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Choucri Asmar : L’énorme défi que nous rencontrons est celui de la circulation

Doaa Elhami, Mardi, 16 août 2016

Choucri Asmar, directeur du conseil d’administration de la Fondation du patrimoine d’Héliopolis, explique ses activités.

Choucri Asmar
Choucri Asmar, directeur du conseil d’administration de la Fondation du patrimoine d’Héliopolis.

Al-Ahram Hebdo : Qu’est-ce que la Fondation du patrimoine d’Hé­liopolis et quel est son objectif ?

Choucri Asmar : Cette fondation a été créée en 2011, avec comme but premier de ramener la qualité de vie à Héliopolis comme dans sa grande époque. Elle regroupe des experts volontaires de plusieurs domaines : architectes, urbanistes, ingénieurs, médecins et autres. Pour ce faire, nous travaillons sur 5 volets essentiels : la protection du patrimoine architectural et urbaniste, les espaces verts, la com­munauté héliopolitaine travaille aussi sur le problème de la circulation et celui de la gestion des déchets.

— Comment cela peut-il se réali­ser sur terrain ?

— Pour protéger le patrimoine particulier d’Héliopolis, on veille à ce que la loi sur la protection des bâtiments historiques et de valeur soit appliquée, on étudie aussi actuellement la possibilité de construire un musée qui raconte l’histoire de la Cité du soleil. Concernant les jardins, on a fait la guerre pour arrêter la destruction du célèbre parc Merryland. On a mené des négociations avec le ministère de l’Environnement, celui de l’Investis­sement et la Compagnie d’Héliopo­lis pour protéger et préserver ce célèbre jardin qui date du début des années 1960. Et après de grands efforts, on a réussi à faire cesser sa dégradation et conserver cet immense espace vert accessible à tous. L’énorme défi que nous ren­controns par ailleurs est celui de la circulation à Héliopolis. On essaye de rénover le tramway héliopolitain. La Banque Européenne, la Banque française de développement et la Banque mondiale sont prêtes à octroyer des fonds pour la rénova­tion de toutes les lignes du tramway d’Héliopolis, qui composent un important réseau local de transport. Bien que l’ex-ministre du Transport et celui de la Planification estiment illogique de supprimer un tel moyen de transport économique, protecteur de l’environnement et historique, l’ex-gouverneur du Caire a com­mencé à le détruire. Mais il fait par­tie du patrimoine. Et c’est le meilleur moyen de transport collectif. Sur un autre volet, on travaille avec la com­munauté héliopolitaine, on cherche à créer un centre culturel, organiser des promenades guidées, on lance des concours de photographie et autres. Ces activités sensibilisent la population à son appartenance à la communauté où elle vit. Le 5e volet est la gestion des déchets et ordures. C’est catastrophique parce qu’il existe des contrats avec des presta­taires jusqu’à 2018 que l’on ne peut ni toucher ni améliorer. Donc, on doit attendre.

Quelles sont les activités actuelles de la fondation ?

— On travaille sur le projet de signalisation des bâtiments patrimo­niaux et les édifices où habitaient des personnalités comme l’actrice Marie Mounib, l’écrivain Abbas Mahmoud Al-Aqqad ou la chanteuse Laïla Mourad. A l’entrée de ces édifices, on posera une note biographique sur cha­cune de ces personnes. Ce projet sera accompagné d’un autre pour signaler les grands bâtiments historiques hélio­politains comme la Basilique, le Palais du baron Empain, l’actuel palais présidentiel qui était autrefois un hôtel, avec de grands panneaux explicatifs qui seront installés à l’ex­trémité de chaque rue et sur la façade des bâtiments concernés.

— Comment peut-on exploiter le palais du baron Empain ?

— On a réussi en mars dernier à organiser un atelier au ministère des Antiquités, propriétaire du palais, pour discuter des moyens de rénover le palais et le réutiliser. Notre rêve est de le transformer en musée ou en centre culturel qui raconte l’histoire du baron, son palais et Héliopolis en général. La communauté héliopoli­taine est privée de l’existence d’un centre culturel, d’espace de concert et de musée. On a alors proposé l’ex­ploitation du sous-sol comme musée où seront exposées des pièces de dif­férents musées égyptiens. Cet atelier était extraordinaire en termes de coo­pération entre les autorités et les ONG pour travailler ensemble, afin de décider les méthodes adéquates pour réutiliser le palais du baron Empain et le diriger dans un esprit créatif.

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