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Sur les traces de Santorin

Nasma Réda, Mardi, 12 janvier 2016

La région de Tell Dafna, à l'ouest du Canal de Suez, dévoile de nouveaux secrets qui témoignent que le Nil y passait autrefois.

Sur les traces de Santorin
Le site où se trouve la citadelle de Psammétique Ier.
Pour la première fois dans l’histoire de l’Egypte, des cendres et des restes de coulées volcaniques sont découverts sur le territoire égyptien. C’est sur le site archéologique de Tell Dafna, à 11 km de l’ouest du Canal de Suez, qu’une équipe d’archéologues égyptiens du ministère des Antiquités, opérant sur le site, a découvert les restes du volcan Santorin. Vers la fin du IIe millénaire av. J.-C. (1600 av. J.-C.), la Méditerranée avait jeté dans cette région des cendres volcaniques après une forte éruption venant de Grèce et considérée comme la première catastrophe environnementale au monde. « Suite à cette catastrophe volcanique, le premier tsunami de l’Histoire a couvert les bords des pays de la Méditerranée. Les premières études montrent que l’eau de la mer a couvert une partie du Delta et a rempli les branches du Nil comme la branche pélusiaque, inondant ainsi de nombreux sites archéologiques qui se trouvaient sur les rives de cette branche », explique Mohamad Abdel-Maqsoud, chef de la mission archéologique qui fouille le site. Il assure que l’équipe d’archéologues a constaté suite à des études, que les Anciens Egyptiens ont consolidé les rivesde cette branche du Nil et l’ont approfondie pour atteindre 9 m, ce qui confirme que cette branche était utilisée dans l’Egypte Ancienne. Le ministre des Antiquités, Mamdouh Al-Damati, a déclaré que « cette découverte est très importante car elle bouleversera l’ancienne idée que ce site archéologique du nord-est du gouvernorat d’Ismaïliya n’était ni habité ni utilisé par les Anciens Egyptiens avant la XXVIe dynastie pharaonique (664-525 av. J.-C.) ». Avant cette mise au jour, les archéologues croyaient, d’après tous les monuments trouvés à Tell Dafna et dans ses alentours, que ce site n’était pas utilisé avant cette date. En fait, cette découverte a mené à d’autres dont la plus importante est celle d’une île entourée de larges murs d’argile et de brique crue qui avait une double fonction. Une fonction militaire puisque le mur servait de fortification pour défendre le pays contre les ennemis du côté nord-est et l’autre fonction était de protéger l’île contre les inondations du Nil.

Sur cette île, le roi de la XXVIe dynastie, Psammétique Ier, a construit la citadelle portant son nom. Les murs entourant la citadelle de Dafna sont d’environ 20 m d’épaisseur.La citadelle renferme également un certain nombre de résidences fortifiées avec des murs épais. Le ministère des Antiquités a également annoncé la découverte de nombreux mastabas, des ateliers, des maisons et une zone industrielle, en plus d’un ensemble de fours utilisés dans la fabrication du pain et d’autres pour fondre les métaux. « Les archéologues ont ensablé un grand nombre de coquillages, de squelettes de poissons et de crocodiles en plus des instruments de pêche », souligne Abdel-Maqsoud. Ces travaux d’excavation du site de Tell Dafna font partie du projet de développement des sites archéologiques situés sur l’axe du Canal de Suez. « Les travaux de fouilles qui ont commencé il y a cinq mois seulement, par la plus grande mission en Basse-Egypte, avec 20 archéologues et égyptologues et plus de 200 ouvriers, vont continuer, afin de dévoiler d’autres secrets de cette grande forteresse », conclut Abdel-Maqsoud.

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