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Mères de famille : Egales des pères

Doaa Elhami, Lundi, 18 mars 2013

Dans l’Egypte Ancienne, elles faisaient l’objet d’une vénération toute particulière. Un certain nombre de preuves archéologiques attestent de leur rôle tant au sein de la famille qu’à l’extérieur.

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La nourrice était toujours glorifiée par ses maîtres.

« Rends le double de la nourriture que ta mère a donnée, porte-la comme elle t’a porté. Tu as été pour elle une lourde charge, mais elle ne s’est pas lassée. Sa nuque te portera, elle te donna le sein pendant trois ans. Elle ne fut pas dégoûtée de ta malpropreté et ne se découragea pas disant : que faut-il encore faire ? », retrace le sage Ani dans l’un des papyrus. C’est ainsi que les Egyptiens, pendant cette époque lointaine, appréciaient la valeur de la mère. Elle était respectée, voire vénérée par son époux avant même ses enfants. « La mère de famille dans l’Egypte Ancienne était active. C’est ce qui fait sa spécificité », souligne Tohfa Handoussa, professeure d’égyptologie et auteure d’une thèse sur le mariage et le divorce dans l'Egypte Ancienne. Et d’ajouter : « Outre les tâches habituelles du foyer comme le fait de prendre soin des enfants et la préparation des repas, la mère de famille travaillait la plupart du temps. C’est elle qui confectionnait les vêtements des membres de sa famille et les vendait », ajoute Handoussa.

« Même si sa tâche principale était l’éducation des enfants, la mère de famille dans l’Egypte Ancienne était considérée comme l’égale de l’homme et c’est là une autre particularité », souligne pour sa part le professeur Abdel-Halim Noureddine. C’est selon lui la raison pour laquelle on retrouve souvent la femme sur des scènes de pêche ou de chasse. Son indépendance était respectée et son travail était apprécié. Lorsque les enfants grandissaient et devenaient mûrs, il leur était recommandé de prendre soin de leur mère. « Traite-la bien et n’oublie pas qu’elle est la mère du roi, la maîtresse de la maison … », dit le professeur Noureddine, citant les conseils du sage Ani. On incitait le fils à prendre soin de sa mère lorsqu’elle tombait malade et quand elle prenait de l’âge.

La position prépondérante de la mère dans l’Egypte Ancienne était incarnée dans la cour royale par les titres qui lui étaient attribués et qui sont inscrits sur les murs des tombes et des temples. Ainsi, la mère de famille était désignée comme étant la sublime, l’épouse, la bien-aimée, la dame de l’univers, la noble, la sauveuse … et bien d’autres titres encore. La mère, notamment la reine-mère, était alors glorifiée non seulement au sein de la cour royale, mais aussi par le peuple. C’était le cas par exemple d’Ahmès-Néfertari, l’épouse du roi vainqueur Ahmosis qui, grâce à son patriotisme, à sa bonté et à l’amour qu’elle vouait à son mari et à ses enfants, reçût le respect du peuple. Elle a soutenu son époux pendant 22 ans pour restaurer la paix dans le pays après l’indépendance. Elle devait gouverner le pays après la mort d’Ahmosis. Elle était aimée par le peuple qui l’a vénérée après sa mort. On a bâti un temple à sa mémoire à Thèbes. Ahmès-Néfertari était aussi représentée sur les murs des tombes privées comme celles de Deir Al-Madina. On lui a fondé un culte et un naos sacré que les prêtres portaient sur le bateau au cours d’un grand festival populaire. Son culte a duré 600 ans, jusqu’à la XXIe dynastie .

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