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Réforme économique: une coopération différente avec le FMI

Névine Kamel, Dimanche, 05 janvier 2020

Le gouvernement égyptien espère finaliser un nouvel accord avec le FMI en 2020. Objectif: gagner la confiance des investisseurs et des institutions internationales.

Le gouvernement égyptien reprendra-t-il sa coopération avec le Fonds Monétaire International (FMI) après l’application par l’Egypte des différentes phases du programme de réforme économique? Tout porte à croire que oui. Mais cette fois-ci il s’agira d’un accord différent. Un accord d’assistance technique et non un accord financier. « L’Egypte vise à conclure un accord non financier avec le fonds en 2020 pour remplacer l’accord de prêt signé en 2016 entre les deux parties pour une période de deux ans. Cette étape peut aider le pays à rester un marché attractif pour les investisseurs étrangers », avait récemment déclaré le ministre des Finances, Mohamad Maeit, en mentionnant que le gouvernement discutait avec le FMI de nouvelles formes de coopération après le programme de réforme. « Le gouvernement a entamé des pourparlers informels avec le FMI et espère parvenir à un accord en mars prochain », a-t-il ajouté. Maeit a expliqué que les réformes structurelles seront l’élément le plus important du nouveau programme. « Nous continuerons à mettre en oeuvre des réformes économiques, mais nous devons faire du développement humain et de l’amélioration des capacités humaines en Egypte une priorité », a-t-il dit.

Pour sa part, Jihad Azour, directeur du FMI pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, a déclaré à l’Hebdo que le fonds est en pourparler constant avec les autorités égyptiennes pour parvenir à un nouvel accord visant à soutenir le pays dans la poursuite de la réforme économique, alors que l’actuel programme de crédit de 12 milliards de dollars s’est terminé en novembre dernier.

En novembre 2016, l’Egypte avait signé un accord de crédit élargi avec le FMI pour des prêts d’un montant de 12 milliards de dollars sur une période de 3 ans, en échange de la mise en oeuvre d’un programme de réforme économique. Ce programme a commencé par la libéralisation du taux de change, l’augmentation des taux d’intérêt, la levée graduelle des subventions à l’énergie, ainsi qu’aux subventions aux produits de base ainsi que la hausse des allocations destinées aux plus défavorisés.

Mais en quoi consiste le nouveau cycle de réformes ? Azour a souligné que les nouvelles réformes du gouvernement égyptien devraient viser une croissance inclusive et stimuler la croissance des entreprises en « réformant l’environnement des affaires, permettant au secteur privé de saisir une plus grande part de marché et d’améliorer l’environnement pour faire des affaires en Egypte ». Il a expliqué que les réformes structurelles viseront à accroître la croissance et à la rendre plus inclusive pour réduire le rôle de l’Etat. « L’Egypte doit s’attaquer aux obstacles auxquels sont confrontés les investissements privés et les investissements dans l’éducation », ajoute-t-il.

Plusieurs formes de coopération

Le FMI propose plusieurs programmes de coopération, certains basés sur l’octroi de prêts et d’autres sous forme de consultations avec le pays en question sur la possibilité d’intervenir avec un soutien financier en cas de nécessité. Le fonds propose, à travers son site, les genres de programmes qu’il présente aux membres et qui ne dépendent pas des prêts. Parmi ces programmes, on peut citer le programme Policy Support Instrument (PSI), Precautionary and Liquidity Line (PLL) et stand-by arrangement. Ces programmes, comme l’a mentionné le ministre des Finances, représente une soupape de sécurité pour les investisseurs. Le PSI, comme le montre le site, fournit un soutien aux pays à faible revenu qui n’ont pas besoin d’une aide financière du fonds à l’heure actuelle. Le programme est accessible à tous les pays membres qui n’ont pas besoin d’un ajustement significatif de la politique macroéconomique, mais qui bénéficient toujours de réformes structurelles qui soutiennent la réduction de la pauvreté et une croissance forte et durable. La durée du programme est de 1 à 4 ans et il est possible de prolonger la période à 5 ans. Le deuxième programme vise à répondre aux besoins de la balance des paiements réelle ou potentielle dans les pays dotés de politiques correctes. Il a été créé pour fournir l’assurance nécessaire contre les crises ou pour aider à les résoudre.

Le troisième programme a été proposé aux pays qui sont confrontés à une certaine crise économique. Il peut présenter un financement qui les aide à surmonter cette crise en cas d’urgence. Le fonds affirme que ce financement est plus flexible et répond aux besoins des pays membres, car ses conditions ont été rationalisées, simplifiées et axées sur la réalisation des objectifs du programme. La durée du programme varie entre 12 et 24 mois et ne dépasse pas 36 mois.

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