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Suez l’islamique

Doaa Elhami, Mardi, 08 novembre 2016

A l’occasion de la journée de la ville de Suez, le 24 octobre, le musée de la ville a organisé une exposition sur les trésors islamiques de la ville. Visite guidée.

Suez l’islamique

27 pièces de différentes dimensions figurent dans l’exposition « Trésors islamiques », qui se tient jusqu’au 19 novembre au Musée national de Suez. Les pièces exposent l’évolution de la céramique. « Bien que l’art de la céramique ait existé avant l’ère islamique, nous avons décidé de présenter des objets appartenant à l’âge islamique. On préfère organiser les expositions appartenant à une seule ère », souligne Alaa Abdel-Ati, directeur du musée. Pour lui, la période islamique est elle-même divisée en plusieurs époques. Les Fatimides, Ayyoubides, Mamelouks et Ottomans en sont les plus renommés. Chacune de ces périodes se distingue par ses caractéristiques particulières du côté artistique.

Les pièces exposées sont présentées dans uniquement trois vitrines dans la salle principale du musée. Elles représentent 4 thèmes essentiels : la poterie, les décorations botaniques, géométriques et calligraphiques ; les décorations animales ; et enfin l’éclat métallique. Les pièces exposées varient entre vases, bases d’assiettes, assiettes complètes, dalles décoratives, lampes d’argile et des purifiés de jarres. La poterie y est représentée par des lampes en argile. C’est la première étape de la fabrication de la céramique. Cette industrie a vu sa prospérité avec l’époque islamique. Le sculpteur a perfectionné les motifs décoratifs botaniques et géométriques dont les plus répandus est l’étoile hexagone. « Le peintre musulman utilisait ces motifs pour couvrir le vide résultant de sa scène botanique ou calligraphique », explique l’organisatrice de l’exposition Riham Taher, inspectrice au Musée de Suez. Quant aux décorations animales, composantes du 3e thème, elles se trouvent sur les jarres. Sur celles-ci, le visiteur peut voir trois scènes : celle de la chasse, des images de poissons encerclés, et enfin celle des têtes animales accompagnées de pattes entrecroisées.

Selon Riham Taher, le peintre musulman dessinait des formes animales modifiées parce que la religion musulmane interdit la sculpture des créatures. Autre principe religieux respecté dans les oeuvres d’art fabriquées pendant cette période c’est l’utilisation des métaux particuliers. Le musulman est défendu d’utiliser les récipients, les assiettes et les verres en or ou en argent. Le peintre a créé alors des assiettes en différents genres de métal et y ajoutait des oxydes pour donner l’impression dorée ou argentée. Donc, le peintre créait des oeuvres tout en respectant ses cultes religieux. C’est le 4e thème représenté dans l’exposition. Cette dernière reflète aussi les influences étrangères sur les artistes musulmans, ayant commencé surtout à partir de l’époque ayyoubide et ayant atteint leur apogée avec le règne mamelouk. Les influences chinoises et persanes en sont les plus fortes. Là est apparue la porcelaine blanche et bleue et bien sûr les célèbres assiettes décorées, fortement utilisées lors de l’époque ottomane. On façonnait des dalles pour orner les mosquées, les façades des maisons et les murs des maisons. L’exposition renferme des exemplaires de ces dalles.

En marge de l’exposition, le musée a organisé plusieurs activités. Une conférence sur l’art islamique était animée par le professeur Sami Abdel-Malek. Une autre exposition de photos intitulée « La Belle aux yeux de ses fils » a eu lieu. Cette dernière renferme 31 photos prises de divers lieux renommés par les jeunes de Suez. Enfin, un atelier de fabrication de céramique pour les enfants y est entamé. « Cette exposition invite et encourage encore les jeunes à monter leur propre projet puisqu’elle explique avec simplicité les différentes étapes de la fabrication de la céramique », conclut Riham Taher.

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