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Al-Botrossiya retrouve son lustre

Doaa Elhami, Mercredi, 04 janvier 2017

Après une restauration en un temps record suite à l'attaque terroriste du 11 décembre dernier, la messe du nouvel an a pu être célébrée à l'église Saint-Pierre et Saint-Paul.

Al-Botrossiya retrouve son lustre
Les peintures, réalisées avec nesse, distinguent l''église d'Al-Botrossiya.

C’est une restauration record qu’a vue l’église Saint-Pierre et Saint- Paul, cible d’une attaque terroriste le 11 décembre dernier. Il a fallu uniquement 12 jours de travail pour que l’église retrouve sa gloire d’antan. Juste après l’attentat, l’armée égyptienne, en charge de la restauration de l’église, a entamé les travaux avec pour objectif de les achever avant la fin du mois de décembre. Pari gagné, une messe a effectivement été tenue le 31 décembre dernier à l’église Saint-Pierre et Saint-Paul. « C’est avec le soutien financier de l’armée égyptienne, que des architectes et des peintres italiens, sélectionnés par les autorités de l’église, ont effectué les travaux de restauration », affirme Waad Aboul-Ela, directeur général du département des projets au ministère des Antiquités, déplorant toutefois qu’une partie des icônes datant du début du siècle dernier et présentes dans l’église ont été détruites, alors que les icônes les plus anciennes de l’église sont conservées au Musée du patriarche situé juste à côté de l’église.

L’édifice dédié à saint Pierre et saint Paul a été construit il y a plus de cent ans, mais n’est néanmoins pas inscrit dans les registres du ministère des Antiquités. « Les nombreuses restaurations de l’édifice, réalisées par les membres de la famille Ghali, ont considérablement altéré sa valeur archéologique. Néanmoins, des éléments décoratifs historiques et certaines constructions d’origine sont toujours présents », explique Al-Sayed Helmi, directeur du secteur des monuments islamiques et coptes au ministère des Antiquités et chef du comité de restauration de l’église. L’église a été construite en mémoire de l’ancien premier ministre, Boutros Ghali. Sa construction a été financée par la famille Ghali. Elle a été inaugurée le 21 février 1912 pour le deuxième anniversaire de la mort de Boutros Ghali. Assassiné en février 1910, sa tombe est placée dans l’église.

Une architecture remarquable

Al-Botrossiya retrouve son lustre

Cette église est l’une des plus réputées parmi celles dédiées aux apôtres saint Pierre et saint Paul. « Le style architectural de l’église est le basilique, un style qui était en vogue durant la première moitié du XXe siècle », explique Helmi. Son plan architectural a été conçu par l’architecte des sérails khédiviaux, Antonio Lasciac. De forme rectangulaire, sa superficie est de 476 m2 (28 mx17 m) et elle se divise en trois péristyles, et son plafond est en bois orné. Derrière le patio central se trouve un escalier en marbre menant aux tombes de la famille Ghali. Les colonnes des différents péristyles sont surmontées de décorations et de scènes coptes de style byzantin, réalisées par le peintre italien Primo Pacirouli. Celles-ci représentent des scènes de la vie de Jésus, des apôtres et des saints. Il a fallu 5 ans au peintre pour achever son oeuvre. Accompagnant ces peintures, on trouve des mosaïques réalisées par l’artiste Cavalieri Angelo de Venise. Parmi elles se trouve une représentation du baptême de Jésus dans le fleuve du Jourdain. Une autre mosaïque recouvre l’abside de l’autel, et représente Jésus sur le trône avec, à sa droite, la Vierge et à sa gauche saint Marc. Tous les ornements de cette époque ont été supervisés par Morcus Sémeika pacha, le fondateur d’un musée copte en 1910. La messe d’inauguration de l’église avait été prononcée par le pape Cyril. Une autre messe commémorative a eu lieu pour les funérailles du Dr Boutros Youssef Boutros-Ghali, petit-fils de l’ancien premier ministre. Celui-ci est enterré dans le caveau familial Ghali qui se trouve au-dessous de l’église.

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