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Télécommunications: Un secteur qui monte en flèche

Amani Gamal El Din, Lundi, 22 juin 2020

Gagnant dans la crise du Covid-19, le secteur des télécommunications se pose désormais comme l'un des moteurs de la croissance, grâce en grande partie aux investissements gouvernementaux. Analyse.

Télécommunications  : Un secteur qui monte en flèche
Le gouvernement a réussi à régler la vitesse d’Internet, et dans la prochaine phase, il se focalisera sur la numérisation des services gouvernementaux.

Les télécommunications sont l’un des secteurs qui ont connu un boom avec la crise du Covid-19. Hala Al-Saïd, ministre de la Planification et du Développement économique, a déclaré qu’en Egypte la contribu­tion du secteur des télécommunica­tions au PIB est passée de 2,5% à 2,7% au troisième trimestre de l’exercice 2019-2020. « Il s’agit là de l’un des secteurs qui seront le moteur de la croissance écono­mique de l’Egypte pendant la crise du coronavirus », a-t-elle déclaré.

« Avec l’usage excessif des ser­vices à haut débit, transférés des bureaux aux domiciles pour répondre aux impératifs de la dis­tanciation sociale causée par le coronavirus, le business des télé­communications connaît un essor considérable », affirme une analyse récente de l’International Finance Corporation.

En Egypte comme dans le monde entier, le secteur des télécommuni­cations joue aujourd’hui un rôle fondamental dans le maintien des liens entre les individus, les gouver­nements et le monde du business. « Le secteur des télécommunica­tions a connu en Egypte des avan­cées technologiques colossales au cours des dernières décennies caractérisées par plus de mobilité, plus de services à haut débit et davantage de services liés à Internet. En Egypte, notre objectif est de connecter Internet à 2 mil­lions de domiciles et cela coûtera 400 millions de dollars. La vitesse d’Internet a nettement augmenté. Nous voulons arriver à 20 méga­bites/seconde d’ici la fin de l’année et 40 fin 2021 », déclare Amr Talaat, ministre égyptien des Télécommunications et de la Technologie de l’information.

L’Egypte a injecté des fonds, il y a quelques années, qui ont contribué a améliorer la performance des ser­vices liés à Internet et à la téléphonie portable. Ces mesures ont permis de trouver des solutions immédiates à l’usage excessif d’Internet pendant la crise du Covid-19.

Mohamed Magdi, analyste du sec­teur des télécommunications auprès de la banque d’investissement Prime, affirme qu’au début de la crise, au mois de mars, l’accès aux différentes applications via Internet était difficile parce que les réseaux étaient inca­pables d’assimiler le fardeau. « Mais le gouvernement a réagi instantané­ment et a accru de 60 % la capacité non seulement d’Internet mais égale­ment des gateways (responsables du flux de données) », explique-t-il. « L’Egypte a accru la vitesse d’Inter­net de 6,5 mégabites à 30 mégabites, avec un coût d’1,6 milliard de dol­lars », a affirmé le ministre des Télécommunications.

Le ministère des Télécommunications et de la Technologie de l’information a lancé des initiatives avec le régulateur, le ministère de l’Enseignement et les 4 opérateurs de téléphonie mobile pour soutenir l’enseignement à distance. Initiatives qui ont coûté 200 millions de L.E. Il a autorisé 20% de méga­bites supplémentaires gratuites pour les abonnements mensuels à domi­cile. « La vraie épreuve a été pendant les examens de la première et de la deuxième secondaire. 600 000 étu­diants devaient passer leurs examens en ligne. La vitesse et la capacité d’Internet ont été adéquates. Les heures de pic sont passées de 5 heures à 15 quotidiennement », a déclaré le ministre des Télécommunications lors d’une intervention à la chaîne Al-Arabiya.

Consolider les investissements

Le plan gouvernemental a porté un intérêt particulier au renforce­ment de l’infrastructure en misant à la fois sur les réseaux et sur les gateways responsables du flux des données. Hala Al-Saïd avait, pour sa part, annoncé que le secteur des télécommunications allait connaître une croissance de 300 % dans les investissements publics en 2020-2021, qui s’élèveront à 10 milliards de L.E. pour développer les infrastructures et achever le plan de numérisation gouverne­mental.

Mohamed Magdi explique qu’un projet colossal est en cours pour remédier aux problèmes liés à la vitesse d’Internet en remplaçant les fibres en aluminium par des fibres optiques. Ce projet, qui a coûté aux alentours de 20 milliards de L.E., est censé être finalisé fin 2020. Selon lui, les 10 milliards mentionnés par la ministre de la Planification sont destinés à ache­ver seulement la dernière phase d’investissement dans les fibres optiques.

Après avoir donné la priorité à l’investissement pour augmenter la vitesse d’Internet, la prochaine période se focalisera sur deux objectifs, à savoir la satisfaction du client et la numérisation des transactions gouvernementales. « La satisfaction de la clientèle est essentielle, à cause des plaintes qui s’accumulaient. Il faut déve­lopper des services orientés vers toutes les catégories de clients. Par exemple, le gouvernement peut détecter les applications les plus utilisées et leur offrir des mégabites gratuites », explique Magdi.

Le deuxième objectif est la numérisation des transactions gou­vernementales, il est en cours d’exécution. « En 2019, nous avons lancé un projet expérimental de numérisation à Port-Saïd via une plateforme comportant 80 ser­vices avec des services liés à la circulation, à l’agriculture, aux municipalités, à l’électricité et aux zones franches, entres autres. Tous ces services ont été procurés à travers des réseaux de fibres optiques qui ont connecté 800 bâtiments et organismes gouverne­mentaux au gouvernorat de Port-Saïd. Au sein de ces plateformes, nous avons conçu des packages pour faciliter la mission des inves­tisseurs. Nous sommes en train de préparer la généralisation de cette expérience dans tous les gouver­norats. Nous voulons relier 35000 bâtiments et organismes gouverne­mentaux dans toute la République. Un projet qui coûtera 6 milliards de L.E. Au cours du premier tri­mestre 2020-2021, nous relierons 5 000 bâtiments gouvernementaux avec un coût d’un milliard de L.E. », a déclaré Amr Talaat .

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