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La chapelle de Thoutmosis III retrouve sa splendeur

Dalia Farouq, Lundi, 24 octobre 2016

Après de longues années de restauration, la chapelle de Thoutmosis III au temple de Karnak est finalement à nouveau rouverte aux visiteurs.

La chapelle de Thoutmosis III retrouve sa splendeur

Les visiteurs des temples de Karnak pourront enfin contempler la chapelle de Thoutmosis III, appelée aussi la chapelle de la barque royale. La mission archéologique franco-égyptienne du Centre des études des temples de Karnak (CFEETK) vient, en effet, d’achever les travaux de restauration de cette chapelle qui se trouve au sein du musée ouvert de Karnak situé au nord-ouest du temple d’Amon.

Edifiée dans l’Antiquité devant le IVe pylône du temple d’Amon, la chapelle de calcite construite par Thoutmosis III, cinquième pharaon de la XVIIIe dynastie, est une valeur ajoutée à la région du musée ouvert au temple de Karnak. « Le caractère exceptionnel de cette chapelle réside dans les gravures et les inscriptions qu’elle porte et qui représentent le roi Thoutmosis III, le roi guerrier qui reprend la politique de conquêtes de son père, Thoutmosis II, et porte le Nouvel Empire à son apogée. On trouve également les différents dieux de cette époque, notamment le dieu Amon-Rê, longtemps honoré », explique Mohamad Abdel-Aziz, directeur des antiquités de la Haute-Egypte. Selon lui, ce roi guerrier était un grand bâtisseur, à l’instar de ses prédécesseurs. A Karnak, il poursuit les travaux de transformation du temple d’Amon-Rê. Il y fait notamment construire l’Akhmeno ou « salle des fêtes ».

« Entre 1914 et 1954, plusieurs grands fragments de cette chapelle ont été retrouvés dans le remplissage du IIIe pylône, devant le IXe pylône et dans la fondation d’une niche du IIe pylône qui remonte à l’époque d’Amenothep III. De plus petits fragments étaient éparpillés dans plusieurs endroits des temples de Karnak », indique Christophe Thiers, directeur du CFEETK.

De gros travaux

Après le remontage des murs en 2010 dans le musée de plein air, il y a eu le transport de la dalle de couverture sur la zone de reconstruction. Celle-ci était fracturée en cinq éléments dont le principal, d’une masse de 52 tonnes, se trouvait à l’entrée du musée de plein air, à plus de 150 m du lieu de l’anastylose. La mission, composée de 12 archéologues, s’est ensuite mise à rassembler les fragments. Les parties à assembler étaient rapprochées par une grue, puis posées sur au moins trois vérins hydrauliques. Ils permettent un réglage multidirectionnel de la face inférieure. « Le fragment est alors mis en compression contre le fragment principal par des étaux métalliques prenant appui au sol, jusqu’à la fermeture parfaite de la fracture. Cette dernière est ensuite remplie d’une résine liquide qui la consolidera. Le scellement définitif est obtenu par la pose de goujons en fibre de verre, d’un diamètre de 20 mm, s’enfonçant de plus d’un mètre dans le fragment principal », explique Christophe Thiers.

Selon lui, l’opération la plus délicate menée par le CFEETK consistait à replacer la dalle de plafond et un linteau alors fracturés en de nombreux fragments. Cette opération, effectuée manuellement à l’aide de vérins hydrauliques et de murs de soutien temporaires, a permis le levage progressif de la dalle de plafond qui pesait plus de 76 tonnes jusqu’à la hauteur des murs. La dalle a ensuite été déplacée latéralement sur les murs et a ainsi retrouvé sa place d’origine. « Les derniers travaux de nettoyage et de restauration achevés, la chapelle de Thoutmosis III est désormais accessible au public au musée de plein air », se félicite Thiers.

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