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Port-Saïd, moteur du développement industriel

Ola Hamdi, Mercredi, 06 octobre 2021

Le troisième Forum économique, tenu cette semaine à Port-Saïd, a évoqué les moyens de promouvoir l’industrie dans la ville portuaire, perçue désormais comme une alternative aux zones d’investissement d’Asie de l’Est.

Port-Saïd, moteur du développement industriel
Port-Saïd est le premier gouvernorat en ce qui a trait au volume des investissements alloués par l’Etat, soit 337 milliards de L.E.

De notre envoyée spéciale

Les opportunités d’investissement et le développement industriel et logistique de la région de l’Est de Port-Saïd ont été au centre des discussions du troisième Forum économique tenu cette semaine dans la ville portuaire sous le thème « Est de Port-Saïd, destination des investissements mondiaux et locomotive du développement en Egypte », et ce, sous les auspices du premier ministre, Moustapha Madbouli, et en présence de plusieurs ministres, chefs d’organismes économiques et d’investissements et présidents des commissions économiques du parlement et du Sénat, en plus d’une centaine de grands investisseurs et de responsables dans le domaine économique et financier. « Port-Saïd est le premier gouvernorat d’Egypte en ce qui a trait au volume des investissements alloués par l’Etat au cours des 7 dernières années. Le volume des investissements est d’environ 337 milliards de L.E. », a souligné Mahmoud Chaarawi, ministre du Développement local. Selon lui, le forum vise à « promouvoir les opportunités d’investissement et à encourager l’industrie, en créant un climat attractif pour les investisseurs ».

Un avenir prometteur

La région de l’Est de Port-Saïd a un avenir prometteur. « Elle se présente comme une alternative aux zones d’investissement des pays d’Asie de l’Est, pour fournir des chaînes d’approvisionnement à certaines industries, comme l’industrie ferroviaire », affirme l’ingénieur Hossam Gabr, directeur exécutif de la zone industrielle de l’Est de Port-Saïd. Et d’ajouter : « L’investisseur local est la voie la plus facile pour attirer les investisseurs étrangers ».

Le gouverneur de Port-Saïd, le général Adel Al-Ghadban, a appelé les investisseurs et les hommes d’affaires à mettre à profit le potentiel et les ressources de la zone industrielle de l’Est de Port-Saïd, soulignant que le gouvernorat et l’Autorité économique du Canal de Suez apportent leur soutien aux investisseurs actuels et potentiels. « Après 3 ans de travail acharné pour construire l’infrastructure, nous avons achevé la ville de Salam Masr et nous continuons à construire également la zone industrielle de l’Est de Port-Saïd. Nous allons gérer le plus grand port maritime au Moyen-Orient. La ville de Port-Saïd est devenue un pôle d’attraction pour les investissements mondiaux. C’est pourquoi nous nous adressons aux investisseurs étrangers et aux investisseurs égyptiens, en leur disant : Bienvenue, nous sommes prêts », a poursuivi Al-Ghadban.

4 zones industrielles et 6 ports

Le forum, qui s’est tenu sur deux jours, comprenait plusieurs sessions. La première a porté sur l’importance de l’industrie et son implantation dans la région de l’Est de Port-Saïd, ainsi que sur l’avenir des industries ciblées et les défis auxquels sont confrontés les producteurs. « La région de l’Est de Port-Saïd est un nouveau pôle économique, qui offre des avantages comparatifs et compétitifs, ainsi qu’un environnement propice aux nouveaux investissements. L’Etat égyptien a déployé des efforts importants pour développer l’axe du Canal de Suez, par lequel transitent plus de 12 % du commerce mondial. La région de l’Est de Port-Saïd possède de nombreuses ressources qui font d’elle le moteur du développement industriel du pays. La zone économique, d’une superficie de 461 km2, regroupe 4 zones industrielles, 6 ports, 3 grands opérateurs portuaires et fournit 100 000 emplois. Elle comprend en outre 250 installations industrielles. Environ 18 milliards de L.E. y ont été injectés dans les travaux d’infrastructure, des routes et l’amélioration des sols, sans oublier la présence de 5 tunnels, qui lient le Sinaï au Delta du Nil à travers les villes du Canal, et d’un ensemble de points de passage qui facilitent la circulation des marchandises », a indiqué Al-Ghadban en énumérant les atouts de la zone.

