Depuis la découverte d’un grand sarcophage en granit noir dans la ville d’Alexandrie au mois de juin dernier, les spécialistes du patrimoine attendent avec impatience les résultats des études et des analyses faites sur les 3 squelettes trouvés à l’intérieur du sarcophage. Or, la découverte reste jusqu’ici énigmatique, même si chaque jour apporte de nouveaux éléments.
Le sarcophage, de très grande taille, avait été trouvé dans les fondations d’un immeuble en cours de construction. Vu ses dimensions, des rumeurs ont couru affirmant qu’il appartenait à Alexandre le Grand. Mais une fois ouvert, les archéologues ont découvert les ossements de 3 squelettes qui baignaient dans un liquide rougeâtre. Depuis, les études et les analyses vont bon train. « Les études ont permis de déterminer le sexe et l’âge des squelettes en examinant leur crâne, leur pelvis et les os », déclare Zeinab Hashish, directrice du département des études au ministère des Antiquités, expliquant que l’un des squelettes est celui d’une femme entre 20 et 25 ans et dont la taille se situe entre 1m 60 et 1m 64. Quant aux deux autres squelettes, ils appartiennent à deux hommes. Le plus jeune est âgé de 35 à 39 ans et mesure entre 1m 60 et 1m 65, alors que le deuxième est âgé de 40 à 44 ans et mesure entre de 1m 79 et 1m 84. « L’analyse du crâne de l’homme le plus âgé a révélé une cavité de 17 cm de large, apparemment antérieure à sa mort. Cette cavité pourrait être le résultat d’une opération chirurgicale. Ce serait la plus ancienne intervention chirurgicale au cerveau de l’histoire », indique Hashish.
Mostapha Waziri, secrétaire général du Conseil suprême des antiquités, explique qu’étant donné la position des squelettes, il est très probable que l’enterrement des trois personnages n’ait pas eu lieu en même temps, mais se soit fait au moins en deux étapes.
Découverte de plaques en or
Parallèlement à l’étude des squelettes, les archéologues du ministère des Antiquités ont annoncé la découverte de plusieurs plaques en or gravées de signes et de symboles. « Il s’agit de plaques rectangulaires en or, de 5 cm sur 3 cm », dit Nadia Khédr, chef du département central des antiquités de la Basse-Egypte, assurant qu’un groupe d’experts étudiera ces dessins. « Il pourrait s’agir d’amulettes guerrières », commente Waziri, ajoutant que les études dévoileront le mystère de ces plaques et ce qu’elles désignent.
L’une des plaques représente un serpent et les deux autres sont des sortes de plantes, soit une branche de palmier ou de plantes médicinales. Le serpent occupait une place importante dans la civilisation égyptienne, puisqu’il était le symbole du pouvoir, de la force et des mystères. De même, le palmier ou le blé représente la déesse Isis qui symbolise la vie éternelle et est liée à la fertilité et à la naissance. « La signification de ces représentations reste encore très mystérieuse », dit Khédr.
L’équipe de travail attend actuellement les résultats des analyses du liquide rougeâtre qui se trouvait dans le sarcophage ainsi que des restes de tissus et des cordes utilisées pour la momification. « On attend aussi le CT-scan du crâne de l’homme âgé, afin de connaître les moyens chirurgicaux de l’époque ainsi que le résultat de l’analyse d’ADN des trois squelettes pour savoir s’il y avait des relations familiales entre eux ou pas », conclut Ayman Achmawi, chef du département des monuments antiques.
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