône représentant la Vierge portant un vêtement rouge.

36 pièces sélectionnées avec soin composent l’exposition « Les Vêtements à travers les époques », organisée au Musée national de Suez. Inaugurée le 4 septembre pour une durée d’un mois, elle occupe la salle principale du musée. Les pièces reflètent l’évolution des habits en Egypte à partir des époques de l’Egypte Ancienne jusqu’à l’époque mamelouke (1250-1517), en passant par les styles vestimentaires gréco-romains, coptes et fatimides. Un panneau à l’entrée du musée souligne l’importance des vêtements pour l’être humain.

« Couvrir le corps est indispensable pour l’homme depuis l’aube de l’histoire », explique Riham Al-Taher, organisatrice de l’exposition. Ainsi on lit sur le panneau: « Les habits protègent la peau humaine de la chaleur du soleil et des températures brûlantes ainsi que de la froideur glaciale ». Il y est de plus indiqué que les vêtements reflètent la beauté et l’élégance de leur propriétaire. Le style vestimentaire est en outre complété et embelli par divers accessoires, comme les bracelets, les boucles d’oreilles ou les perruques.

Dans la première vitrine, le visiteur peut admirer la statue sans tête d’un roi montrant le fameux uniforme pharaonique, composé d’une jupe avec sa ceinture et d’un pectoral. A côté de cette statue se trouve une autre, celle d’une femme assise portant une robe serrée en lin qui cache le corps tout en étant attrayante. Des bracelets entourent l’un de ses poignets et l’un de ses pieds.

D’après Riham Al-Taher, les parures complètent les habits et les apparences. La même vitrine présente deux têtes sculptées avec des perruques. La première, sculptée en quartzite rouge, remonte à l’Ancien Empire. Quant à la deuxième, elle est sculptée en calcaire blanc et date du Nouvel Empire.

Le style vestimentaire en Egypte Ancienne.
Le style vestimentaire en Egypte Ancienne.

« D’après les traits des têtes, on constate que la première appartient à un homme, tandis que la deuxième représente une femme », explique Amani Abdine, membre de l’équipe organisatrice de l’exposition. La perruque, durant toute l’ère pharaonique, était essentielle pour les hommes comme pour les femmes de la cour royale, les hauts fonctionnaires et la classe moyenne. Les perruques exposées sont représentatives de la variété des coiffures et de la finesse esthétique des accessoires à cette époque lointaine.

Toujours dans la même vitrine, l’époque gréco-romaine est, elle, représentée par une statue en marbre d’une femme qui porte une longue jupe couvrant le corps de la taille aux pieds, tout comme par une statuette de Tanagra représentant une femme portant une longue robe aux nombreux plis. Le style vestimentaire gréco-romain est en outre incarné par une statue en marbre sans tête qui représente un homme assis et portant une toge. Ses vêtements sont larges et pleins de plis — « caractéristique particulière de cette époque » —, indique Riham Al-Taher.

Des vêtements permettant la liberté de mouvement

Les perruques, un accessoire essentiel à l’époque des pharaons.

La deuxième vitrine est consacrée plutôt aux vêtements de l’époque copte. La première pièce exposée est une icône représentative de la Vierge Marie assise qui tient sur ses genoux l’enfant Jésus. Elle porte un long et large vêtement rouge aux nombreux plis et qui couvre la tête et le buste, à l’exception de sa main droite, qu’elle pointe vers son fils. L’enfant porte un chemisier orné de trois fleurs aux pétales rouges et feuilles vertes. Un tissu couleur crème recouvre son corps, sauf sa main droite, avec laquelle il montre la Vierge.

La deuxième icône montre saint Théodore sur le dos de son cheval, une lance à sa main, en train d’attaquer un serpent. Il porte des habits de guerrier. « Il s’agit d’un pantalon surmonté d’une tunique et d’une écharpe volante sur son épaule gauche », explique Amani Abdine. Elle explique que les vêtements de l’époque copte sont en général larges et permettent d’effectuer des mouvements sans la moindre difficulté.

La vitrine expose aussi trois étoffes qabati. Selon les experts, ce type de tissu, composé de lin et de laine, est originaire d’Egypte, produit jusqu’à nos jours et exporté en Europe. Les étoffes montrées sont brodées de motifs d’animaux et de visages humains. Elles sont dotées de rubans ornés. Quant aux sceaux, ils étaient utilisés pour estampiller les textiles. « Il s’agit de 4 pièces en bois qui étaient utilisées pour décorer les vêtements coptes avec des motifs de plantes ou d’animaux », explique Riham Al-Taher.

La troisième et dernière vitrine de l’exposition est consacrée à l’époque islamique. Les vêtements de cette époque sont fabriqués en laine, lin et soie. « On y a aussi inventé le brocart et le damas. Le style vestimentaire de cette époque est connu par la densité de sa décoration et de son ornementation », souligne Riham Al-Taher. La vitrine comprend 4 parties supérieures de quenouilles grâce auxquelles on mélangeait les différents fils pour fabriquer le tissu, ainsi que deux aiguilles en ivoire ressemblant aux actuelles aiguilles de crochet et de patrons d’ornement pour dessiner les motifs décoratifs qui étaient brodés sur les vêtements.

Sont exposées aussi deux paires de sabots en bois incrustés de coquilles de l’époque ottomane. Les pièces maîtresses sont 4 étoffes, dont deux remontent à l’époque fatimide (Ve siècle de l’hégire, soit XIe siècle). Elles sont décorées de rubans ornés de motifs géométriques colorés et de calligraphies. Enfin, des panneaux explicatifs enrichissent et complètent l’exposition. « Nous y avons par exemple décrit le style des vêtements mamelouks, afin de compléter l’idée de l’exposition », conclut Riham Al-Taher .

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