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A Minya, une révélation de plus

Nasma Réda, Mardi, 27 février 2018

Une mission archéologique égyptienne a mis au jour une nécropole datant de la période comprise entre la basse époque et le début de l'ère ptolémaïque, dans la région de Minya. Des bijoux, des poteries et un masque funéraire en or ont été trouvés.

A Minya, une révélation de plus
(Photo : Reuters)

Au mili eu du désert dans le gouvernorat de Minya, à 6 km au sud du site archéologique de Touna Al-Gabal, se trouve la région d’Al- Gharifa. Une mission archéologique égyptienne, dépendant du ministère des Antiquités, y a découvert 8 puits d’enterrement à 6 m de profondeur qui conduisent à plusieurs chambres funéraires. « Ce grand nombre de puits annonce que cette région a été une nécropole réservée aux prêtres et aux hauts personnages de l’Etat, remontant spécifiquement à la XXVIe dynastie (664-525 av. J.-C.) », a déclaré le ministre des Antiquités, Khaled Al-Anani, lors d’une conférence de presse suite à l’annonce de la découverte.

En fait, la mission qui a commencé ses travaux de fouilles en 2017 a fait, cette semaine, d’innombrables découvertes de grande importance dans cette région. « Ces puits ne sont que des tombes familiales qui cachent d’innombrables trésors », a annoncé Moustapha Waziri, secrétaire général du Conseil Suprême des Antiquités (CSA) et chef de la mission archéologique. En fait, 40 sarcophages en pierre et en bois, dont la plupart sont très bien conservés, en plus de 1 000 statues ouchebtis en faïence, représentant les serviteurs et les gardiens des prêtres, ont été découverts. « De magnifiques vases canopes en albâtre, au nombre de quatre, ont également été déterrés et qui sont dans un très bon état de conservation. Des textes hiéroglyphiques indiquent les noms et les titres de leurs propriétaires », explique Anani. En fait, ces vases canopes étaient destinés à recevoir les viscères embaumés du défunt, avec des couvercles portant les visages des quatre fils du dieu Horus.

Waziri a de même annoncé la découverte d’un collier en bronze décorant la momie du grand prêtre Djehuty-Irdy-Es. Celui-ci est incrusté de pierres précieuses et de perles rouges et bleues représentant le dieu Nout déployant ses ailes, pour protéger ce défunt, selon la croyance égyptienne antique. « Ses deux yeux sont ornés de bronze et de perles d’ivoire et de cristal », dit-il.

Un grand nombre de bijoux, de poteries ainsi qu’un masque funéraire en or ont également été trouvés. Toutes ces pièces découvertes ont été placées dans cinq vitrines devant l’entrée des tombes après l’annonce de cette découverte.

Parmi les découvertes les plus riches se trouve celle de la tombe du grand prêtre Hersa-Essei. Cette tombe, à elle seule, abrite 13 sarcophages qui sont dans un très bon état de conservation, tandis que d’autres statuettes ont été trouvées brisées en morceaux. « Les membres de la mission sont actuellement occupés à rassembler toutes les pièces pour commencer les travaux de restauration », a souligné Waziri.

Par ailleurs, quatre amulettes en pierres semi-précieuses décorées de textes hiéroglyphiques, où est gravée sur l’une d’elles « Bonne année », ont été également trouvées.

Sarcophages en calcaire

Non loin de la tombe de Hersa-Essei, la mission a également mis au jour des sarcophages en calcaire de différentes formes et tailles, appartenant à une seule famille et dont certains avec des couvercles anthropoïdes décorés des noms et des titres de leurs propriétaires. D’autres collections funéraires montrant les compétences et les goûts artistiques des Anciens Egyptiens, ont également été trouvées ainsi que des crânes et des restes d’animaux.

A Minya, une révélation de plus
Quelques statuettes exposées dans une vitrine. (Photo : Reuters)

Il est à noter que la région d’Al- Gharifa a fait l’objet de plusieurs tentatives de fouilles illicites tout au long des siècles. « Au cours des anciennes époques, les contrebandiers cherchaient surtout le mercure rouge et ne s’intéressaient pas aux monuments, ce qui explique pourquoi on a réussi à trouver toutes ces pièces en bon état de conservation », reprend Waziri, ajoutant qu’Al-Gharifa a été déclarée site archéologique sous la surveillance du CSA seulement en 2004. Et ce n’est qu’en 2017 que les travaux d’excavation ont commencé pour découvrir la partie du cimetière du Nouvel Empire et de la Période tardive. Les cimetières de l’Ancien Empire, de la première période intermédiaire et du Moyen Empire se trouvent sur la rive est du Nil dans la région de Cheikh Saad et Eir Al- Barcha. Tandis que les monuments remontant à la période ptolémaïque du cimetière se trouvent sur la rive ouest du Nil à Touna Al-Gabal.

Selon le ministre des Antiquités, les fouilles doivent durer 5 ans consécutifs pour tenter de découvrir toutes les sépultures du cimetière. En fait, quatre missions archéologiques opèrent sur ce site de Touna Al-Gabal, dont deux Egyptiennes et deux étrangères en plus de la mission du CSA.

« Ce n’est que le début, on va très bientôt, avec les nouvelles découvertes, ajouter une nouvelle attraction archéologique à la Moyenne-Egypte », conclut le chef de la mission.

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