Des terrains d’une superficie de 20 km2 sont en cours de préparation à l’Est de Port-Saïd pour y implanter un certain nombre d’usines dans divers domaines. Ces usines offriront 80 000 emplois. Considérée comme étant l’une des zones logistiques et industrielles les plus prometteuses, la zone industrielle de l’Est de Port-Saïd sert la Méditerranée, l’Afrique de l’Est et le Moyen-Orient. Elle possède deux usines internationales, une pour les produits pharmaceutiques et l’autre pour la production du cuir et des chaussures.

Selon l’ingénieur Hossam Gabr, directeur exécutif de la zone industrielle, d’autres industries ciblées doivent y être implantées, notamment la fabrication des pièces de moulage et des chemins de fer. « Nous travaillons aussi sur l’industrie automobile qui nécessite un grand soutien de la part de l’Etat vu sa complexité. Nous ciblons également l’électroménager et l’emballage », estime Gabr.

De nouvelles lois sont requises

Mais ce saut qualitatif des investissements ciblés dans la région de l’Est de Port-Saïd a besoin de davantage d’appui, souligne Dr Adel Abdel-Aziz, conseiller auprès de l’Organisation arabe de développement administratif. « Nous avons besoin de transférer la technologie des grandes entreprises internationales et de l’utiliser dans l’industrie », affirme-t-il. Mais pour transférer ces technologies, il faut des législations appropriées. Or, les lois sur l’investissement mises en place dans les années 1970 et qui existent jusqu’à présent ne sont plus adaptées au transfert des technologies, d’où la nécessité de nouvelles lois. « Les expériences malaisienne, chinoise et indienne sont autant de modèles réussis. Ces pays ont réalisé un grand succès dans le domaine de l’industrie. Cela n’aurait pas été possible sans le transfert de la technologie », ajoute Abdel-Aziz. L’ingénieur Moataz Mahmoud, président de la commission de l’industrie au Conseil des députés, est d’accord avec cet avis. Il souligne les efforts du conseil pour promulguer de nouvelles lois qui soient adaptées à la situation actuelle. « Les nouvelles lois s’efforcent d’éliminer la bureaucratie et la corruption. Nous exigeons également plus de facilités et d’exonérations fiscales pour attirer les investissements étrangers », dit-il. Du côté de la Chambre de commerce, l’ingénieur Mohamad Saad, président de la Chambre de Port-Saïd, affirme que la zone économique de l’Est de Port-Saïd a dépassé l’idée du commerce pour se tourner vers l’industrie. « La plupart des commerçants de Port-Saïd réfléchissent à se tourner vers les petites et micro-industries », assure-t-il.

L’Est de Port-Saïd en chiffres :

337 milliards de L.E., montant des investissements au cours des 5 dernières années.

3 zones logistiques.

4 zones industrielles géantes.

54 % des exportations égyptiennes de prêt-à-porter.

Les recommandations du forum :

Les recommandations du forum
165 usines ont été construites en 5 ans dans la zone industrielle au sud de Port-Saïd.

— Coordonner avec la Banque Centrale d’Egypte pour soutenir les projets économiques et de développement à l’Est de Port-Saïd et leur octroyer des prêts à long terme ayant une période de remboursement d’au moins 20 ans avec des taux d’intérêt attractifs.

— Financer les projets d’infrastructure par des obligations à long terme.

— Coordonner avec la Banque Centrale et les banques égyptiennes pour émettre des bons du Trésor au nom du projet de développement de l’Est de Port-Saïd d’une valeur nominale de 5 000 L.E. ou ses multiples de 5, pour une durée de 5 à 10 ans à un taux d’intérêt compétitif.

— Coordonner avec le ministère des Finances pour étudier l’octroi d’une exonération fiscale et douanière aux entreprises pour une durée de 10 ans à compter du lancement de leurs projets.

— Coordonner avec les Bourses mondiales pour créer des plateformes commerciales qui desservent la région de l’Est de Port-Saïd.

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