Deir Al-Médina est un site archéologique exceptionnel par la richesse et la diversité de ses monuments et ses objets, possédant un caractère singulier. Ce village abrite, en effet, les cimetières des ouvriers et artisans qui étaient chargés de creuser les tombes des pharaons et de les décorer sous le Nouvel Empire. Ce site renferme donc les vestiges d’un village antique, d’une nécropole et d’une zone culturelle riche. Les artisans et les ouvriers qui y vivaient ont assisté à la construction des tombes royales et princières du Nouvel Empire. Le village est niché à mi-chemin entre la Vallée des rois et la Vallée des reines. Ces artisans ont été amenés également à travailler dans les temples de la rive est pour les constructions des temples de Karnak et de Louqsor, ou les temples dits « des millions d’années » sur la rive ouest. L’histoire de la fondation de ce village a commencé après la réunification du pays par les princes thébains, qui ont mis fin à la Seconde Période intermédiaire et le début du Nouvel Empire vers la XVIIIe dynastie. Ces rois décident alors d’amener des artisans qualifiés pour leur construire leurs sépultures au pied de la montagne thébaine.
Amenhotep Ier crée un groupe d’ouvriers qualifiés pour accomplir le travail, et c’est son successeur Thoutmosis Ier (1504-1492 av. J.-C.) qui a fondé le village. Celui-ci a été ensuite agrandi à plusieurs reprises, d’abord à l’époque de la reine Hatchepsout, puis Thoutmosis III (1479 à 1425 av. J.-C.), ensuite sous les Ramessides (1323 à 1295 av. J.-C.), période où il a atteint son apogée. Bien que la grande majorité des vestiges archéologiques et des objets découverts datent de la XIXe dynastie (1295 à 1186 av. J.-C.), Deir Al-Médina demeure en activité jusqu’au règne de Ramsès XI (entre 1099 et 1069 av. J.-C.). A cette époque, l’insécurité grandissante dans la vallée du Nil a forcé les ouvriers à se réfugier à l’intérieur de l’enceinte fortifiée du temple de Médinet Habou, pour ne plus jamais revenir vivre dans le village. « La domination des artisans a duré presque 400 ans. De nos jours, les visiteurs peuvent découvrir cette communauté d’artisans. On compte dans la nécropole 480 tombes, dont 53 seulement sont joliment décorées. Certaines d’entre elles sont en bon état de conservation », conclut Khaled Al- Anani, ministre des Antiquités.
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