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Walid Gamal eldin : Nous sommes vraiment optimistes et nous espérons reconquérir les marchés étrangers

Gilane Magdi, Mardi, 15 octobre 2019

3 questions a Walid Gamal eldin, président du Conseil d’exportation des industries de construction et des produits métallurgiques.

Walid Gamal eldin

AL-Ahram Hebdo : Selon vous, pourquoi le gouvernement égyptien a-t-il choisi ce timing pour baisser les prix du gaz naturel ?

Walid Gamal eldin : Nous avons intensifié nos appels lancés ces 18 derniers mois au gouvernement pour prendre cette décision importante pour les différentes industries. Aujourd’hui, il y a deux facteurs importants qui ont incité le gouvernement à prendre cette décision : tout d’abord, la baisse des prix du gaz naturel au niveau mondial en raison de la découverte des grandes explorations de gaz naturel aux Etats-Unis. Ces derniers a augmenté leurs exportations dans le monde entier entraînant une réduction des prix. Le deuxième facteur est lié au marché local, qui a atteint l’autosuffisance en gaz naturel depuis que le champ de Zohr a atteint sa production complète, il y a deux mois. Dans ce contexte, la société gouvernementale Egypt Gas voulait exporter son gaz naturel, mais elle a reçu des offres inférieures aux prix voulus. C’est pourquoi le gouvernement a décidé de faire baisser les prix aux industries lourdement consommatrices d’énergie pour se débarrasser de surplus d’offre.

— Comment évaluez-vous l’impact de cette décision sur les différentes industries ?

— La baisse des prix entraînera tout d’abord un recul dans le coût de production du produit final, et par conséquent, le prix de vente va baisser. Mais cet impact diffère d’une industrie à une autre selon le degré de dépendance par rapport au gaz naturel. Pour l’industrie de fer, il y a deux genres : le fer spong, dont le coût va baisser de 20 %, et le fer à béton de 10 %. Pour la céramique, son coût de production va diminuer de 8 %. Quant aux autres industries, telles que le ciment, il va prendre un certain temps pour que la baisse des prix du gaz se répercute sur le coût de production. Les usines de ciment ont remplacé la consommation du gaz naturel par d’autres sources d’énergie moins coûteuses comme le charbon importé de l’Indonésie et d’autres pays. Donc, elles vont passer de deux à trois mois pour utiliser le gaz naturel de nouveau et changer leurs lignes de production. Donc, l’impact est sûrement significatif sur les différentes industries à des degrés différents. La réduction des coûts de production va améliorer la compétitivité des produits égyptiens sur les marchés mondiaux.

— Malgré la libération du taux de change, les exportations de ces industries n’avaient pas connu de hausse, notamment en raison du prix du gaz. Cette baisse peut-elle les rebooster ?

— Effectivement, ces industries n’ont pas profité de la décision du flottement prise d'il y a 3 ans et qui devrait théoriquement être en faveur des exportations. Car trois semaines après l’annonce du flottement, le gouvernement avait doublé les prix du gaz naturel fourni aux industries lourdement consommatrices d’énergie passant de 3 dollars à 7 dollars. Les exportations de ces industries ont donc baissé de moitié en raison de la hausse des prix du gaz sans profiter de la décision du flottement. Par exemple, les exportations de la céramique ont baissé de 300 millions de dollars en 2017 à 147 millions de dollars en 2018. Aujourd’hui, nous sommes vraiment optimistes et nous espérons reconquérir les marchés étrangers que nous avons perdus ces dernières années.

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