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L’investissement public comme alternative

Marwa Hussein, Mercredi, 14 octobre 2020

Le FMI incite les gouvernements à accroître les investissements publics, soulignant qu’une telle mesure pourrait inciter l’emploi ainsi que les investissements privés.

Un récent document du Fonds Monétaire International (FMI) a souligné l’importance d’accroître l’investissement public dans le contexte actuel de crise, provoquée par la pandémie du Covid-19. « Une hausse des investissements publics dans les pays avancés et les pays émergents contribuerait à relancer l’activité après le coup d’arrêt infligé par la crise, à la fois le plus grave et le plus brutal de l’histoire économique contemporaine », lit-on dans le document. Selon l’analyse détaillée dans la nouvelle édition du Moniteur des finances publiques, publié le 5 octobre, une augmentation de l’investissement public égale à 1 % du Produit Intérieur Brut (PIB) renforcerait la confiance dans le redémarrage de l’activité relevant la croissance économique de 2,7 %, l’investissement privé de 10 % et l’emploi de 1,2 % après deux ans. « A condition que les projets retenus portent sur des investissements de haute qualité et que les niveaux préexistants de dette publique et privée n’affaiblissent pas la réponse du secteur privé à cette relance », soulignent les auteurs du document dans une note publiée sur le blog du FMI, ajoutant qu’une telle initiative permettrait en effet de créer des millions d’emplois directs à court terme et ouvrirait la voie à la création indirecte de millions d’emplois supplémentaires à plus long terme.

Le FMI a estimé nécessaire d’investir de toute urgence dans différents domaines essentiels pour enrayer la pandémie, tels les soins de santé, les écoles, le respect des mesures d’hygiène dans les bâtiments et les transports ou le développement des infrastructures numériques. Un facteur favorisant l’investissement public dans le contexte actuel serait le bas niveau des taux d’intérêt à l’échelle mondiale. « L’épargne est abondante, le secteur privé reste attentiste et les travailleurs sans activité sont aujourd’hui nombreux qui pourraient occuper les nouveaux emplois créés par l’investissement public. Or, les profondes incertitudes qui entourent l’évolution de la pandémie et les perspectives économiques se traduisent par un fléchissement de l’investissement privé. L’heure est donc venue, pour de nombreux pays, d’engager des investissements publics de haute qualité dans des projets prioritaires », prévoit le FMI. Il note que toutefois, certains pays rencontreront des difficultés à financer leurs projets d’investissements par l’emprunt parce que les conditions de financement sont défavorables. « Même dans ce cas, une augmentation progressive de l’investissement public financée par l’emprunt peut être envisagée, à condition que les risques de refinancement de la dette et les taux d’intérêt restent à des niveaux modérés, et que les projets soient choisis avec discernement », estiment les auteurs du rapport appelant ces pays à procéder à une redistribution des dépenses budgétaires ou bien à accroître leurs recettes pour conduire leurs investissements prioritaires. Selon le FMI, la récession résultante de la pandémie a particulièrement affecté l’emploi, produisant une hausse record du chômage dans le monde et provoquant la perte de 305 millions d’emplois selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale du travail.

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