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Tourisme : Sortir de la crise

Dalia Farouq, Mardi, 22 janvier 2013

La seconde phase du dialogue national sur le tourisme a réuni à Louqsor et Charm Al-Cheikh les différentes forces politiques. Les débats ont porté sur les moyens de relancer ce secteur vital pour l’économie.

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A défaut de touristes, Charm Al-Cheikh et Louqsor ont accueilli cette semaine plusieurs représentants du gouvernement, de partis égyptiens ainsi que des investisseurs et des professionnels du secteur. « On a préféré tenir cette seconde phase du dialogue national dans les régions qui souffrent le plus de la crise touristique. Les représentants ont ainsi vu de leurs yeux la crise dont on parle et les dégâts dont on souffre », explique Elhami Al-Zayat, président de l’Union des chambres du tourisme et d’hôtellerie. C’est son association qui a eu l’initiative d’organiser ce débat national autour du tourisme.

Lors de leurs visites au coeur même des stations balnéaires, les participants au dialogue ont constaté la désertion des hôtels, des cafés, des plages et des restaurants. Mêmes visions d’abandon à Louqsor, où le taux d’occupation des hôtels avoisine les 5 %. « Les guides touristiques nous ont raconté qu’ils ne travaillent plus que 2 jours par mois. Les plus chanceux d’entre eux ont du boulot 5 à 7 jours par mois », regrette Al-Zayat, en racontant l’histoire de ce propriétaire de calèche, qui n’arrive plus à nourrir ni sa famille, ni même son cheval, pourtant son seul gagne-pain.

L’union fait la force

Pour Adel Abdel-Razeq, aussi membre de l’Union, cette deuxième phase a été une franche réussite. Toutes les forces politiques, qu’importe les partis dont elles sont issues, ont affiché un soutien sans faille au secteur. « Lors d’une visite organisée, les représentants des partis islamistes ont tenu à discuter avec les touristes. Ils ont voulu les rassurer : l’Egypte est toujours un pays sécurisé. Elle accueille encore ses visiteurs avec une hospitalité connue dans le monde entier. Et ce, malgré les divergences politiques. Pour preuve, nous sommes tous réunis pour relancer le tourisme et l’économie du pays », indique Abdel-Razeq.

Même son de cloche de la part de Helmi Al-Gazzar, responsable du Parti Liberté et justice des Frères musulmans. Lui et ses collègues se définissent comme des soldats, prêts à défendre les convois touristiques pour redonner un souffle au tourisme égyptien. « L’Egypte mérite bien que ses fils s’unissent pour promouvoir le tourisme. Avec 14 millions de touristes enregistrés en 2010, il s’agit, après tout, de la locomotive de l’économie nationale », assure Al-Gazzar, tout en indiquant que la prochaine mission de son parti est de relancer l’investissement dans le secteur.

Dans le même contexte, Nader Bakar, porte-parole du parti salafiste Al-Nour, a éclairci les propos tenus par certains extrémistes musulmans souhaitant la destruction d’anciens lieux de culte, tels que les Pyramides. « Le patrimoine égyptien appartient à toute l’humanité. Il ne faut pas prendre en compte certaines déclarations qui ne représentent que leur prononciateur », déclare-t-il. Il souligne que les véritables responsables des partis égyptiens connaissent bien le potentiel du tourisme égyptien. Il s’agit, selon eux, du seul secteur capable de sauver l’économie.

En ce moment même, l’Union des chambres du tourisme et d’hôtellerie réfléchit à la constitution d’une charte déontologique pour encadrer le secteur. Y seront évoqués de nombreux sujets, comme les libertés accordées aux touristes ou les efforts pour attirer des investissements étrangers. Cette charte viendra appuyer la loi déjà en vigueur, notamment la clause 17 de la nouvelle Constitution, qui précise que le tourisme est une industrie de service à nature spéciale et d’une importance primordiale pour la stabilité de l’Egypte.

Redorer l’image de l’Egypte

Le point central de toutes ces discussions concerne l’image de l’Egypte à l’étranger. D’un commun accord, tous souhaitent améliorer la perception de leur nation par les agences de voyages étrangères. Ainsi, plusieurs partis politiques seront représentés dans des foires et des salons touristiques, notamment celle de Berlin, considérée comme la plus grande foire touristique au monde. « La présence d’hommes politiques unis devant les leaders et les caméras du monde entier devrait livrer une vision optimiste de la stabilité égyptienne », explique Hicham Zaazoue, ministre du Tourisme. Pour lui, cela ne fait plus l’ombre d’un doute, le tourisme égyptien va bientôt sortir de son impasse. «a signé des accords avec les compagnies aériennes turques pour recevoir des vols charters directement à Louqsor et à Assouan. On a aussi ajouté des rencontres importantes sur l’agenda du tourisme sportif en Egypte, telles que le Championnat mondial de squash à Louqsor et l’organisation d’un marathon annuel de Louqsor », ajoute-t-il.

Autre élément important du dialogue, le soutien au secteur de l’aviation. En effet, plus de 80 % des touristes visitant l’Egypte arrivent par voie aérienne. « On doit avoir des offres qui nous permettent de concurrencer les compagnies étrangères présentes en Egypte. En plus d’accroître le nombre de touristes, cela permettra de baisser le prix des vols internes. Et de rendre accessible l’Egypte à sa manne première : les Egyptiens », poursuit Hicham Zaazoue .

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