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Un week-end au … Fayoum

Alban de Ménonville, Mercredi, 02 décembre 2015

Entre agriculture, lacs et mers de dunes, le Fayoum demeure une oasis pleine de charme, à une heure du Caire. A la rencontre des bufflonnes et renards du désert, nous avons testé, pour vous, les meilleures choses à faire dans l’oasis.

Un week-end au … Fayoum
(Photo : Bassam Al-Zoghby)

Autrefois paradis royal de la chasse aux canards, le Fayoum a quelque peu perdu de son charme. Pourtant, à une heure de route du Caire (2 heures si la sortie du Caire est embouteillée), ce gouvernorat rural reste une option agréable pour y passer deux jours.

Avec quatre lacs, des kilomètres de dunes et d’innombrables villages, le Fayoum oscille entre nature sauvage et vie rurale. D’un côté le désert et ses lacs, de l’autre, des terres fertiles où pous­sent mangues, goyaves et olives. Dépaysement garanti dans une oasis de contrastes où le tou­risme se fait encore rare.

Situé à une grosse centaine de kilo­mètres de la capitale, le Fayoum repose principalement sur une économie agri­cole diversifiée, alimentée par les eaux du lac Qaroun. Baignés dans un autre temps que celui de l’hyperactivité de la capitale, les villages du Fayoum sont encore traversés par une nonchalance propre aux personnes rythmées par le cycle des saisons et de la terre.

Si le Fayoum offre deux visages, le désert et la campagne, c’est que l’oasis s’est formée autour de deux dépres­sions successives. La première, celle du lac Qaroun, offre l’irrigation néces­saire aux terres alentour, cultivées par un chapelet de modestes villages. Ainsi, sur 1 300 km2, le paysage passe d’oliviers en figuiers entretenus par une population aux rares moyens de subsistance. La deuxième, plus sau­vage, forme la réserve de Wadi Al-Rayan sur plus de 700 km2 de dunes. Trois lacs successifs se sont peu à peu formés dans les vallées de la réserve. Ils sont alimentés par les eaux d’irrigation de la pre­mière dépression qui, après 40 kilomètres sous la terre, resurgissent au milieu du désert, débarrassées de leurs impuretés. Les flamants roses, en partie chassés du lac Qaroun par l’urbanisation grandissante, y ont trouvé un refuge encore vierge de toute civilisation.

Un week-end au … Fayoum

A Wadi Al-Rayan, seul un guide local équipé d’un solide 4x4 pourra franchir les dunes de sables et les étendues désertiques qui mènent au dernier des trois lacs, le plus petit et le plus reculé. La magie du désert livre alors toute sa beauté, particulièrement lorsque le crépuscule fait monter les ombres des dunes en autant de dessins fantomatiques. Ou quand la nuit noire et silencieuse dévoile un ciel que seuls les endroits reculés connaissent. Au milieu du désert, l’extase n’est jamais très loin. Le sentiment d’être perdu non plus, sur­tout quand les renards qui habitent les rives des lacs aboient pour signaler votre présence.

Retour à la vie agricole, dans la première dépression. Tôt le matin, les paysans amènent leur bufflonne et un ou deux moutons sur leur maigre parcelle de terre. Assis sur leur char­rette à âne, ils trottinent le long des routes où passent les minibus pour qui chaque seconde de gagnée sur l’asphalte est synonyme d’un minuscule gain supplémentaire.

Hormis l’agriculture, l’artisanat tente une timide apparition. Une école de poterie a vu le jour il y a déjà plusieurs années dans le vil­lage de Tounis et a entraîné à sa suite de nombreuses vocations. A Khalta, village situé tout au bout du lac Qaroun, c’est une initia­tive de broderie tenue uniquement par des femmes qui a été créée. Leurs patchworks sont vendus en Suisse et permettent à ces femmes d’apporter un revenu com­plémentaire à leur famille.

Quant au tourisme, personne ne com­prend pourquoi il ne se développe pas. Car si près du Caire, les lieux de tran­quillité sont rares. Au Fayoum, l’héber­gement se résume à quelques alterna­tives : des hôtels sans charme au sein même de la ville du Fayoum ou des chambres d’hôtes ou des huttes dans le village de Tounis.

Récemment, un hôtel de luxe a ouvert ses portes mais peine toujours à attirer une clientèle grandissante. Les raisons de l’absence d’infrastructures touris­tiques restent aussi mystérieuses que les étendues désertiques qui entourent l’oa­sis. Pourtant, le charme du Fayoum est indéniable. Entre scènes bucoliques et dunes désertiques, l’oasis a tout à offrir à ses visiteurs … au moins le temps d’un week-end.

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