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Le Musée copte prépare Pâques

Nasma Réda, Lundi, 25 avril 2016

Le Musée copte se prépare à accueillir les visiteurs à l’occasion des festivités coptes.

Le Musée copte prépare Pâques
(Photo : Mohamad Adel)

Avec toute ma reconnaissance pour le Musée copte qui contribue à exposer les chefs-d’oeuvre de tant d’églises en Egypte. Avec tout mon soutien ». C’est le témoignage du président français, François Hollande, rédigé dans le livre d'honneur du Musée copte du Caire. François Hollande a assuré, lors de sa tournée au musée, que son choix de se rendre à « cet endroit exceptionnel n’est pas un hasard ». « Le Musée copte est un vrai symbole de tolérance. C’est ce que Hollande vient d’affirmer », souligne Atef Naguib, directeur du musée. Ce musée situé au coeur du Vieux Caire est entouré de quatre célèbres églises qui le côtoient, dont l’église Suspendue, siège du pape durant 3 siècles (du XIe au XIVe) et celle de Saint-Serge, où la Sainte Famille s’était réfugiée. Il est aussi situé non loin d’une des plus anciennes synagogues d’Egypte et également de la première mosquée fondée par Amr Ibn Al-Ass. « Cet établissement regroupe toute l’identité égyptienne à travers les époques », reprend Naguib. L’image de la conservatrice musulmane et voilée, en charge d’expliquer les chefs-d’oeuvre coptes au président français, était un autre message de respect mutuel envoyé au monde. Naguib assure que le grand nombre de pièces exposées au musée est le résultat de longues années de fouilles françaises en Egypte sur des sites comme Saqqara au sud-ouest du Caire, Louqsor, Al-Baouit dans le Désert occidental et au gouvernorat d’Assiout en Haute-Egypte. « Cette visite vient consolider les relations culturelles franco-égyptiennes, mais c’est aussi un message au monde entier », déclare Khaled Al-Anani, ministre égyptien des Antiquités. François Hollande a visité le rez-de-chaussée où se trouve la première salle qui regroupe les sculptures d’Ehnasia remontant au IVe siècle, et de Baouit du VIe siècle, tandis qu’il a longtemps regardé la pièce textile qui représente non seulement la vie religieuse, mais aussi la vie quotidienne au début du christianisme en Egypte.

Une saison qui commence bien

Le Musée copte prépare Pâques
(Photo : Mohamad Adel)

Cette visite coïncide avec la nouvelle saison du Musée copte, dont les activités commencent en avril et se terminent en mars de l’année prochaine. « Une semaine avant la visite présidentielle, on a pu achever quelques travaux de restauration, de nettoyage, de peintures ainsi que renouveler le système d’éclairage dont on a longtemps souffert », explique Naguib. Les célébrations continuent. Le Musée copte fête cette année les dix ans de la grande inauguration de 2006 où il avait été rénové. « C’est Hussein Al-Chabouri qui avait fait sa muséologie », dit Naguib. Sur deux étages, 26 salles regroupent environ 1 500 pièces rares parmi 20 000 autres. Papyrus, tissus, fresques, métaux, icônes ou vêtements, sont bien disposés dans des vitrines, soit dans l’ancien bâtiment où les plafonds en bois sont bien décorés, ou dans le nouveau bâtiment relié à l’ancien par un couloir.

Le 24 avril dernier, qui coïncidait avec le Dimanche des rameaux, a marqué le début de la semaine sainte des coptes orthodoxes qui se termine par Pâques le 1er mai. Ces jours-ci, le musée s’embellit pour accueillir, normalement, de nombreux visiteurs comme c’est le cas lors des fêtes religieuses. « On se prépare même à une grande célébration le 1er juin prochain à l’occasion de la fête de la Sainte Famille », assure le président du musée. Une fête, tenue l’année dernière à l’église Saint-Serge, et que le Musée copte organise cette année avec le ministère de la Culture. Un programme chargé qui durera deux jours avec des expositions spéciales. « Après la grande fête de la Sainte Famille, le musée se prépare en juillet à une grande exposition concernant la Nubie à l’époque copte », assure Atef Naguib. Il ajoute que suite à ces expositions, le nombre de visiteurs avait été multiplié par 5 en 2015.

Informations pratiques

Ouvert tous les jours de 9h jusqu’à 17h.

Prix d’entrée :

Etrangers adultes 60 L.E. (30 L.E. pour les étudiants).

Egyptiens adultes 10 L.E. (5 L.E. pour les étudiants).

Un siècle d’histoire

Fasciné par l’art copte, Morcos Sémeika pacha a fondé le Musée copte en 1910, son emplacement est en lui-même un lieu historique. Il est situé à quelques pas des restes des remparts de la célèbre forteresse romaine de Babylone. Le Musée copte est l’un des plus riches musées du monde sur l’art copte. Sur un espace de 8 000 m2, il renferme en plus des pièces archéologiques, des fontaines ainsi que la statue de son fondateur et premier président Sémeika pacha. En 1931, il devient un musée d’Etat. Huit ans plus tard, la décision du service des antiquités fut d’y transférer toute la collection copte du Musée du Caire. Depuis lors, toutes les découvertes coptes dans les quatre coins du pays sont directement envoyées au Musée copte. En 1947, le roi Farouq a inauguré un nouveau bâtiment lié au premier, en 1984, un grand projet de restauration est achevé. Avant les célébrations du centenaire du musée en 2006, le président de la République avait inauguré les restaurations qui y avaient été faites. Les pancartes sont trilingues : arabe, anglais et français. Il renferme en plus des 26 salles sur deux étages une salle magnifique nommée la salle des anciennes églises, où figurent des pièces antiques rares, dont l’exceptionnelle ancienne coupole de l’Eglise suspendue, ainsi que l’autel de la Nativité de Saint-Serge.

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