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Le sauvetage réussi des antiquités

Dalia Farouq, Lundi, 08 février 2016

Le sauvetage réussi des antiquités
Le temple de Philae a été déplacé sur un point plus élevé pour le préserver.

Ce n’est pas la première fois que la construction d’un barrage menace le patrimoine d’un pays. L’Egypte a affronté une situation similaire lors de la construction du Haut-Barrage d’Assouan, avec les menaces sur les temples de Nubie, en Egypte et au Soudan. La construction de ce barrage a entraîné la formation d’un immense lac artificiel, le lac Nasser, de 5 000 kilomètres carrés. Ce lac couvre la vallée du Haut- Nil depuis Assouan en Egypte jusqu’à la cataracte de Dal au Soudan. De nombreux monuments dans cette région risquaient d’être submergés par les eaux. « Ce sont les gouvernements égyptien et soudanais qui ont demandé en 1956 à l’Unesco d’aider leurs pays pour protéger et sauvegarder les monuments et les sites qui allaient être engloutis sous les eaux du lac », explique Dr Mohamad Saleh, expert archéologique qui a participé à la campagne de sauvetage. Selon lui, la sauvegarde de ces monuments uniques représentait à la fois une urgence et un défi technique pour le monde entier. En 1960, le directeur général de l’Unesco a lancé un appel, sous l’impulsion de l’archéologue française Christiane Desroches- Noblecourt, aux Etats membres afin d’organiser une campagne internationale pour la sauvegarde des monuments de Nubie. « Cet appel n’a pas seulement débouché sur le sauvetage de milliers d’objets, et la sauvegarde et le déplacement d’un certain nombre de temples importants, mais il y a eu aussi des fouilles archéologiques intenses dans la région, ainsi que l’inventaire de centaines de sites antiques », se souvient Saleh.

Ces sites archéologiques ne comprenaient pas seulement les temples d’Abou-Simbel et de Philae, qui sont en fait les plus médiatisés, mais aussi d’innombrables autres monuments et témoignages historiques et artistiques datant de la préhistoire jusqu’à l’époque médiévale : gravures, inscriptions rupestres et une dizaine de temples et de chapelles. Une quinzaine de sites archéologiques au sud de l’Egypte ont été démontés et déplacés. Parmi eux, le grand temple de Kalabcha, édifié par Auguste et dédié au dieu local, Mandulis, les petits temples de Debod, Qertassi et Taffa, datant de la même époque gréco-romaine, le temple de Beit Al-Wali proche de Kalabcha, le temple de Ramsès construit dans la roche à Garf Hussein, le temple de Daqqa datant de l’époque des Ptolémées, le temple de Maharraqa de l’époque romaine et la petite chapelle de Horemheb sculptée dans la roche (fin du XIVe av. J.-C.) à Abou-Oda. Quant aux monuments nubiens du Soudan, quatre sites ont été sauvés. Il s’agit du temple de Ramsès à Aksha, la ville fortifiée de Buhen avec deux temples datant de la XVIIIe dynastie égyptienne, deux temples de la même époque dans les forteresses de Semna-est et ouest.

La campagne internationale de sauvetage du patrimoine nubien s’est achevée le 10 mars 1980 et a connu un succès spectaculaire à cette époque.

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