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Véronika Kuchynova Smigolova : Les égyptologues des pays de Visegrad ont fait de nombreuses découvertes significatives

Doaa Elhami, Mardi, 26 avril 2016

Entretien avec Mme Véronika Kuchynova Smigolova, ambassadrice tchèque en Egypte et présidente du groupe de Visegrad.

Mme Véronika Kuchynova Smigolova
Mme Véronika Kuchynova Smigolova, ambassadrice tchèque en Egypte et présidente du groupe de Visegrad.

Al-Ahram Hebdo : Pouvez-vous nous parler du groupe Visegrad qui organise le 1er Symposium d’égyptologie du Caire ?

Mme Véronika Kuchynova Smigolova : Le groupe de Visegrad est une alliance de quatre pays d’Europe centrale : la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, et la Slovaquie. Le groupe a été fondé en 1991 dans la ville hongroise de Visegrad. Le choix de cette ville était symbolique, c’est là-bas que se sont rencontrés les rois de Bohême, de Pologne et de Hongrie en 1335 pour établir une coopération étroite dans les domaines politique et écono­mique entre leurs royaumes.

— Quel est son objectif et quelles sont ses activités ?

— Les pays membres du groupe de Visegrad sont tombés sous l’influence russe après la Seconde Guerre mondiale. Après la réussite des révolutions anti­communistes des années 1980 ils sont de nouveau devenus des entités indépen­dantes. Le but du groupe, dès son établissement, était la coordination du processus de réintégration de ses membres dans les structures européennes après quarante ans de non-liberté. Aujourd’hui, le groupe de Visegrad représente l’un des « like-min­ded » groupes au sein de l’UE. Il travaille pour imposer ses intérêts, comme le font le Benelux ou les pays scandinaves.

La présidence du groupe de Visegrad tourne chaque année. Depuis juillet 2015, c’est la République tchèque qui préside le groupe, en juin 2016, ce sera le tour de la Pologne. Le pays qui préside le groupe propose pour sa présidence un programme dans les domaines politique, sécuritaire et culturel. Il s’agit avant tout de coopération entre les pays membres, leurs ambas­sades dans les pays tiers coopè­rent, surtout en ce qui concerne la diplomatie publique.

— Le groupe de Visegrad s’intéresse-t-il seulement à l’égyptologie ou également aux époques gréco-romaine, islamique, moderne et contemporaine ?

— Des universités de très bonne qualité dont les départe­ments et instituts se consacrent non seulement aux questions de l’Egypte Ancienne, mais aussi aux autres époques, y compris l’âge moderne, se trouvent dans tous les pays du groupe de Visegrad.

— Comment le groupe de Visegrad participe-t-il à l’amélioration et au développement de l’égyptologie en Egypte et ailleurs ?

— Les égyptologues des quatre pays du groupe de Visegrad sont présents en Egypte soit en tant que membres d’une expédition scientifique nationale, soit en tant que membres d’une équipe internatio­nale. Les égyptologues des pays du groupe ont, dans les dernières décennies, fait de nombreuses décou­vertes significatives qui ont attiré l’attention du monde vers l’Egypte

— Quelle est la différence entre les écoles d’ar­chéologie des pays du groupe et les écoles d’ar­chéologie des pays de l’Europe occidentale ?

— Aujourd’hui, il n’y a pas de grandes diffé­rences entre les instituts de l’Europe de l’Ouest et de l’Europe centrale en ce qui concerne la qualité de l’enseignement. Vu la taille de nos pays, à l’excep­tion de la Pologne qui a une forte population, la différence réside dans le nombre d’étudiants et de missions que nous menons. Concernant la qualité, l’Institut tchèque d’égyptologie de l’Université Charles à Prague fait par exemple l’objet d’un vif intérêt de la part des citoyens américains qui y pour­suivent leurs études doctorales en égyptologie.

— Qu’en est-il de la coopération entre le groupe de Visegrad et le ministère des Antiquités en Egypte, surtout dans les domaines de la for­mation, des fouilles et de la restauration ?

— Je ne connais pas en détail les projets des expé­ditions scientifiques et des spécialistes des autres pays du groupe de Visegrad. Mais me servant de l’exemple tchèque, je peux confirmer que l’Institut tchèque d’égyptologie de l’Université Charles à Prague organise des séminaires et des conférences pour les inspecteurs du patrimoine égyptien. Il a même publié leur contenu en arabe.

En outre, l’Institut tchèque d’égyptologie prépare pour 2019, en coopération avec l’Etat égyptien, une exposition pour célébrer son 60e anniversaire. Une centaine d’objets découverts lors des travaux archéologiques, notamment à Abou-Sir, seront exposés.

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