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Osiris, les mystères engloutis d’Egypte

Nasma Réda, Mardi, 08 septembre 2015

Les trésors sous-marins de l'Egypte Antique sont actuellement visibles à l’Institut du monde arabe, à Paris. Le mythe d’Osiris y est à l’honneur à travers des pièces exceptionnelles dont certaines n’ont jamais été exposées.

Osiris, les mystères engloutis d’Egypte
(Photo : IMA)

Le 8 septembre s’est ouvert la première étape d’une exposition exceptionnelle. C’est l’Institut du Monde Arabe (IMA), à Paris, qui en est l’hôte.

Il s’agit d’une exposition archéologique qui dévoile 250 pièces découvertes au cours des 7 dernières années lors de fouilles sous-marines menées en Egypte par l’archéologue français, Franck Goddio. Plus d’une quarantaine d’oeuvres provenant des Musées du Caire et d’Alexandrie, dont certaines sortiront d’Egypte pour la première fois, complètent la collection.

« Ces découvertes ont permis de faire revivre l’un des grands mythes fondateurs de la civilisation égyptienne : Les mystères d’Osiris qui étaient célébrés dans les villes de Thônis, Héracléion et Canope », explique Mohamad Moustapha, responsable du département des antiquités sous-marines au ministère des Antiquités. Au fil du temps, d’autres pièces viendront rejoindre l’exposition, qui totalisera près de 300 oeuvres.

Le ministre des Antiquités, Mamdouh Al-Damati, précise que cette exposition renferme les chefs-d’oeuvre du Musée maritime d’Alexandrie (des objets découverts par l’Institut Européen d’Archéologie Sous-Marine, IEASM), du Musée égyptien du Caire, du Musée des antiquités de la Bibliotheca Alexandrina, du Musée national d’Alexandrie et du Musée gréco-romain d’Alexandrie. « L’exposition comprend des pièces encore jamais vues, dont certaines sortent d’Egypte pour la première fois », ajoute-t-il.

Ces pièces sont exposées à l’IMA sur une surface de 1 100 m2. A travers cette exposition, le visiteur peut suivre le parcours de la barque d’Osiris. Selon l’IMA, trois séquences composent le parcours de cette exposition. La première expose le mythe et ses protagonistes. La deuxième, la plus importante, est consacrée aux sites découverts et au rite de la célébration des mystères d’Osiris. Dans la troisième, le visiteur découvrira comment ce mythe a évolué dans le temps et dans l’espace à travers la diversité de ses représentations.

Grâce à une mise en scène spectaculaire qui alterne les ambiances de couleurs et de lumières, des photos sous-marines et des vidéos, les objets découverts par les archéologues font écho à des chefs-d’oeuvre prêtés par les musées égyptiens.

Redonner un visage aux cités enfouies

Des cartes détaillées des sites sous-marins permettent au visiteur de localiser les vestiges engloutis. Elles montrent comment sont organisées les plongées et les fouilles. Ces cartes servent aussi à reconstituer l’apparence de ces cités dans l’Antiquité : l’emplacement des rues et des canaux, les infrastructures, la disposition des bâtiments, etc.

Cette exposition est exceptionnelle à plusieurs titres. C’est d’abord « la première qui sort d’Egypte depuis 2011, car des voix s’étaient élevées pour faire interdire toute sortie de pièces antiques d’Egypte », se félicite le ministre des Antiquités.

Mamdouh Al-Damati assure aussi que ces expositions tenues à l’étranger permettent le renforcement des liens culturels entre l’Egypte et les pays de l’Union européenne, tout en contribuant à augmenter les ressources financières du ministère qui souffre, depuis plus de 4 ans, d’un déficit budgétaire grandissant lié à la baisse de la fréquentation touristique. Cette exposition devrait rapporter 600 000 euros au ministère des Antiquités. Ils seront la base d’un fonds destiné à soutenir les travaux de restauration archéologiques et de fouilles.

Al-Damati assure par ailleurs qu’il s’agit d’une bonne occasion de promouvoir le tourisme et espère que cette exposition incitera les Européens à visiter l’Egypte. Il a fait le point aussi sur les mesures prises afin d’assurer la sécurité des pièces depuis leur sortie d’Egypte jusqu’à leur retour. « Pour garantir la sécurité des pièces, plusieurs normes de sécurité ont été imposées. L’étape la plus importante est celle du transport qui a lieu sous le contrôle d’archéologues et d’experts. En outre, le ministère a dernièrement décidé de ne plus faire sortir de pièces uniques ou rares », explique Mohamad Moustapha.

Ces pièces archéologiques, qui étaient conservées au Musée maritime d’Alexandrie, ont été installées à l’IMA les 18 et 19 août sous le regard attentif d’une équipe constituée de spécialistes d’horizons variés : conservateurs, restaurateurs et archéologues venus d’Egypte, d’Italie et de France. Les pièces sont aussi assurées pour 150 millions d’euros. Le contrat stipule par ailleurs que le ministère égyptien des Antiquités collectera un euro de plus sur chaque billet d’entrée au-delà de 100 000 visiteurs.

« L’exposition ira ensuite au musée Martin Gropius Bau, à Berlin, du 15 avril au 15 août prochain, avant d’aller à Londres du 15 novembre 2016 à mi-mars 2017 », poursuit Mohamad Moustapha. Une importante campagne de publicité accompagnera l’événement dans ces trois villes.

La dernière exposition de pièces égyptiennes tenue à l’étranger était celle de Toutankhamon, organisée début 2011 au Japon. Elle avait attiré plus d’un million et demi de visiteurs. « Cette exposition avait été très bénéfique : le nombre de touristes japonais en Egypte avait augmenté de 26 % la saison suivante », assure encore Mohamad Moustapha.

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