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Amr Sedqi : L’Etat doit aider les professionnels du tourisme

Dalia Farouq, Mardi, 19 janvier 2016

Amr Sedqi, membre de la Chambre des agences de voyages, vient d’être nommé au parlement par le président Abdel-Fattah Al-Sissi. Entretien.

Amr Sedqi
Amr Sedqi, membre de la Chambre des agences de voyages.

Al-Ahram Hebdo : Que représente pour vous cette nomination au par­lement ?

Amr Sedqi : Ma nomination reflète l’importance accordée par l’Etat au secteur du tourisme, sur­tout à l’heure actuelle où l’écono­mie traverse une période difficile. Le pouvoir politique est conscient que l’industrie du tourisme peut être une solution aussi rapide qu’ef­ficace aux problèmes économiques. Ma mission au sein du parlement sera de mettre davantage l’accent sur l’importance de ce secteur et comment il peut se répercuter sur la politique, la culture, la société et pas seulement sur l’économie.

— Quel rôle peut jouer le parle­ment pour développer le secteur du tourisme ?

— Le rôle du parlement est en premier lieu législatif. Ainsi mes priorités, comme représentant du secteur, seront de réviser certaines lois et législations qui organisent le secteur du tourisme. En fait, ces lois sont très anciennes, elles datent des années 1960 et 70 et ne vont pas de pair avec l’évolution dont témoigne l’industrie du tourisme aujourd’hui. Lorsque j’étais président du comité juridique à la Chambre du tourisme, j’ai travaillé sur une loi unifiée pour le tourisme, qui organise le travail des institutions touristiques comme le ministère du Tourisme, l’Orga­nisme de la promotion touristique, celui du développement touristique, l’Union des chambres de tourisme et les cinq Chambres génériques qui en dépendent. Il existe aujourd’hui de nouveaux genres de tourisme qui sont de plus en plus répandus dans le monde. Or, ces nouveaux genres de tourisme ne sont régis par aucune loi comme c’est le cas par exemple du tourisme électronique.

— Quels sont les grands pro­blèmes dont souffre le secteur du tourisme à l’heure actuelle ?

— En plus du recul de l’activité touristique en Egypte et la baisse de ses revenus au cours des cinq der­nières années, le tourisme est en train de perdre ses infrastructures à cause du déficit budgétaire dont souffre ce secteur. Les établisse­ments touristiques ne sont plus périodiquement maintenus, les ser­vices ne sont plus au niveau requis, les cadres touristiques performants ont quitté le secteur. Quant à l’in­vestissement touristique, son déve­loppement est entravé par la bureau­cratie.

— Quelles sont, donc, les solu­tions pour développer le tou­risme ?

— La solution doit être interne. Au lieu de réfléchir tout le temps à attirer les touristes étrangers, met­tons d’abord un peu d’ordre dans notre maison, afin qu’elle puisse accueillir les touristes une fois que la situation sera stable en Egypte. Cela dit, nous devons mettre à pro­fit cette période de crise pour for­mer des cadres, améliorer les infras­tructures touristiques, maintenir la propreté des sites touristiques, et ensuite faire la promotion du tou­risme égyptien dans le monde entier. Le gouvernement doit soute­nir financièrement les profession­nels par le biais d’un rééchelonne­ment des dettes et d’exemptions fiscales. En outre, nous devons agrandir notre carte touristique en exploitant les atouts de chaque gou­vernorat pour diversifier le produit touristique égyptien. Chaque gou­vernorat peut être une destination touristique à part. Nous avons le tourisme rural, le tourisme théra­peutique ou le tourisme des confé­rences. Il ne faut pas se contenter du tourisme balnéaire uniquement.

— Que pensez-vous de la ges­tion du gouvernement de la crise de l’avion russe qui s’est abîmé dans le Sinaï ?

— Je dois dire tout d’abord que le terrorisme est devenu un phéno­mène universel. Il est présent à Charm Al-Cheikh comme il est pré­sent dans les rues de Paris. Je pense que le ministère du Tourisme a réussi à gérer les répercussions de cet accident sur le secteur. Avoir recours à une société internationale spécialisée dans la sécurité des aéroports est une bonne mesure pour dire au monde entier que nous n’avons rien à craindre et que nous faisons de notre mieux pour rassu­rer nos visiteurs et veiller sur leur sécurité. La campagne de relations publiques lancée sur les principaux marchés du tourisme égyptien est d’une grande importance pour redo­rer l’image de l’Egypte à l’étranger. En outre, le ministère tient à main­tenir le contact direct et continuel avec nos partenaires étrangers, qu’ils s’agisse de responsables du tourisme ou de tour-opérateurs. Et ceci est très important si on veut lever les restrictions imposées par certains pays sur les voyages en Egypte.

— Pensez-vous que le tourisme interne pourra compenser les pertes du tourisme externe ?

— Le tourisme interne peut com­penser une partie des pertes du tourisme externe en aidant les éta­blissements touristiques, comme les hôtels, à ne pas fermer leurs portes. Mais nous devons aussi élaborer des programmes touristiques conve­nables pour les Egyptiens dont les goûts et les traditions sont diffé­rents des étrangers. On peut par exemple organiser des visites sur le trajet de la Sainte Famille qui peu­vent attirer des milliers d’Egyp­tiens. Il ne faut pas non plus oublier la sensibilisation des Egyptiens à l’importance du tourisme, afin qu’ils préservent les sites touris­tiques et archéologiques au lieu de les endommager.

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